de kathlyn89 » 24/10/2006 09:23
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"Oh toi le Belge, ta gueule!" ou les aimables griffes de Philippe Geluck (FICHE DE LECTURE)
Par Pascal MALLET
BRUXELLES, 24 oct 2006 (AFP) - Sous le titre délicat et expressif d'"Oh toi le Belge, ta gueule!", le créateur du "Chat", Philippe Geluck publie une sélection des lettres et dessins de "Vivement dimanche prochain", l'émission de France 2 qu'il a égayée de son talent d'humoriste durant sept ans.
Sur 120 lettres sucrées-acidulées lues à l'invité du jour en direct et en public, sous l'oeil plus rieur qu'inquiet de l'animateur Michel Drucker, l'auteur en a repris à peu près la moitié, assorties chacune du dessin du chat qu'il remettait en main propre à la "victime".
De Céline Dion à Lilian Thuram, de Philippe de Gaulle à Monica Bellucci, les hôtes de l'émission dominicale ont ainsi été servis par un Geluck faisant généralement pattes de velours, sans pouvoir --sans doute une seconde nature-- réfréner quelques coups de griffe.
Les petites méchancetés dont ces lettres étaient émaillées ressortent mieux dans ce livre, équilibrant l'excessive amabilité de salon qui avait parfois été reproché aux missives de Geluck lorsque elles étaient lues par leur auteur.
En date du 31 octobre 2004 figure une lettre adressée à une certaine Ségolène Royal, qui n'était pas alors candidate possible du PS à la présidence de la République. Son concurrent potentiel de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n'a pas cet honneur.
A la fin de l'ouvrage de près de 300 pages est publlié un "bonus" d'une trentaine de dessins, sans les lettres qui les accompagnaient, destinés notamment au patineur Philippe Candeloro et à l'académicien Jean d'Ormesson.
Le titre du livre pourrait être l'un de ces épithètes malsonnants réservés par des automobilistes parisiens mal embouchés aux citoyens d'outre Quiévrain se signalant à leur attention par la plaque rouge sur fond blanc de leurs véhicules. Il relève en fait, explique Geluck, de la "petite histoire" du cinéma.
Reçu lors de l'émission consacrée à l'actrice Mireille Darc, Alain Delon, un peu désarçonné par l'accueil sarcastique de son ancienne compagne et qui commençait à s'échauffer, avait lâché le fameux "Oh toi le Belge..." à Geluck, qui, tentant de s'interposer, venait de dire : "Vous n'allez pas, en plus, vous engueuler".
L'acteur lui avait peu après téléphoné pour faire la paix. Et il a dûment donné son approbation au titre de l'ouvrage de Geluck, publié par les Editions Casterman.
Philippe Geluck, avant d'être membre de l'équipe, puis co-animateur, de "Vivement dimanche prochain" entre 1999 et 2006, était connu comme le créateur du Chat, personnage félin dont les propos lapidaires et sentencieux sont à saisir au deuxième voire au troisième degré, apparu pour la première fois en 1983 dans les pages du quotidien bruxellois Le Soir.
Descendant, selon ses dires, par sa mère d'un mamelouk égaré à Anvers et, "peut-être", par son père de Gluck, célèbre musicien autrichien du 18e siècle, Philippe Geluck, comme le titre de sa compilation tend à l'illustrer, ne renie rien de ses attaches belges et francophones.
A la question très sérieuse que lui pose l'AFP: "Et si la Belgique, sous la pression de l'indépendantisme flamand, venait à disparaître, que suggéreriez vous?", il répond sans ambage, à la manière de son chat de papier: "Que la Wallonie (la région sud, francophone, ndlr) annexe la France. Comme cela, on pourrait officialiser septante et nonante à la place de soixante-dix et quatre-vingt-dix".
pm/siu/dm eaf.tmf
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