Quelle mémoire ?

[LeJoker]

Un truc qui m'intéresse au plus au point. Le processus de mémorisation (technique d'acquisition de l'info, qualité de la restitution, vitesse). Cela a l'air assez différent selon les individus. Et je serais assez curieux de voir si on peut en tirer quelque chose de pertinent. Même si la génétique compte pour beaucoup dans l'affaire, d'où des différences insurmontables, très souvent.

J'aurais aimé avoir le témoignage de personnes sur leur manière de mémoriser. Les gens qui ont fait des études poussées sont préférables, dans le sens où ils ont été/sont amenés à véritablement soumettre leurs facultés à rude épreuve en les poussant à leur maximum.D'où des témoignages à la valeur supérieure, plus pertinents.

Donc, en faisant appel à vos souvenirs ou à votre expérience actuelle d'apprentissage, comment se déroule votre mémorisation ?
Apprentissage rapide par une seule lecture, apprentissage nécessitant plusieurs remémorations ou répétitions, voix haute/basse, en bougeant/restant immobile, création d'images mentales ou simple lecture avec le son, vitesse d'acquisition, qualité de la restitution (dégradation rapide de l'info ou info parfaite)... ? Ces techniques varient-elles selon le degré de familiarité avec l'objet à apprendre, ou pas ( en gros capacité à mémoriser n'importe quoi, que ce soit une liste de mots en chinois ou en espagnol par exemple, avec la même efficacité) ?
Plus les témoignages et descriptions seront précis, mieux ce sera.

[ulys]

Je connaissais une technique vraiment formidable et à succès, mais malheureusement je ne m'en souviens plus. Désolé.

[fancomvous]

C'était quoi déjà la question?

[Coldo3895]

Moi par exemple, il faut que je prononce un mot, ou un chiffre, pour le mémoriser. A voix haute, sinon ça marche beaucoup moins bien.

[LeJoker]

Moi par exemple, il faut que je prononce un mot, ou un chiffre, pour le mémoriser. A voix haute, sinon ça marche beaucoup moins bien.

Et ça marche à toute vitesse avec n'importe quoi ?
Plus exactement, si demain tu testes ta mémoire sur du vocabulaire d'une langue que tu ne connais absolument pas, le son te suffirait pour mémoriser l'info ? Et ce serait définitif ou tu aurais besoin d'une réactivation/correction quelques temps plus tard ? Tu peux enchainer rapidement les sons à mémoriser où ta méthode n'est performante qu'appliquée pendant un court laps de temps ?

[Le Complot]

J'ai un don pour les dates et le calcul mental, en même temps, j'ai appris les tables jusqu'à 20 et à l'envers, en 6e, ça aide.

La motivation et l'intérêt que l'on porte à tel sujet aide grandement à mémoriser, évidemment ; pour prendre l'effet inverse, la géométrie, je n'aimais déjà pas ça en primaire, donc je n'en ai retenu que très peu.

[ulys]

L'alphabet à l'envers en rotant, ça compte ?
(oui j'ai cliqué)

[Coldo3895]

Moi par exemple, il faut que je prononce un mot, ou un chiffre, pour le mémoriser. A voix haute, sinon ça marche beaucoup moins bien.

Et ça marche à toute vitesse avec n'importe quoi ?
Plus exactement, si demain tu testes ta mémoire sur du vocabulaire d'une langue que tu ne connais absolument pas, le son te suffirait pour mémoriser l'info ? Et ce serait définitif ou tu aurais besoin d'une réactivation/correction quelques temps plus tard ? Tu peux enchainer rapidement les sons à mémoriser où ta méthode n'est performante qu'appliquée pendant un court laps de temps ?

J'ai appris phonétiquement quelques chansons japonaises, mais bon... pas sûr qu'un japonais me comprendrait !

Un autre "truc" assez connu qui fonctionne assez bien, on retient mieux une série si on tente de s'en souvenir en musique. Moi si je dois mémoriser un texte, un nombre un peu long, je le retiens sur l'air de "ah vous dirais-je maman", et ça marche mieux. Je ne te garantis pas que je peux te réciter pi longtemps comme ça, mais ça aide.

[Le Complot]

Tiens et ça pourra t'aider Joker, je pense que cette information pourra te servir, mais si quelqu'un me donne un numéro de Spirou ou de Thorgal (séries principales), je peux donner le titre et inversement, sans jamais les avoir appris. Juste de la mémoire visuelle vis-à-vis du 4e plat.

[LeJoker]

Essayez de vous focaliser sur votre processus dans ses détails. Un peu comme essayer de décomposer les étapes de la chaîne de montage qui vous permet de mémoriser.
Parce que finalement, on trouve très peu de témoignages "fins" sur le comment. Et c'est ça qui m'intéresse.

Effectivement, la motivation joue un rôle, mais comme c'est assez difficilement "cernable", ça ne m'intéresse pas.

Dans l'absolu, j'aimerais réussir à croiser assez d'infos pour savoir s'il est possible de réussir à acquérir parfaitement et définitivement une info à la première lecture. C'est ce qu'arrivent à faire, je pense, les étudiants en études scientifiques (médecine, prépas), puisqu'ils n'ont pas le temps de revenir sans cesse sur leurs anciens acquis (trop de choses à apprendre). En matières littéraires, c'est tout à fait différent, la mémorisation n'a pas besoin d'être à ce point dans la performance (quantitative et qualitative).

[ptifrise]

Pour mémoriser des textes de théâtre, je lis le texte pas forcément à haute voix et je le mémorise visuellement, c'est à dire que quand j'essaie de le restituer au départ, j'ai l'image de la page du livre en tête. Après, à force de redire le texte, il s'imprègne et je ne cherche plus.

J'ai aussi pris l'habitude de mémoriser des listes de trucs... coupes du monde de foot, JO, noms des pays et capitales, oscars, listes de tous les rois de France, président des states,numéros de tél et date de naissance de mes élèves.

A chaque fois, j'ai l'image du support sur lequel j'ai lu la liste ou le texte.

[Le Complot]

Pour mémoriser des textes de théâtre, je lis le texte pas forcément à haute voix et je le mémorise visuellement, c'est à dire que quand j'essaie de le restituer au départ, j'ai l'image de la page du livre en tête. Après, à force de redire le texte, il s'imprègne et je ne cherche plus.

J'ai aussi pris l'habitude de mémoriser des listes de trucs... coupes du monde de foot, JO, noms des pays et capitales, oscars, listes de tous les rois de France, président des states,numéros de tél et date de naissance de mes élèves.

A chaque fois, j'ai l'image du support sur lequel j'ai lu la liste ou le texte.

Melbourne 56

[ulys]

Pour les nombres, il y en a qui les associent à une image et/ou un mot.
Après ça dépend aussi du type de mémoire de chacun. Coldo ça à l'air auditive. Pour ma part, en audition je ne retiens très peu, par contre en visuel ou en lecture beaucoup beaucoup plus. Après il y a le contexte. Par exemple à une époque je lisais une BD/livre en même temps que je regardais un film. Longtemps, j’associé les deux : XIII = Tim Burton ; Tintin = Tarantino.... et vice-versa. Idem avec la musique et BD/Livre

[xof 24]

Alors pour la mémorisation je ne peux dire
Par contre lorsque je cherche un nom... et qu'il ne me vient de suite pour le refaire sortir de mon chapeau je recite l'alphabet...et dans 90% dès cas je retroive le nom cherché.
Ensuite la memoire s'entretient...en faisant appel à elle le plus souvent possible.
Les outils modernes affaiblissent la mémoire...Le cerveau sachant qu"il peux retrouver l'info dans la memoire de ton ordi ne l'imprimera pas dans ses neurones...

[LEAUTAUD]

Alors pour la mémorisation je ne peux dire
Par contre lorsque je cherche un nom... et qu'il ne me vient de suite pour le refaire sortir de mon chapeau je recite l'alphabet...et dans 90% dès cas je retroive le nom cherché.
.

C'est marrant, je procède un peu comme cela en cas de "trou de mémoire".

Longtemps, j'ai fais un blocage sur deux noms, connus, que je ne parvenais pas à retrouver: Peter Ustinov et Jack Palance !
Deux acteurs que j'aime beaucoup, et que je me remémore sans difficulté, l'un dans "Mort sur le Nil" ou "Topkapi", et l'autre dans "le mépris" ou "Bagdad Café". Mais si je les "vois", je ne peux retrouver leur nom !
Pourquoi ce blocage ? Je l'ignore.
Le processus que je mettais en oeuvre pour retrouver ces noms passait par le passage en revue des prénoms possibles. Dés le prénom trouvé, le nom suivait infailliblement.
Ce petit manège dure depuis au moins dix ans. J'oublie périodiquement ces noms, j'y repense et constatant leur perte dans ma mémoire, je me mets à leur recherche comme indiqué ci-dessus.
Bien sûr, très souvent , quand je souhaite trouver ces noms, je les trouve d'emblée. Et puis, qq mois plus tard, plus rien !!

Ce petit exercice me sert de baromètre pour tester l'état de ma mémoire...c'est pas gagné !

[Albator78]

T'aurais pu aussi associer Ustinov à "Poirot" et Palance à "Phil Defer"!

[kobaia]

Elle est dure ta question...

A mon sens, il faut séparer 2 choses : retenir facilement ce qui nous plaît et mémoriser des choses qui sont nécessaires.

Cursus : bac S spécialité maths, prépa PCSI / PC, diplôme d'ingénieur en physique et modélisation, ingénieur sûreté nucléaire

J'ai la chance d'avoir une excellente mémoire. Si je vois une personne, je la reconnaîtrai 25 ans après et je pourrai me souvenir où je l'ai croisée. Pareil pour les voix. J'ai retenu les grands événements de l'histoire mondiale en lisant des bouquins (1 fois, ça suffit). Je n'ai jamais eu à me forcer pour retenir les tables de multiplication, les poésies, je retiens les livrets d'opéra en 1 lecture (couplée à 1 écoute). Ca n'a rien à voir avec le travail, à la loterie de la mémoire, j'ai eu de la chance.

Mais ça ne suffit pas. J'ai aussi dû entraîner cette mémoire. Pour ça, j'ai lu très tôt 3 à 4 livres en parallèle, sur des sujets proches, et je les résumais dans un cahier 15 jours après. Puis je lisais mes résumés et je regardais s'il y avait des incohérences dedans. Quand on lit 4 Alice détective en même temps (j'avais 8 ans hein), comme les intrigues, les persos sont proches, c'est fort possible de confondre la jeune femme blonde du tome 3 avec la jeune femme blonde du tome 25. La lecture de livres en parallèle permet de s'entraîner à retenir les choses essentielles pour reprendre un livre sans être larguée, surtout quand on en lit un autre à côté. Je le fais encore aujourd'hui, mais sans garder les thèmes proches. J'ai un Balzac en pause depuis 2 ans, je viens de le reprendre pour vérifier si je m'en souvenais, aucun problème.
Je faisais des résumés de livres aussi, quelques semaines ou jours après, pour trier l'inutile et l'utile, et me souvenir des points principaux (personnages principaux / lieu / date / action).
Et quand je retiens quelque chose, j'essaie de trouver des infos sur cette chose jusqu'à ce que je sois capable de la contextualiser. Je n'apprends pas bêtement par coeur pour apprendre par coeur.

Je mémorise mieux en écoutant de la musique. Donc je fais pas mal de choses en musique. Les mécanismes réactionnels des organomagnésiens mixtes, par exemple, j'ai compris/appris ça en écoutant Gamma Ray. Je pense que si j'écoute à nouveau Gamma Ray, le mécanisme me reviendra en tête.

Et aussi, je priorise les informations. Je ne retiens à long terme que l'essentiel.

[LeJoker]

Le topic ne mobilise pas les foules.
J'aurais dû mettre un truc en relation avec le sexe. Le sexe ça marche toujours.

Kobaia, question.

Tu prends par exemple une matière qui t'est parfaitement étrangère. Je prends l'exemple des langues parce que c'est un "outil" parfaitement adapté pour tester et éprouver les systèmes de mémorisation.
Avec tes facultés, tu crois pouvoir apprendre, avec la même rapidité et la même fiabilité (critères de quantité et de qualité) x mots en malais et x mots en anglais (langue qui doit t'être familière) ? Je prends le malais parce que c'est une langue aux sonorités radicalement différentes de la notre, tout en utilisant l'alphabet latin.

Si tu peux tenter l'expérience...
En lien, un dictionnaire assez fiable d'indonésien. https://fr.wiktionary.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:indon%C3%A9sien
Sans tricher (revoir les mots), reposte ici dans deux semaines pour voir ce que donne ta mémoire à long terme.

[mbouglion]

J'avais une excellente mémoire dans ma jeunesse, et je pense qu'elle était en bonne partie exercée par les apprentissages scolaires (dans les années 60, on apprenait encore des pages entières de dates d'histoire, parfois sans comprendre les événements auxquelles elles étaient attachées, beaucoup de poésies, récitations (à Emile Verhaeren, les instituteurs reconnaissants !), et même des extraits de textes latins, "La guerre des gaules", "L'Enéide").
Ce qui aidait aussi, c'est la lecture simultanée de plusieurs histoires : j'avais la chance de lire chaque semaine les journaux Tintin, Spirou, et Pilote, donc quelques dizaines d'histoires "à suivre" dans lesquelles on se replongeait instantanément. J'ai gardé cette habitude de lecture de plusieurs livres en même temps, mais l'âge sévissant, j'ai parfois besoin de relire les 2 pages d'avant pour m'y remettre, surtout après une interruption d'une ou deux semaines.
Comme Léautaud, la recherche de noms propres est souvent laborieuse ; la visualisation physique de la personne provoque souvent le déclic, mais l'imaginer ne suffit pas. Parfois aussi, c'est le sentiment que le nom contient telle ou telles lettre(s) qui suffit à déclencher le processus.
Je ne sais pas si c'est une réalité, mais mon impression est, qu'en dehors du vieillissement, l'époque fait qu'on est sans arrêt sollicité par des tas de choses intéressantes, et qu'une conséquence immédiate en est qu'on en oublie tout autant, car la boîte est remplie.
J'ai remarqué aussi que les souvenirs que je recherche sans succès reviennent plus facilement lorsque je paresse ou lorsque je promène mon chien, donc lorsque les idées vagabondent. C'est sans doute un lieu commun, mais comme on est dans le sujet...

[Le Complot]

L'idée revient quand on ne la force pas.