Quelques réflexions sur les 5 épisodes bonus (que j'avais mis de coté pour me concentrer sur la trame principale), non dessinés par Steve Dillon. Et c'est bien là le drame, la précision et la sensibilité des visages de Steve Dillon fait cruellement défaut.
Ce qui suit contient quelques spoilers
-La virée de Jesse, Tulip et Amy n'est pas trop mal... il y a au moins un bon moment (Amy et Jesse qui ont la tentation de s'embrasser). Mais voir Jesse (à ce moment là de sa trajectoire) pendre sans sourciller l'antagoniste (qui s'inonde à grand bruits de pipi et de caca, merci bien pour les détails) me laisse perplexe.
-La jeunesse de tronche de cul exploite sans inspiration les deux pages du tome 1 qui résumaient d'une manière bien suffisante son acte désespéré.
-Les origines de Herr Starr n'apportent pas grand chose au personnage et l'humour pour contrebalancer le sordide a disparu (le juste équilibre est une chose fragile). Herr Starr y apparaît comme indéboulonnable alors que l'intérêt du personnage est sa part de fragilité et son coté pathétique. On y voit également la représentation frontale d'une fillette avec la moitié du visage emporté par une balle dans une grande case, je veux bien croire que Steve Dillon ne l'aurait jamais mis en scène ainsi.
-Le pire l'épisode est consacré à nos chères crapules, Jody et TC. Le dessin est d'une insondable médiocrité et le déchaînement de violence, de gore et de vulgarité ne fait plus aucun sens. Les personnages et les situations ne sont qu'une grotesque caricature. Garth Ennis, méconnaissable, s'est à mon sens perdu sur ce coup là.
-Malgré plusieurs tentatives, je n'ai pas réussi à lire l'origine du saint des tueurs. Le dessin broussailleux est bien trop éloigné de Preacher. J'ai également un problème avec les longs textes de narration, superposés à des cadres aux dégradés colorés qui mettent à mal mes pauvres yeux.
Ma conclusion :Preacher sans Jesse, Tulip et Cassidy n'est plus Preacher.
Preacher sans Steve Dillon n'est plus Preacher.