Un petit sujet pour qu’on parle de planches. Analyse est un bien grand mot, l’aspect affectif est tout aussi intéressant. Bref, l’idée c’est qu’on cause de planches (ou de séquences ou de cases pourquoi pas). J’ai deux exemples. Dans les cahiers de la BD je me souviens d’un article sur l’oiseau immobile, l’une des première planches du Major Fatal. Bcp de blabla mais pour attirer l’attention sur le fait que Moebius avait intitulé la planche-épisode l’oiseau immobile et effectivement, sur un pignon de la tour, un oiseau est immobile, perdu dans l’immensité de la planche.
Tout à fait récemment, j’ai bien apprécié l’analyse (un poil redondante) d’une planche de Tilleux que j’ai vu sur un blog. J’essayerais de retrouver le lien (pitet en partant du blog de Zartan ? )
Allez, des planches qui nous ont marquées il y en a des dizaines, l’important c’est qu’on en parle.
Donc pour lancer le bazar, je vais commencer par une planche de Bourgeon, issue des Passagers du Vent T3. Le comptoir de Juda.
J’aime beaucoup cette planche par sa construction.
Deja, la répétion du decor en 4 longues cases donne une impression de calme. C’est une longue marche au petit matin. Le facteur temps est encore renforcé par le soleil qui se lève. Ca dure bien 2-3heure cette planche.
De manière plus formelle, elle aussi superbement construite.
Le point de vue regarde vers l’est et se déplace vers la droite (je mets pas nord ou sud parce que j’ai peur de patouiller selon l’hémisphère et je sais plus ou ça se passe exactement
). Vers la droite, donc. On a donc les arbres qui de plans en plans se succèdent vers la gauche. Ce déplacement latéral du point de vue permet au soleil de rester vertical et de constituer la colonne vertébrale de la planche pendant que la marche se rapproche de nous en diagonale.
La dernière case aussi vaut le détour, même si de construction classique.
Alors que si on avait suivit le schéma des 3 premieres cases, le point de vue et le chemin se seraient croisés ou télescopés, le point de vu recule un peu et met en évidence un virage.
Parfaitement intégré aux autres cases, notamment par la verticalite du soleil, la végétation constitue alors un halo sombre qui met en valeur la caravane qui continue, écrasée de chaleur.
Oualou.
A vous de jouer.
Pas besoin d’être aussi long, faut pas que ça vous fasse peur.
(Je pense remettre ici quelques post qui abordaient le meme sujet ici et là)