ha oui, c'est con... j'ai l'air malin maintenant !
Pour relancer le débat sur l'Oubapo,
J'ai moi-même utilisé la restriction graphique ou plastique (les limites entre les 2 ne sont pas très claires je trouve) dans mon album "Congo-Océan"
http://www.bedetheque.com/BD-Congo-Ocean-154563.htmlJe me suis appuyé sur l'idée du mouton de saint exupéry, il est dans une caisse, et donc le petit prince peut s'imaginer le mouton qu'il veut.
C'est l'idée de mon "dessin en puissance" :
qui suggère plus qu'il ne montre. C'est un dessin aux contours de même épaisseur sur tous les plans, sans modification d'épaisseur, et qui ne détoure que la structure matérielle des objets, j'évite au maximum de marquer les ombres. Ce trait résume donc l'objet à sa simple limitation spatiale.
(couverture hommage à saint ex : Calao dans sa caisse)
Ce dessin est juste un support à l'imaginaire du lecteur, une sorte de tuteur où tout ce qui est représenté est limité à son rôle dans la narration. J'esquive volontairement toute tentative esthétique et digressions graphiques.
Mon parti pris, est de valoriser l'esthétique du récit, et laisser les intentions subtiles de la narration prendre le premier rôle.
c'est aussi une recherche de dessin universel, puisqu'il cherche à s'affranchir de l'esthétique de forme, propre à la culture de l'auteur.
Je suis allé bien plus loin depuis dans cette recherche, mais c'était un début.
Tout ça pour dire que la création sous contrainte formelle, je n'ai rien contre, au contraire.
Loïc.
Edit : Mais (et là je deviens plus chiant) je précise que la restriction graphique est cependant inhérente au respect du champ lexical graphique. Ainsi tout dessinateur consciencieux passe sont temps à se battre pour rester dans le cadre de son registre graphique et assurer la cohérence de son univers. Cette volonté de cohérence va souvent se heurter au sens du récit et c'est un vrai problème que tout auteur de BD rencontre. Tout dessinateur participe donc de l'Oubapo malgré lui.
Mais si la contrainte est culturelle (intellectuelle ou esthétique, c'est pareil, même combat) elle est contre productive.
L'esthétique est détaché du sens, il est éphémère et local. Le récit, lui, (si c'est un bon récit) est valable au delà de son époque et de sa culture (en tous cas bien plus que le graphisme) car il s'appuie sur les sentiments (domaine bien plus universel) et non sur la séduction de forme.
Et si la contrainte est culturelle, c'est une séduction de forme.
Par contre, la mise en scène, le choix du cadrage, la séquence narrative, le jeux des personnages, tout cela véhicule du sens et se situe au delà de l'esthétique de forme, on est déja dans "l'écriture graphique". C'est pourquoi, à mon sens, dépouiller le dessin de ses contraintes culturelles de forme, permet de se concentrer sur ces points plus essentiels pour la qualité du livre.
Voilà.