Olaf Le Bou a écrit:Vu le concert à L'Olympia en 92, la tournée immortalisée par l'album Live seeds (et semble-t-il un bootleg enregistré au Paradiso). C'était dantesque. Une énergie indescriptible, une communion de dingue avec le public. Jamais le groupe n'a sonné aussi rock que cette époque là. Au troisième titre, j'étais aussi trempé que si j'avais plongé habillé dans un bain. Au cinquième j'ai paumé mes lunettes dans la fosse, les ai retrouvé par miracle à tâtons à la faveur d'une courte pause avant que la musique ne reprenne. Au septième j'ai abdiqué et reculé de quelques mètres pour reprendre mon souffle et profiter plus sereinement du spectacle. J'ai lu que Bertrand Bonello tient cette date pour son meilleur souvenir de concert. Je ne suis pas loin de partager cette opinion (à Nusrat près, fatalement).
Je les ai aussi vus lors de la tournée de 1992, mais au Brielpoort à Deinze (Belgique) le 10 mai et j'ai aussi un souvenir dantesque de ce concert. Même si assez bizarrement mon souvenir le plus prégnant est l'interprétation de Christina the astonishing, sans doute le morceau le plus calme de l'ensemble du concert.
Sinon, j'ai souvenir d'un concert qui sonnait encore plus rock lors de la tournée Let love in, à La Luna à Bruxelles.
Mais j'ai encore préféré le concert de la dernière tournée au Sportpaleis d'Anvers. Même si le dernier album studio ne compte certainement pas parmi ses meilleurs, les morceaux trouvent une nouvelle vie sur scène et s'intègrent parfaitement dans la setlist aux côtés des classiques attendus.
Peut-être que ça vient du fait que lui et moi avons pris 30 ans depuis ces concerts des années 90 et que toutes ces années, je les ai traversées avec sa musique.
Dans tous les cas, à 67 ans et après tout ce qu'il a traversé, Nick Cave, avec ou sans ses Bad Seeds, poursuit toujours son parcours exemplaire. C'est rare et précieux.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"