[PREVIEW] Matsumoto: plus grand mangaka de tous les temps

[Gusseuh]

Message précédent :
La différence, c'est que Bouddha, c'était prévu, ils n'ont jamais abandonné la série. Par contre, toutes les séries qu'ils éditaient de Matsumoto ont été officiellement abandonnées, elles ne sont plus licenciées pour la France (ainsi que quelques autres, dont Asatte Dance et la première série de l'auteur de Shaman King dont le nom m'échappe...)
Bref, ces séries ne sont pas juste en rupture : elles ne sont plus éditées pour la France, et Tonkam ne paie plus de droits à l'éditeur jap.
Voilà voilà

[Dan Pussey]

Apparemment le projet de dessin animé pour Amer béton serait de nouveau d'actualité.

30 mai 2004

Michael Arias - Tekkon Kinkurito

Michael Arias a déclaré l'an dernier travailler sur le storyboard d'un film qu'il réalisera au Studio 4°C.

On savait que l'auteur/producteur planchait toujours sur le projet d'adaptation du manga Tekkon Kinkurito (Amer Béton), c'est maintenant officiel : Michael Arias réalisera au sein du Studio 4°C un film basé sur le manga Amer Béton, mais en 2D/3D.

sur ce site:

http://www.kojimorimoto.net/fr/info/news300504.htm

[petitboulet]

remontons les topics qui le méritent!

un article sur Ping pong est paru ici

et comme je sens que ce topic n'est (injustement) pas tres lu, je vais aller faire du lobbying sur le fil mangas itou!

histoire de ne pas laisser love hina envahir tout

[Dan Pussey]

remontons les topics qui le méritent!

un article sur Ping pong est paru ici

et comme je sens que ce topic n'est (injustement) pas tres lu, je vais aller faire du lobbying sur le fil mangas itou!

histoire de ne pas laisser love hina envahir tout

Bonne idée, je te laisse partir en éclaireur. Pourtant j'ai fait le maximum pour le titre du sujet. Peut être que si je rajoute "de l'univers"... :siffle:

Merci pour le lien. Je m'en vais lire ça.

[nerhu]

La chronique de Number 5 est en ligne

Number 5 t1 par Jim

[Dan Pussey]

Même s'ils commencent à être difficile à trouver, je conseille en priorités les 3 tomes de Amer béton puis facilement trouvable Ping Pong (série en cours).

[Jim]

De mon côté, je n'ai lu que Number 5.
Est ce que les autres sont dans le même style ?
En particulier, Ping-Pong doit être moins fantaisiste, non ?

[Dan Pussey]

De mon côté, je n'ai lu que Number 5.
Est ce que les autres sont dans le même style ?
En particulier, Ping-Pong doit être moins fantaisiste, non ?

Je pense que Number 5 est le plus déroutant. Comme tu dis dans ta chronique la suite se doit de confirmer ce qui est pour l'instant l'espoir d'une grande série.

Ping Pong, c'est une histoire réaliste dont on peut juger la qualité dès le tome 1. On aime ou on aime pas. Voir le lien de Petitboulet un peu plus haut.

Sinon dans Amer Béton, il y a une part de fantastiques mais elle n'est pas très importante. Comme Ping Pong, on peut presque se faire un avis définitif dès le tome 1. C'est excellent.

En français il y a aussi Printemps bleu qui est assez inégal mais bien quand même et Frères du Japon qui a quelques histoires qui m'ont donné envie de m'intéresser davantage à Matsumoto. C'était mon premier de lui.

[Mithreus]

Ping Pong a aussi un côté très déjanté à sa manière.
En tous les cas, ce que je trouve passionnant dedans, c'est la manière dont les codes du genre (shônen sportif) sont détournés, et la critique sociale qui en résulte.

Mais je suis sans doute influencé par la critique de Tibou, vu que c'est elle qui m'a poussé vers ce manga

[nexus4]

Je viens de finir Number Five T1...
Pas mal.

Durant les premieres pages j'ai cru me retrouver 20 ans en arriere quand j'ai découvert le Garage Hermétique. Quelque chose de neuf, de différent, un monde vaste a appréhender, a découvrir... Une sorte de BD en ecriture automatique, parfois assez primale. Puis, au fil de la lecture, la narration erratique a fini par me lasser. N'est pas Moebius qui veut...

[Dan Pussey]

Je viens de finir Number Five T1...
Pas mal.

Durant les premieres pages j'ai cru me retrouver 20 ans en arriere quand j'ai découvert le Garage Hermétique. Quelque chose de neuf, de différent, un monde vaste a appréhender, a découvrir... Une sorte de BD en ecriture automatique, parfois assez primale. Puis, au fil de la lecture, la narration erratique a fini par me lasser. N'est pas Moebius qui veut...

N'est pas Moebius qui veut et encore faut il le vouloir! C'est sûr que losqu'on s'est mis dans la tête qu'on lisait du Moebius, il vaut mieux lire un Moebius.

Par contre, c'est vrai qu'il doit confirmer par la suite ce qui n'est pour l'instant pratiquement que des promesses, encore que j'ai déjà eut beaucoup de plaisir à lire les 2 premiers.

[Dan Pussey]

celui là aussi est sorti

On a dit beaucoup de bien du travail de Delcourt pour l'adaptation, papier etc mais je trouve quand même le noir parfois un peu "fané" quand même. Dans certaines pages des 3 précédents en tout cas.



Pour le travail de Kana pour Number 5, il est parfait si ce n'est une case inversée entre Mister 1 et un de ses subalternes dans le 1 ou le 2 mais il n'y a pas mort d'homme.

[petitboulet]

pas mal, le dossier d'ailleurs, a part l'article sur la musique

[Dan Pussey]

Dommage qu'il n'y ait pas une interview par contre.

[cacolac]

Même s'ils commencent à être difficile à trouver, je conseille en priorités les 3 tomes de Amer béton

c'est carrément impossible à trouver même dans les petites librairies mangas de province où on trouve pourtant des trucs épuisés, de même que Frères du japon.

[Charlouze]

Même s'ils commencent à être difficile à trouver, je conseille en priorités les 3 tomes de Amer béton

c'est carrément impossible à trouver même dans les petites librairies mangas de province où on trouve pourtant des trucs épuisés, de même que Frères du japon.

c'est normal Tonkam a décidé de stopper la réédition de ces deux séries..

[petitboulet]

allez, deux pavés dans la mare:

hop, Ping pong tome 4

alors pour la poignée qui lisent mais qui ne suivent pas , Ping Pon, c'est l'histoire de deux amis, Tsukimoto, dit Smile, et Hoshino, dit Peko, qui jouent au ping pong. Vu comme ca, ca a pas l'air glamour, c'est sûr, mais attendez, attendez...

Depuis le début de son manga, Matsumoto se focalise avant tout sur la relation entre les deux héros de l'histoire, et leurs intéractions avec leur entourage (en soulignant la grande différence de caractère des deux persos: peko est expansif et sociable, smile, lui, est taciturne et solitaire), tout en construisant en toile de fond une critique subtile et pertinente du monde sportif japonais et du système educatif. Ce tome 4 franchit une étape supplémentaire, tout en renouant avec l'action, délaisée depuis la fin du tome deux.

Pourquoi une étape supplémentaire? Parce que nous sommes à un tournant: nous nous retrouvons exactement dans la même situation que dans le tome deux, c'est à dire juste avant le tournoi départemental des lycées, mais avec des cartes complètement bouleversées: tsukimoto s'est revelé un monstre du ping pong, mais ne sait toujours pas gérer sa vie, il est toujours aussi solitaire (et même plus qu'avant, complètement coupé du monde par la pratique intensive du ping pong). Peko, lui, a connu une traversée du désert, avant de trouver une réelle motivation pour jouer au ping pong (autre que celle d'écraser l'autre). Le rapport de forces qui sous-tendait l'amitié des deux enfants a été chamboulé, et cette amitié s'en est ressentie. Nous nous retrouvons avec un Peko qui a tout a prouver et un smile sur qui repose une énorme pression, celle de ne pas decevoir.

un tournant dans la relation profonde et complexe qui unissent les deux heros donc, mais aussi une nouvelle étape pour ce qui est du propos de Matsumoto, représentée par le personnage de Kazama. Kazama, c'est une bête à concours, une machine à gagner, et la représentation parfaite de la mentalité des sportifs japonais. il représente la discipline, la persevérance, la rigueur, le sérieux, l'abnégation totale au club... toutes sortes de valeurs particulièrement prisées par le système éducatif japonais, qui formate ses jeunes pour en faire des salarymen parfaits plus tard. Ces valeurs sont traditionnellement montrées comme positives dans les mangas sportifs (le héros manquant en général de discipline, par contre, mais il y a toujours un sidekick quelconque pour lui faire voir la beauté et l'utilité de cette valeur). Ici, Kazama, l'incarnation de toutes ces valeurs, apparaît complètement seul, coupé des autres. Matsumoto n'aborde pas son sujet par l'équipe mais par l'individu, nous montre tous les doutes d'un adolescents sur qui les entraîneurs ont mis une pression énorme. Il ne fait pas partie de l'équipe, il EST l'equipe a lui tout seul, a la fois étendard et "arme ultime". on ne voit les autres de kaio (le lycee de Kazama) que tres rarement, a part le numero deux de l'equipe, qui confirme le propos de l'auteur: l'idee d'equipe et tout ce que cela sous tend ici est une illusion. l'entraineur, en faisant tout reposer sur la tete de kazama, l'isole completement. des lors, la solidarité affichée par cette "equipe" semble completement artificielle, demontée par ce systeme ou gagner est le plus important.

Matsumoto n'attaque pas de front (comme il a pu le faire dans printemps bleu), Kazama accepte son sort stoiquement, mais le portrait de cet adolescent tout seul dans ses toilettes revet plus de force qu'une critique virulente et claire. Kazama et sa solitude marquent les esprits.

et a côté de cela, Matsumoto se paye le luxe de nous faire un manga de sport palpitant et d'un dynamisme impressionnant dans les matches. Ceux qui aiment les bonnes histoires bien racontées courront acheter. ceux qui aiment les histoires subtiles et un propos fort derriere une oeuvre au scénario somme toutes simple se precipiteront et se l'arracheront. ceux qui aiment les deux le portent deja aux nues .

[petitboulet]

et comme un bonheur et un manga de matsumoto n'arrivent jamais seuls, parlons de Number five tome 3:


si ping pong peut plaire a a peu pres tout le monde, number five s'appréhende complètement différemment, parce qu'apres trois tomes, la trame principale s'avère toujours aussi nébuleuse. Et Mastumoto ne se prive pas pour ne pas nous faciliter les choses . On avait laissé Number 5, membre rénégat des rainbows, l'armée pour la paix (rien que cela fait deja sourire...) au prise avec les sorciers jumeaux que sont number four. Une bonne partie du tome relate donc le "combat" entre ces personnages. je mets des guillemets parce que cette bataille a plus d'airs de trip sous acide que d'empoignade... number four est un sorcier, et tente donc de faire plier number five par des illusions et non par la force. le resultat, c'est un tome-rêve, rempli de symboles, d'allégories et de references a Alice, qui premettent a Matsumoto de s'éclater completement au niveau graphique. Il utilise completement chaque outil qui s'offre a lui (et notamment la couleur... je n'ai jamais vu un mangaka utiliser la couleur a si bon escient... rien que les pages du debut de ce tome trois justifient pleinement l'achat du livre, c'est impressionnant), variant les styles avec bonheur et discernement (il n'est pas la pour épater la galerie, chaque changement de style sert l'histoire, qui reste, malgré le propos très barré, étonamment lisible).

On pourrait croire au premier abord que ce tome n'apporte pas grand chose a l'oeuvre (un délire presque tout du long, littéralement), mais c'est sans compter sans le sens du détail et le côté économe de Matsumoto. Apres tout, aucune de ses series jusqu'a présent n'a fait plus de 5 tomes (number five etant la premiere exception). A travers les sortilèges de number four, l'auteur nous fait littéralement vivre le mode de pensée qui régit profondément ce monde, où l'écologie et le respect de chaque vie animale et végétale passe avant tout, l'humain étant ici vu comme un "pere", un protecteur régulateur du monde.

Vision idylique? loin de là, car les visions idéales de number four sont contrebalancées par le scientifique en chef de ce monde: Papa, un vieil homme en costume de lapin (apparemment son costume de fonction). A travers ce personnage et quelques rainbows (number six, par exemple, qui punit les braconniers par la mort directe, sans proces), Matsumoto montre les failles de ce système: le monde de number five est un univers où toutes les espèces sont fabriquées par l'homme génétiquement. certains propos de Papa relèvent de l'obscène pur et simple (il est particulièrement fier d'avoir créé un singe-chien). Son costume ridicule prend ainsi tout son sens. De plus, il a apparemment "fabriqué" les rainbows de toute pièce...

l'interet principal de number five, c'est donc ce monde si proche et en même temps tellement diffèrent du notre, devoilé au compte goutte par un matsumoto au sommet graphiquement (j'ai l'air d'insister lourdement, mais ce tome trois est une merveille du point de vue purement formel). Le livre ne plaira pas a tout le monde, c'est certain, du fait de la volonté de l'auteur de ne donner que des bribes d'indices sur la trame (enfin, dans le tome 4 ,pas mal de reponses devraient etre données, lecteurs impatients ). C'est l'oeuvre de Matsumoto que je prefere, pourtant, aussi mature que ping pong, mais plus personnelle.

[Dan Pussey]

Effectivement le prochain tome devrait nous apporter des réponses sur le pourquoi de tout ça mais on peut trouver quelques indices par-ci par là. Surtout dans sa conversation avec Papa dans le tome 2 dans lequel on voit un peu son lien affectif avec Papa:"moi, je voulais devenir le fils dont tu serais fier" et peut être celui avec Matriouchka quand il dit à propos de l'enlèvement:"il ne découle pas de la logique".
Pour l'instant, je vois un peu Mister 5 comme un de ses anciens enfants prodiges qui aurait "pété un plomb" car il n'a jamais eut une vie normale. Mais on verra bien.