Magazines bd filles & condition féminine

[Vautour2b]

Réaction à un poste dans le sujet sur l'affaire Vivès :
https://www.bdgest.com/forum/post499939 ... e#p4999396

Il y avait des revues pour les "petite filles"

Tu peux rajouter Lisette, Fillette, Bernadette, Âmes Vaillants, Vaillante (le journal des Fillettes),...

Certes mais on parlait du monde de la BD qui était masculin et qui se féminise, pas des revues pour petites filles qui étaient hyper minoritaires dans la production des années 50 et qui contribuaient plus à assigner les filles dans leur futur rôle de "femme" qu'à les émanciper de la domination masculine

Pour les 2/3 de leurs contenus c'était effectivement ça... reste 1/3 d'histoires avec un message plus nuancé.

Exemples non-exhaustifs

Dans la catégorie "héroïnes-célibataires-&-indépendantes-sans-intention-d'en-changer"

- "Fille du ciel" ('Line' 1962-63), deux sœurs qui exploitent seuls un avion-taxi.

- "Belle du ballet" ('Line' 1955-63), deux apprentis ballerines... qui finissent par gagner leur vie comme journaliste tv. Dans leur dernière aventure ("Belle et la Cendrillon volante") elles aident une jeune pilote de planeur (16 ans) à battre le record de distance de son aéro-club... ridiculisant au passage le macho de grand frère qui avait lamentablement échoué dans sa tentative.

- "Kay reporter" ('Line' 1957) Une journaliste souvent en rivalité avec un ancien camarade de lycée, employé d'un journal concurrent... Une rivalité cordiale, ponctué de quelque coups vaches, de part et d'autres... d'ont l’héroïne sort vainqueur la plupart du temps.

- "Dany" (*) ('Line' 1957-61), une sorte de 'Tintin' au féminin, toute aussi douée, débrouillarde & indépendante - Dans une compétition de saut en parachute, elle se paie même le luxe de surpasser son ancien moniteur.
(*) rebaptiser "Line" dès sa seconde aventure pour succéder à celle de Charles Nugue et André Gaudelette

- "Jane Stoye", ('Line' 1962-63) romancière & détective amateur.

- "Une enquête de Nicole" ('Âmes vaillantes', puis 'J2 magazine', 1962-74) Une détective privée travaillant pour une agence.

- "La parole est à la défense" ('Line' n°372, 1962), une jeune femme s'établit avocate - malgré les réticences de sont père qui aurait préféré la voir entrer dans ses affaires (*) - et innocente un accusé et démasque un coupable avec brio dés sa première affaire (avec un petit coup de pouce de sa sœur cadette).
(*) ... mais qui la laisse libre de ses choix... y compris sur sa vie privée (pas de suggestion de mariage)

- "L'espiègle Lili" ('Fillette', puis '15 ans'), dans la période qui va de "Lili travaille" à "Bandit corse" (*) est une adolescente, puis une jeune fille, farceuse et dynamique, qui à chaque aventure devait lutter pour trouver un nouveau travail.
(*) Avant que Dan, le camarade américain ne passe du statu de copain à celui d'amoureux et de fiancé "officieux" de Lili

- Une bd historique sur "Flora Drummond" ('Line n°154, 1958) une suffragette Anglaise, avec une insistance particulière sur son combat pour le droit des femmes à exercer les mêmes métiers et mêmes responsabilités que les hommes + l'équité à l'embauche.

- La nouvelle illustrée "Le naufrage de l'Etoile Noire, ou Claudie veut aider l'enquête" ('Line' n°30, 1955) Une jeune fille sauve à deux reprise la vie d'un enquêteur d'une compagnie d'assurance maritime face à des naufrageurs... ce qui lui permettra faire carrière dans cette branche (les enquêtes... pas la baraterie)

- La nouvelle illustrée "Course contre la montre" ('Line' n°102, 1957) Une jeune fille aide à la mécanique dans le garage paternel. Douée, elle aimerait en faire son métier, mais le papa n'est pas d'accord, préférant une activité à ses yeux plus "féminine" (traire des vaches dans une ferme)... mais il changera complètement d’avis après qu'elle ait sauvée in-extremis une cliente d'un accident potentiellement mortel, à cause d'une roue mal fixée (négligence des employés 'masculin' du garage).



Dans la catégorie "Collégiennes-enquêtrices-amateurs-avec-d'autres-plans-d'avenir-que-le-mariage"

- "Made et Gloria" ('Line 1955-61), deux fausses filles sages.

- "Mademoiselle Swing" ('La semaine de Suzette" 1958-59), aussi persifleuse que dynamique...

[Cooltrane]

Ton travail d'archéologie ne manque pas de justesse pour contrer les vils accusateurs fémino-wokistes, mais ton post sans doute (àmha) serait plus indiqué dans le cadre du topic des stéréotypes. Pas la peine d'ouvrir un autre "front" après la trilogie Angougou/Vives/Stéréotypes, je trouve.

Ceci dit, il faut bien préciser que nos sœurs et cousines lisaient Pilote, Tintin & Spirou durant les 60/70's , en plus d'avoir leurs propres magazines - que rares étaient les garçons qui avait le droit de lire les équivalents féminins de leurs hebdos.

Par contre, je dois bien reconnaitre que nos sœurs et cousines n'ont pas suivi dans la "BD plus adulte" (sans être eroto-porno) du style MH et (AS) et qu'aucune d'entre elles n'en achète encore ajd - constat plutôt valable pour mes frères et cousins aussi. Par contre, elles font parfois un tour dans ma bibliothèque (et m'en empruntent), ce que font aussi une ou deux amies (qui elles, en achètent encore).

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D'ailleurs, je pourrais rajouter cette série des 60's qui pourtant ne répond pas aux "vils fantasmes masculins" et ne renvoient pas les femmes à un futur "la cuisine et enceinte" durant ces 60's si "machistes" dont il est question ailleurs.

Rappelons que le Club des 5 (auteure lesbienne Enid Blyton) étaient menés par la très "garçon manqué" et intrépide Claude
D'autant plus que ces deux-cis ne semblent pas tellement stéréoptypées et ne répondent pas non plus aux fantasmes masculins non plus (à moins d'être prénommé Bastien )


Et que la très courageuse souris Sibylline était "genrée" féminine....
Et en Flandre, Bobette était souvent plus courageuse de Bob et sa Tante Sidonie plus maline que le clownesque Lambiek
Sans compter durant les 70/80's:


BDs faites par des hommes, et qui ont poussé pas mal de nanas sur des deux roues.

Breeeeffff, de quoi mettre renvoyer le triste sire de la vidéo à ses études si mal digérées - au point de réduire Bretécher et Cestac à une couve exposée 1 misérable seconde, de faire abstraction des Claveloux, Goetzinger et autres Montellier... pour parvenir à son pseudo-fiminisme (à deux balles)

[EYE OF DOOM]

Pour compléter l’illustration du combat contre les stéréotypes, il me clair que le Journal de Spirou etait plus inclusif dans les années 40/50 que celui de Tintin.
Sous l’impulsion de Jijé, qui dés la seconde aventure de Valhardi se fout de la gueule de son heros un brin misogyne.




Mais meme avant il y a l’episode croustillant de l’enlèvement de Spip, où c’est les filles qui font le job. La c’est la misogynie de Spirou qui est ridiculisée !

[Cooltrane]

Pour compléter l’illustration du combat contre les stéréotypes, il me clair que le Journal de Spirou etait plus inclusif dans les années 40/50 que celui de Tintin.
Sous l’impulsion de Jijé, qui dés la seconde aventure de Valhardi se fout de la gueule de son heros un brin misogyne.


Mais meme avant il y a l’episode croustillant de l’enlèvement de Spip, où c’est les filles qui font le job. La c’est la misogynie de Spirou qui est ridiculisée !

Oui, c'est assez frappant ... il suffit de voir le nombre de série ou les femmes/filles sont les héroïnes dans les 60/70's dans Spirou, comparé à Tintin ou Pilote, alors que Dupuis était bien plus "catho" que Lombard et Dargaud (alors que Casterman était encore plus catho que Dupuis, dans sa ligne en général - en dehors de la BD, les plus gros chiffres d'affaires de Caster étaient des BD et des missels - et les annuaires téléphoniques.

[sebchoq]

[EYE OF DOOM]

Sauf erreur, Adele n’a ete publiee en revue que beaucoup plus tard.
On parle ici de publication en revues.
M’enfin, sur le fond, pas beaucoup de retours sur les magazines bd filles…
Il y avait des petits format pour les filles ?

[Cooltrane]

Sauf erreur, Adele n’a ete publiee en revue que beaucoup plus tard.
On parle ici de publication en revues.
M’enfin, sur le fond, pas beaucoup de retours sur les magazines bd filles…
Il y avait des petits format pour les filles ?

il faudrait voir quand (A Suivre) à commencé les pré-pub d'ABS (vu que (AS) à démarré en 77) et si cela n'avait été pré-publié avant cela dans un autre magazine auraravant, car dans ces années-là, pas de pré-pub, pas d'album.... et même avec pré-pub, l'album était loin d'être garanti

Voir dans le JdT, Rorika (Erik et Stoquart) une Princesse Viking coincée en Amérique du Nord aux prises avec les Amérindiens hostiles qui a vécu deux tomes complets dans l'hebdo et qui ne s'est jamais matérialisé en album.

https://bdoubliees.com/tintin/series5/rorika.htm

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sinon, les mags pour filles, en dehors de Line (Cuvelier en était le directeur et dessinateur de la BD du même nom), pas trop au courant d'autres

[EYE OF DOOM]

Pour Adele, les deux ou trois premiers albums sont sortis sans prépublication selon wikipedia.
Publication en revue en 78 dans bd et 80 dans A suivre.
La prépublication n’etait pas une règle immuable.

[kakawett]

dans Coeurs Vaillants paraissait Frédéri le gardian par Robert Rigot.parallèlement dans l'homologue féminin "Ames Vaillantes",ce même Rigot dessinait Chantal,7 bd d'excellente tenue,même si un peu trop catho.À la même période dans"Fripounet et Marisette"une fille accompagnait le héros avec efficacité:Marisette donc avec Fripounet,et Clara avec Zéphyr et Tony.

[pennybridge]

dans Coeurs Vaillants paraissait Frédéri le gardian par Robert Rigot.parallèlement dans l'homologue féminin "Ames Vaillantes",ce même Rigot dessinait Chantal,7 bd d'excellente tenue,même si un peu trop catho.À la même période dans"Fripounet et Marisette"une fille accompagnait le héros avec efficacité:Marisette donc avec Fripounet,et Clara avec Zéphyr et Tony.

En parlant de Fripounet et Marisette, une des séries-phare était Sylvain et Sylvette.
Sylvette est présentée comme l'égal de Sylvain. Leurs tâches sont différentes et adaptées à la force physique de chacun bien sûr, mais ils sont égaux et complémentaires. (En même temps, ce ne sont pas un homme et une femme mais 2 enfants).

Sylvain est représenté comme intelligent et intrépide. Son défaut est l'excès de confiance, voire la vantardise (parfois sous le regretté Claude Dubois).
Sylvette est représentée comme astucieuse, courageuse et prudente. Son défaut est l'excès de prudence, mais régulièrement elle vient au secours de Sylvain qui était trop confiant et n'a pas flairé le piège.
En tout cas, les 2 se complètent parfaitement et se disputent rarement (souvent au sujet de la prudence ou l'excès de prudence d'ailleurs).

[lusabets]

Tartine ?





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Arf !

[lusabets]

En petits formats, il y avait aussi des romans BD "à l'eau de rose" pour les nanas.

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[rayman2]

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Rappelons que le Club des 5 (auteure lesbienne Enid Blyton) étaient menés par la très "garçon manqué" et intrépide Claude

Il y avait aussi dans la bibliothèque verte Alice la détective intrépide : paru en France en 1955 mais déjà en 1930 aux USA. Mais contrairement au club des cinq je ne crois pas qu'Alice ait fait l'objet d'une adaptation en BD.

[pennybridge]

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Rappelons que le Club des 5 (auteure lesbienne Enid Blyton) étaient menés par la très "garçon manqué" et intrépide Claude

Il y avait aussi dans la bibliothèque verte Alice la détective intrépide : paru en France en 1955 mais déjà en 1930 aux USA. Mais contrairement au club des cinq je ne crois pas qu'Alice ait fait l'objet d'une adaptation en BD.

Ah Alice avec son petit cabriolet... C'était effectivement l'étape d'après, une fois le Club des 5 lu.

[Sysy77]

Et Fantomette !
J'adorais lire ses aventures en bibliothèque rose
Et elle a aussi eu droit aussi à son adaptation en BD :

[rayman2]

Ah Alice avec son petit cabriolet... C'était effectivement l'étape d'après, une fois le Club des 5 lu.

Les hormones commençaient à travailler.

[pennybridge]

Ah Alice avec son petit cabriolet... C'était effectivement l'étape d'après, une fois le Club des 5 lu.

Les hormones commençaient à travailler.

Oui mais pas avec les Bibliothèques vertes avec le peu d'images qu'il y avait!
Et puis j'ai découvert à l'adolescence en parallèle les XIII, Largo et Thorgal. Là il y avait matière à secouer les hormones.

[L'Ombre Jaune]

Ah Alice avec son petit cabriolet... C'était effectivement l'étape d'après, une fois le Club des 5 lu.

Les hormones commençaient à travailler.

Oui mais pas avec les Bibliothèques vertes avec le peu d'images qu'il y avait!
Et puis j'ai découvert à l'adolescence en parallèle les XIII, Largo et Thorgal. Là il y avait matière à secouer les hormones.

Pareil en ce qui me concerne, pour le hiatus entre la Bibliothèque verte et la suite, mais par contre mes hormones ont plutôt été secouées par Natacha et Yoko Tsuno.

[corbulon]

Fascinant quand même comment ils ramènent tout à eux, y compris dans des sujets créés pour parler de la condition féminine.

[rayman2]

Ah Alice avec son petit cabriolet... C'était effectivement l'étape d'après, une fois le Club des 5 lu.

Les hormones commençaient à travailler.

Oui mais pas avec les Bibliothèques vertes avec le peu d'images qu'il y avait!
Et puis j'ai découvert à l'adolescence en parallèle les XIII, Largo et Thorgal. Là il y avait matière à secouer les hormones.

Pareil en ce qui me concerne, pour le hiatus entre la Bibliothèque verte et la suite, mais par contre mes hormones ont plutôt été secouées par Natacha et Yoko Tsuno.

Natacha c'est 1971 et Yoko 72, c'est arrivé un poil trop tard pour moi.