[PREVIEW] Madeleine, Résistante - Bertail, Morvan - Dupuis

[Gaston68]

Message précédent :
Effectivement je viens également de lire l'info en ligne

[nexus4]

Message d'Éloïse de la Maison, Philippe Denimal et Jean-David Morvan

Madeleine Riffaud, Rainer dans la Résistance, est décédée à Paris ce mercredi 6 novembre.

Elle était probablement la dernière survivante à avoir participé à la Résistance, dès l'adolescence, et à la Libération de Paris à l'approche, et y compris le jour, de ses 20 ans.

Par la suite, d'abord désemparée de n'avoir point pu être enrôlée dans l'armée régulière pour poursuivre le combat parce que femme, mineure et tuberculeuse, elle fut repérée par Paul Eluard comme ayant un talent d'écriture, elle était poète, et fut engagée comme journaliste puis par la suite reporter de guerre, notamment en Indochine, en Algérie, au Vietnam.

Au cours de toutes ces années, elle est devenue l'amie d'Eluard, de Vercors, de Picasso... et comment ne pas mentionner également, même si cela paraîtra surréaliste aux yeux des plus jeunes, sa jolie complicité avec Hô Chi Minh ?

Femme étonnante de vivacité, avec les souvenirs intacts qu'elle avait fait remonter à la surface lorsque Raymond Aubrac lui avait intimé l'ordre de témoigner à son tour en 1994, après s'être tue pendant 50 ans, ultime mission de Résistance.

Femme étonnante de courage, face à l'adversité ou à la pensée du moment, sa vie durant et même encore récemment lorsqu'elle poursuivait ses projets, dont certains aboutis, d'ouvrages et de bandes dessinées.

Femme étonnante de lucidité sur le monde comme il ne va pas, nourrie par son expérience de vie, redoutant d'être récupérée par les uns ou par les autres, ce qui ne manquera pas d'arriver néanmoins.

Quelle femme drôle enfin, avec un formidable talent de conteuse doublé d'un sens aigu de la formule.

Elle était une femme exceptionnelle qui n'aimait pas beaucoup qu'on lui dise.

Éloïse de la Maison
Philippe Denimal
Jean-David Morvan

Et le Communiqué de presse de Dupuis

[nexus4]

A titre personnel je suis content qu'elle ait eu une belle vie, passionnante, avec une reconnaissance tardive, médiatique mais joyeuse, grâce à Jean David et Bertail qui nous ont donné quelques une des plus belles pages de la bande dessinée. Quelle soit morte au début de sa centième année donne l'impression que la boucle est bouclée, que tout est bien, apaisé.

[Anathème]

Merci pour ces beaux témoignages.

Il y a aussi un très bel article dans Le Monde, mais malheureusement pas en accès libre.

Qu'elle repose en paix, elle l'a bien mérité. Il y a sûrement du monde qui doit lui organiser une belle réception là-haut.

[toque]

Vous me l'apprenez.

C'est un phare qui s'éteint.

Merci à elle. Qu'elle repose en paix.

[zourbi le grec]

La dernière des justes

[BDphile et fier]

Quelle femme !

[calvin II]

Une grande Dame qui s’éteint. Sa vie devrait nous inspirer par ces temps troublés qui nous rappelle les heures sombres de l'histoire pourtant pas si lointaine...

Je ne connaissais pas son histoire avant de la découvrir dans les magnifiques albums de Mrs JD Morvan et Bertail. Merci à vous messieurs pour nous avoir rappelé de si belle tacon l'histoire des ces femmes et ces hommes qui ont tout risqué pour qu'on puisse vivre en paix depuis +80ans. J’espère qu'il y aura de nouveaux albums nous racontant la suite de sa vie si bien remplie.

Je pensais à elle ces jours ci car je suis en pleine lecture de L'armée des Ombres de J. Kessel dans lequel il est fait référence à une certaine Mathilde qui m'a rappelé Madeleine, même si je ne pense pas que ce soit à elle que J. Kessel fait référence dans son livre.

Ma prochaine lecture: "on l'appelait Rainer"' que je viens de me commander

[nexus4]

Posté par JDM

[Casou]

J'ai adoré ma lecture du tome 3 et de cette série en général.
Superbes dessins, reconstitution épatante des lieux, des coiffures, des vêtements, des véhicules (je ne suis pas connaisseur, mais en tout cas, on est complètement immergé dans ce Paris occupé), propos limpide des narrateurs et portraits saisissants des protagonistes, dont celui bien sûr de Madeleine à la volonté admirable, chapeau !

Très touchant aussi de lire les poèmes de Madeleine Riffaud alors qu'elle n'est plus.