tzynn a écrit:Les principes de la 5e république sont bâtis sur un socle de 2 grands partis rivaux, gauche et droite, qui s'affrontent avec l'un des deux qui a nécessairement la majorité. Ces mêmes principes coincent totalement avec une fragmentation du nombre de partis. Le prochain président, quel qu'il soit, vivra aussi un enfer sans réformer les structures afin de permettre de fonctionner via des coalitions, qui ne soient pas juste de façade le temps des élections.
La phrase en gras est fausse.
La Vème république n'a pas été constituée sur le principe d'une nécessaire majorité absolue.
Les premières élections législatives de 1962 ont conduit à une majorité absolue qui fut une vraie surprise pour tous les partis à l'époque. Le fait majoritaire est devenu ensuite une règle tacite entre les électeurs, les partis et les institutions, et à laquelle tout le monde est devenu accro au point d'en faire une exigence sine qua non de toute décision politique et de ne plus savoir fonctionner sans.
Un article de lemonde.fr l'explique très bien :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/09/comment-la-majorite-absolue-est-devenue-la-drogue-dure-du-monde-politique-en-france_6640159_3232.html (article abonné)
La culture du compromis s'est perdue entre 1962 et aujourd'hui, mais la Vème pourrait très bien se remettre à fonctionner si tout le monde faisait son deuil du fait majoritaire en se remettant à respecter l'esprit plus que la lettre de la constitution, en responsabilité, et avec des accords de circonstances, des discussions texte après texte, etc...
Par exemple, le gouvernement et la coalition minoritaire du centre ont utilisé, pour l'adoption de la réforme de retraites - on y revient - TOUS les subterfuges et possibilités d'obstruction aux oppositions et de passage en force offerts par la constitution et les règles de fonctionnement du parlement, jusqu'au 49.3.
Et pourtant, les partis de l'opposition, pourtant unis sur leur rejet commun de ce texte là et qui représentaient bien la majorité des électeurs à ce moment-là, ne les ont pas censurés à cause de leurs divisions SUR D'AUTRES SUJETS et par calculs politicards, et le conseil constitutionnel n'a pu que valider la loi car aucune infraction n'avait été commise.