Mirdhynn a écrit:ubr84 a écrit:Tu oublies l'idéologie fasciste dans les différences entre la droite républicaine et l'extrême-droite
J'ai du mal à voir en quoi le RN actuel est fasciste en dehors du discours bien rodé des autres partis, mais soit.
J'ai toujours dit que les sujets historiques du RN (sécurité et immigration) auraient du être gérés par les partis traditionnels pour couper les jambes du RN. Tout le monde aurait gagné à ne pas laisser des populistes s'en occuper (une gestion plus juste et plus humaine, pas dans l'excés mais dans le réalisme). Mais non, à chaque fois que qqun abordait le sujet, il "faisait le jeu du RN", ou était "un facho", alors qu'il y a une vraie attente des électeurs sur le sujet (même certains de gauche d'ailleurs)
Retailleau a essayé de le faire, mais il s'est planté comme une gourde ce WE.
Maintenant j'ai bien peur que ce ne soit le RN qui finisse par s'en occuper avec toute la finesse dont ils sont capables.
il n'est pas fasciste au sens des années 30. La société a changé, les idéologies ont évolué.
mais le RN conserve des traits qui évoquent clairement le fascisme: une vision nationaliste, identitaire, anti-immigration, et autoritaire de la société. Il promeut aussi homogénéisation culturelle (il veut remplacer le ministère de la culture par celui du patrimoine, il me semble) et une centralisation des pouvoirs.
Plusieurs fois, il y a eu de remises en causes des institutions démocratiques, comme le conseil constitutionnel
la limite entre le populisme et le fascisme est ténue.
Il n'y a plus le culte du chef au sens strict, alors qu'il était prégnant avec papa Lepen.
le discours anti-élite, le rejet du système néo-libéral, la défense d'un état fort, la réthorique anti-système, la désignation d'un ennemi qui mèle politique et "race" (l'islamo-gauchisme, le judéo-maçonnique ou le judéo-bolchévique... même construction sémantique, même objectif)
la vision traditionnaliste de la société, recentrée sur la famille et dénigrant les minorités...
puis, aborder un sujet n'est pas le problème. C'est le réponse proposée qui indique l'idéologie. Parler d'immigration n'est pas un marqueur d'extrème-droite. Prôner que le seul problème, c'est qu'il y a trop d'immigration et d'en faire un bouc émissaire, c'est plus problématique.
L'extrème-droite ne pose pas de mauvaises questions. C'est pour cela qu'elle accroche l'oreille. Il faut bien écouter les réponses pour se positionner.
la complexité est que si un groupe cumulent certains de ces éléments, cela ne suffit pas à en faire un parti fasciste. C'est un peu une grille de bongo, tout le monde coche plus ou moins de cases, et le RN en coche (beaucoup) plus que d'autres.