de Cyril91 » 09/11/2023 07:03
J'ai découvert Vasco avec l'histoire hommage parodique parue dans l'album anniversaire de Tintin. Elle m'a donné envie de lire cette BD et la première intégrale m'a vraiment plu. La première histoire a quand même des défauts notables, des points mal traités ou incohérents. A un moment, Vasco soupçonne un personnage d'être un traître ; puis, pour ne pas casser l'ambiance dans le groupe, il le laisse tranquille mais ses soupçons ne sont pas éteints. Quelques temps plus tard, ils doivent se séparer mais Vasco le laisse seul avec l'or. Je n'ai pas compris pourquoi (bon, il s'avère qu'il n'est pas vraiment le traître ; mais à ce moment-là, Vasco n'avait pas de raison de lui faire confiance).
Deuxième gros problème : le vrai traître disparaît à la fin de l'album sans véritable explication.
Heureusement, les intrigues des deux albums suivants, Le prisonnier de Satan et La byzantine, sont bien mieux construites (avec un léger bémol sur le châtiment un peu facile des antagonistes du prisonnier de Satan), avec de nombreux péripéties et des personnages marquants. L'antagoniste de Vasco dans le premier et dans le troisième album réussit à être autre chose qu'un Arbacès-Olrik grâce au lien fort qu'il a avec le héros. Celui-ci n'est pas non plus qu'un boyscout : il agit pour les intérêts financiers de son oncle et, même s'il sert de justes causes, il n'oublie pas qu'il appartient à une famille de banquiers. Il a un caractère assez affirmé et sait prendre des initiatives allant parfois à l'encontre de ses consignes.
Sophie, la princesse byzantine, est aussi un très bon personnage féminin, sexy mais avec un caractère marqué : les dialogues avec Vasco sont réussis, ils apportent des informations sur le contexte et permettent de nouer une relation crédible entre eux, malgré leurs statuts très différents. Il faudra quand même voir comment cela sera développé -ou pas) par la suite.
Les aventures se situent dans un contexte plutôt original (l'Europe du milieu du XIVème siècle, aux débuts de la peste noire) et font voyager Vasco : pour l'instant en Italie, en France, au Maghreb et dans l'empire byzantin, ce qui est pas mal pour seulement 3 tomes. On sent que Gilles Chaillet s'est documenté et ça se voit autant dans le scénario que dans les dessins des villes et monuments. Les dessins des personnages sont également réussis, dès le début d'ailleurs (même si j'ai particulièrement apprécié ceux de La byzantine) : même s'il y a un côté alixien dans ces aventures, Vasco n'a jamais des personnages aussi statiques que peuvent l'être ceux de Jacques Martin.
Le dossier, qui revient sur les débuts de l'auteur et la création de la série, est intéressant. Je l'aurais plus vu au début de l'intégrale qu'à la fin mais ça n'a pas vraiment d'importance.
Ca a donc été une lecture agréable et qui m'a donné envie de continuer la série.