Le grand vide - Léa Murawiec - 2024

[DixSept]

Message précédent :
Pas ma tasse de thé, mais il faut reconnaître la qualité du travail réalisé et, pour un premier album
Surtout ce n'est pas une énième BD du type mon cas est une généralité qui intéresse le monde, mais un album qui pose une véritable question de société et lui donne un traitement, notamment, visuel qui sort réellement des sentiers battus... par certains cotés, cela m'a rappelé Square Eyes (traitement de la couleur, omniprésence de la ville, importance réseaux sociaux, forme de solitude malgré l'hyperconnexion...).

[Bolt]

Alors comme j’en parle maladroitement dans mon post au-dessus, je précise que ça peut faire écho à une certaine recherche de popularité sur les réseaux sociaux, mas ce n’est pas le propos, ça va bien au-delà de ça. Ça ne parle pas des réseaux sociaux. Jamais. Donc allez-y, c’est une très bonne BD

Voilà. On est dans quelque chose de plus universel, la "survie" par la popularité, et inversement la course contre la mort par l'anonymat. Ca questionne forcément sur ce qui fait notre identité, éventuellement la dualité public/privé, etc...
Le trait virevoltant et la multiplication des cadrages de Léa Murawiec m'ont fait bouger dans tous les sens, je me sentais presque malmené par le bruit urbain assourdissant et les courses de Mahel Naher dans ses moments les plus survoltés.

@DixSept : Le parallèle avec Square Eyes est intéressant mais je n'y retrouve pas. Pas le temps de développer mais par exemple je trouve que la ville a une place plus centrale dans le bouquin d'Anna Mill.

C'est un beau bouquin, pondu par une autrice qui n'avait probablement pas de prétentions particulières, et qui à l'image d'un des twists de l'album, va sans doute gagner une popularité soudaine.

[nexus4]

Quand on avait programmé la preview, l'album était déjà épuisé.
Mais le voilà de retour !!! Donc...

LA PREVIEW :



" Mais… Manel Naher, c'est moi !"

Qui est donc cette autre Manel Naher, qui fait la Une des journaux ? Elle fait de l’ombre à Manel Naher, la vraie Manel Naher, l'héroïne de cette histoire !

Elle ne se rend pas compte qu’elle la met en danger, la vraie Manel Naher, en ayant tout ce succès ? Vous comprenez, si tout le monde se met à penser à cette Manel Naher qui devient célèbre, au lieu de penser à Manel Naher, qui passe ses journées au fond d'une petite librairie… eh bien : on risque de l’oublier, notre Manel. Et dans ce monde, si l’on ne pense plus à vous, alors vous mourrez, tout simplement.

Penser à quelqu'un, c'est lui donner de la Présence. L'horizon, ici, est barré par les milliers de noms qui s'affichent de toutes parts, et les mendiants ne quémandent qu'une seconde d'attention… Survivre pour certains, devenir Immortel pour d'autres : c'est la Présence qui fait tourner cette ville tentaculaire. Manel, elle, tournerait volontiers le dos à tout ça ; mais là-bas, au delà des grattes-ciel, il n'y a que le Grand Vide, d'où personne n'est jamais revenu…

Léa Murawiec met ici son dessin virtuose au service d'un récit riche et lumineux, au rythme bouillonnant. Son talent et sa maîtrise illuminent ce premier livre enthousiasmant, et on se laisse avec bonheur emporter dans ce Grand Vide !

[DixSept]

Qu'il soit épuisé est en soi une bonne nouvelle
Qu'il soit réédité en est une meilleure

[nexus4]

Oui, on s'était dit que c'était idiot de mettre en avant un album introuvable. Avec la pénurie de papier il a fallut attendre sacré bout de temps. D'ailleurs les retards s'enchainent un peu partout.

[toque]

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas était convaincu par cet album.

Pourtant il a des qualités mais je ne me suis jamais passionné pour cette histoire.

L’héroïne avait tout pour me plaire. Femme passionné de lecture, se sentant en décalage de la société mais prise d'angoisse face à sa propre mort. Elle avait absolument tout pour que je m'attache à elle ... et pourtant non. Je me suis ennuyé ferme toute la première partie du récit ce qui fait qu'au moment du twist, certes l'histoire décolle, l'univers est intéressant, mais comme je ne me suis jamais attaché au personnage je suis toujours resté en dehors.

Pour les dessins, il offre une lecture très fluide, j'ai beaucoup aimé les couleurs. Mais j'ai du mal encore à me faire un avis définitif sur le style de l'auteure. Je suis très curieux de voir comment il évoluera dans un prochain album.

[2fois2cinq]

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas était convaincu par cet album.

Pourtant il a des qualités mais je ne me suis jamais passionné pour cette histoire.

L’héroïne avait tout pour me plaire. Femme passionné de lecture, se sentant en décalage de la société mais prise d'angoisse face à sa propre mort. Elle avait absolument tout pour que je m'attache à elle ... et pourtant non. Je me suis ennuyé ferme toute la première partie du récit ce qui fait qu'au moment du twist, certes l'histoire décolle, l'univers est intéressant, mais comme je ne me suis jamais attaché au personnage je suis toujours resté en dehors.

Pour les dessins, il offre une lecture très fluide, j'ai beaucoup aimé les couleurs. Mais j'ai du mal encore à me faire un avis définitif sur le style de l'auteure. Je suis très curieux de voir comment il évoluera dans un prochain album.

c'est une première BD.

Je te rejoins

[ubr84]

J'ai bien aimé, c'est pas la grosse claque mais c'était cool.

Trouvé que le graphisme fonctionne parfaitement avec le récit. Le changement de ton pour le dernier tiers est réussi. Quelques très bonnes idées de mise en scène (l'entretien d'embauche par exemple).

Pas la BD de l'année mais une bonne première BD et une autrice à suivre je pense.

[HervB]

Avec beaucoup de retard, j'ai enfin lu Le Grand vide. Et bien, c'est vraiment pas mal du tout. Graphiquement, c'est vraiment réussi, narrativement, un peu moins, mais il y a des rebondissements bien sentis. Et une fin bien ouverte qui laisse libre court à l'imagination

[Nirm]

Elle a sorti une nouveauté, a petit tirage (2000 exemplaires) aux éditions Flûtiste le 1er septembre.

[MRANN]

C'est un ouvrage atypique (dont j'ai réalisé la préface, histoire qu'on sache d'où je parle) que je trouve très intéressant. Que des pleines pages mais pas un recueil d'illustration à mon sens, avec un vrai récit. On sent qu'une partie des dessins réalisés pour des Inktober (mais très détendu dans le temps...) étaient des travaux préparatoires du grand vide, voire directement quelques pages (peu) reprises dans l'album. Bon, on se doute que je l'ai aimé !

[DixSept]

Nominée au Lucca Comics Awards 2023 !

[MRANN]

Je me permet de partager ici ce long entretien avec Léa, réalisé en 2022 puis retranscrit et mis à jour, qui revient sur La GRand vide mais aussi tout son travail avant, en étude, dans les fanzines, et notamment l'importance pour elle de son travail d'éditrice pour Flutiste, elle n'en parle pas beaucoup dans les entretiens donc ça me semble intéressant à noter :
https://www.du9.org/entretien/lea-murawiec/

[NDZ]

Merci Maël !
Nice job

[Lartpenseur]

Léa Murawiec a tout pour devenir une grande autrice, cet album en porte les indubitables graines. Mais il faut encore travailler.

Ses dessins souvent riches et novateurs sont son atout principal. Pourtant ils restent majoritairement répétitifs ou "pauvres". Car pour avoir de bons dessins, il faut une bonne histoire. Pour montrer des choses belles, il faut avoir de belles choses à montrer. Je m'explique.

La trame de fond avec l'histoire d'immortalité est sympa mais n'est pas réellement approfondie. Des idées sont survolées mais on aimerait voir l'imagination de l'autrice nous fournir sa vision, notamment sur

[Révéler] Spoiler:

le vieillissement de sa soeur, la perte de la famille, qu'est-ce que ressent un immortel, quelles attaches peut-on lui imaginer, est-ce grave qu'ils n'aient plus le sentiment de la famille, quel est ce village en dehors, ... ?

L'autrice va amener plus ou moins ces questions sur le devant de la BD, elles vont frapper notre curiosité mais elle ne vas pas y répondre, ou trop peu.

Pour combler le relatif vide des mécanismes de sa société, Léa Murawiec multiplie les prises de vues du personnage principal. C'est intéressant et peut nous donner à mieux comprendre qui est cette Manel Naher et ce qui la motive. Pourtant, une fois encore, l'autrice ne va pas jusqu'au bout de l'exercice et ne nous offre pas des psychologies très recherchées. Des structures vont être assez bien travaillées (notamment

[Révéler] Spoiler:

ce qui l'amène à vouloir devenir immortelle

), mais beaucoup resteront à l'échelle embryonnaire du cliché ou du stéréotype.

Ce qui me fait revenir à mon 1er point, les dessins sont intéressants, dans le cadre limité de l'histoire. L'enrichir, creuser des questions, imaginer d'autres limites à présenter aux lecteurs permettrait à son dessin de plus s'épanouir.

C'est une bonne BD parce que Léa Murawiec a eu une excellente intuition avec cette histoire, et elle sait donner vie graphiquement à des concepts et émotions qu'elle dévoile dans sa BD.
Mais cette singularité dans le scénario comme dans le dessin provoque beaucoup d'attente et j'espère qu'elle prendra le temps de murir ses réflexions pour davantage nourrir les lecteurs !

A suivre, donc !