Hermelin a écrit:Je repasse donc juste pour donner des sources sur la
levée de l'excommunication de Williamson (wikipédia)
...et confesser une erreur, la comparaison entre IVG et Shoah était le fait d'ecclésiastiques polonais. J'ai confondu avec l'affaire de la comparaison entre les jugements de prêtres pédophiles et la shoah, qui était bien l'œuvre d'un prédicateur du Vatican (
source).
Mais par-delà ce débat crapoteux, ce que je voulais dire c'est que la parole est de plus en plus donnée aux courant les plus radicaux de la pensée catholique, qu'elle appartienne à l'Eglise ou non. Evidement c'est une danse qui se joue à deux : les médias qui sont friands de déclarations sordides, et les intégristes qui ne savent plus quoi faire pour faire parler d'eux, et ainsi jouer les porte-parole de tous les croyants...
Oui, je sais, je continue à faire la pub du mec , de sa bd, et du FN...
faudrait que j'arrête
donc, pour préciser:
1) Williamson n'est plus excommunié. Il est donc comme toi et moi, comme ton voisin d'à côté et comme la plupart des gens: il n'est pas excommunié. Ça ne veut pas dire qu'il est réintégré, bien au contraire (ça, c'est ce que lui et d'autres aimeraient faire croire). L'intégration de novo à l'Église catholique imposait des conditions, dont le respect des Évangiles et la reconnaissance du concile Vatican II... je crois pas que Williamson revienne de si tôt dans le giron du Vatican...
2) Je vais moi aussi, citer une source plus complète:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raniero_CantalamessaLors de son homélie du Vendredi saint de 2010, il cite une "lettre reçue d'un ami juif" qui compare les attaques dont l'Église est victime au phénomène de l'antisémitisme : « L'utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et faute personnelle à celle collective me rappellent les aspects les plus honteux de l'antisémitisme »[2]. Cette comparaison est ressentie comme d'autant plus « malvenue » qu'elle a lieu un Vendredi saint, jour difficile pour les relations entre judaïsme et christianisme[3], et que, d'autre part, les critiques, même virulentes, contre le pape et l'Église sont sans commune mesure avec l'antisémitisme et la Shoah, comme le soulignent plusieurs organismes ou personnalités tels que l'American Jewish Committee ou le grand-rabbin de Rome Riccardo Di Segni[4]. Le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, prend aussitôt ses distances avec les propos du père Cantalamessa[5], [6]. Ce dernier présente ses excuses le lendemain dans les colonnes du Corriere della Sera, réaffirmant sa solidarité tant envers les juifs qu'envers les victimes de la pédophile et expliquant par ailleurs que le pape ignorait le contenu de ce sermon[7].
Le 11 avril, le Jerusalem Post revient sur la polémique. Regrettant le sensationnalisme et la précipitation manifestés dans la lecture, il relève plusieurs passages de l'homélie particulièrement significatifs de l'approfondissement des relations entre Juifs et Chrétiens. Il déplore enfin qu'il devienne « de plus en plus difficile pour les religieux d'envoyer un message pondéré, avec une certaine complexité, des nuances, une profondeur historique et théologique, sans devoir se préoccuper du fait qu'une partie en sera extrapolée pour faire des titres qui sont erronés »[8].
(en italique, on voit que les réactions ne se fondent pas sur l'entièreté du sermon lui-même, mais juste sur une extrapolation à partir d'une phrase retirée de tout contexte. De braves gens sautent alors dessus en criant haro sur le baudet, et, en effet, seule et présentée par un "journaliste" malsain et avide de scoop, la phrase peut sembler osée et réductrice à l'égard de la religion juive, ce, qu'à mon avis, elle n'est pas (puisque d'ailleurs écrite par un juif).)
Où, comme on le voit, ce ne sont pas ses propos mais ceux "d'un ami juif italien" (on peut trouver ailleurs sur le net plus de renseignements), et, surtout, il ne parle nullement de la Shoah (encore un truc journalistique pour faire le scoop!), mais de l'antisémitisme, qui, à mon sens, s'est en effet développé sur les bases des fausses accusations, calomnies, rumeurs, etc (les juifs étaient des voleurs, les juifs étaient des sorciers avides d'occulte, les juifs avaient tué le Christ et ils couchaient avec leurs enfants ce qui entraîna des persécutions durant le Moyen-Âge et encore après). Ce qui a été rapporté sur le clergé et sur le pape, à propos de la pédophilie notamment, se rapproche de cette calomnie ancienne à l'égard des juifs, l'affaire Dreyfus commençant un peu de la sorte. D'ailleurs, peu après ces propos, on a eu droit a plein d'articles sur "Cantalamessa une fois encore", "ce type est puant, je le savais déjà" ou "l'antisémitisme du Vatican se dévoile à nouveau", ...
le père Cantalamessa s'expliqueD'ailleurs, la réaction du
Jerusalem Post permet de mieux saisir la portée et l'intention du discours, ne s'arrêtant pas à une seule et unique phrase, choquante lorsqu'issue de son contexte.
On peut critiquer l'Église catholique, on peut être en désaccord avec les propos tenus par certains de ses membres, mais je pense qu'il faut l'être en connaissance des choses et non sur des infos partielles, tronquées et souvent dénaturées.
[edit: griller par celui du dessus!]