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Le fantastique chez Albert Uderzo

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Messagede bzh » 03/04/2007 15:30

Message précédent :
Je vais pas revenir sur toute l'analyse qui est tres interessante mais je voudrais juste évoquer ce point là:

Pas de magie dans l'album le Fils d'Astérix qui est parfois assez vaudevillesque. Mais l'incendie du village gaulois est une belle scène fantasmagorique, dont Goscinny n'aurait pas eu l'idée !


Pour moi, je crois d'ailleurs que j'ai déja du le dire ailleur, cet album marque la fin d'Asterix. Brutus réussi ce que César n'a pas réussi il vainc le village, assez facilement en plus. Il est desormait prouvé que face à des légions bien organisé les Gaulois ne sont rien. D'ailleurs ils ne doivent leur salut qu'à l'intervention de César lui même et le banquet final en sa présence est clairement un signe d'allégence envers lui. Desormais les aventures de nos amis ne seront plus que des pêtites crises d'adolescent turbulents qu'on laisse faire bienveillament pour leur donner un peu d'illusion de liberté.

-Toute la gaule est vaincue!!!
-Toute????
-Oui, toute!!
Bien sur pour les abrutis qui ne comprennent rien, tout ce que je viens de dire ne reflète que ce qui sort de mon cerveau malade.

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Messagede solune » 03/04/2007 15:36

Dans Astérix,
nombreux sont d'accord pour reconnaître
qu'il y a plusieurs niveaux de lecture
suivant son niveau d'expérience personnelle.

Chaque lecteur se fait donc sa BD lui-même quand il la lit
les plus jeunes seront plutôt sensibles aux gags visuels
et les moins jeunes aux dialogues
ou aux caricatures de personnalités ou de situations existant à l'époque de la création.

Chacun a lu le même album mais n'en a pas retenu la même chose
c'est l'appropriation et l'auteur n'y peut rien
en quelque sorte, son oeuvre ne lui appartient plus
chaque lecteur en ayant sa propre interprétation. :wink:


L'interprétation d'une oeuvre est tout à fait naturelle et légitime.
Je crois qu'on ne se comprends pas. Le terme "approprier" que j'ai utilisé est probablement mal choisi. Je voulais dire qu'une oeuvre et surtout son devenir puisque finalement il ne s'agit pas de l'album en question qui est fini et publié mais de la suite des aventures du gaulois que donnera ou pas Uderzo, est l'unique propriété de l'auteur au sens où c'est lui et lui seulement qui décide de la vie de son héros. Je ne comprends donc pas la conclusion du premier message de ce sujet qui est je cite :

"Albert, c'est très, très bien d'avoir son univers personnel. Mais, par pitié, PAS DANS ASTERIX !! Ne viens pas parasiter un monde qui n'est qu'à moitié à toi... "
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Messagede bzh » 03/04/2007 15:54

L'interprétation d'une oeuvre est tout à fait naturelle et légitime.
Je crois qu'on ne se comprends pas. Le terme "approprier" que j'ai utilisé est probablement mal choisi. Je voulais dire qu'une oeuvre et surtout son devenir puisque finalement il ne s'agit pas de l'album en question qui est fini et publié mais de la suite des aventures du gaulois que donnera ou pas Uderzo, est l'unique propriété de l'auteur au sens où c'est lui et lui seulement qui décide de la vie de son héros. Je ne comprends donc pas la conclusion du premier message de ce sujet qui est je cite :

"Albert, c'est très, très bien d'avoir son univers personnel. Mais, par pitié, PAS DANS ASTERIX !! Ne viens pas parasiter un monde qui n'est qu'à moitié à toi... "


Je ne pense pas que Catel s'apprpriait asterix il faisait juste remarquer qu'asterix évoluait aussi selon l'esprit de Goscinny et qu'en divergeant Uderzo trahissait quelque par le co-propriétaire.
Donc non il n'a pas voulu deposseder Uderzo au profit des lecteurs mais tenais juste à rappeler la bi-paternité du petit Gaulois.
Bien sur pour les abrutis qui ne comprennent rien, tout ce que je viens de dire ne reflète que ce qui sort de mon cerveau malade.

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Re:

Messagede Hugui » 03/04/2007 16:16

SI TU AIMES TU ACHETES SI TU AIMES PAS TU ACHETES PAS, ET TU NOUS FAIS PAS CH...

[:ludicogne:6]


Ouais mais comment savoir si on aime avant d'avoir lu :sad: Entre lire à la va vite en rayon et savourer dans son canapé, il y a un monde. Alors oui, quelquefois on a l'impression d'être trahi quand on achète sur l'impression des albums précédents et qu'on ne retrouve pas le même univers. C'est un peu ce qui arrive avec Astérix et Lucky Luke après le départ de Goscinny.

Desormais les aventures de nos amis ne seront plus que des pêtites crises d'adolescent turbulents qu'on laisse faire bienveillament pour leur donner un peu d'illusion de liberté.

-Toute la gaule est vaincue!!!
-Toute????
-Oui, toute!!


:ok: Super analyse, je l'avais pas vu comme ça, mais ça explique tout :shock:

Je ne pense pas que Catel s'apprpriait asterix il faisait juste remarquer qu'asterix évoluait aussi selon l'esprit de Goscinny et qu'en divergeant Uderzo trahissait quelque par le co-propriétaire.
Donc non il n'a pas voulu deposseder Uderzo au profit des lecteurs mais tenais juste à rappeler la bi-paternité du petit Gaulois.


:ok: Il n'empêche que certains ont réussi la reconversion quand ils avaient un univers personnel à défendre. Le Blueberry de Giraud est très différent de celui de Charlier mais il a de la profondeur car il est issu d'un véritable créateur. L'Astérix post Goscinny n'est qu'un produit commercial alimenté par des scénaristes sur commande, Uderzo est un super dessinateur, mais pas un auteur. D'où la déception des fans.
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Messagede jdhog » 03/04/2007 16:48

Les mecs, je suis admiratif devant vos analyses, tant celle du surnaturel de Catel que la fin du "fils" par bzh. :ok:

Et là, je me dis que je lis vraiment mes BDs comme un blaireau ou comme l'enfant que j'étais lorsque j'ai lu Asterix pour la première fois.

Ceci dis, j'avais quand même analysé tout seul que le dernier était une bouse. :mrgreen:
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Messagede Catel » 03/04/2007 19:33

Pour moi, je crois d'ailleurs que j'ai déja du le dire ailleur, cet album marque la fin d'Asterix. Brutus réussi ce que César n'a pas réussi il vainc le village, assez facilement en plus. Il est desormait prouvé que face à des légions bien organisé les Gaulois ne sont rien. D'ailleurs ils ne doivent leur salut qu'à l'intervention de César lui même et le banquet final en sa présence est clairement un signe d'allégence envers lui. Desormais les aventures de nos amis ne seront plus que des pêtites crises d'adolescent turbulents qu'on laisse faire bienveillament pour leur donner un peu d'illusion de liberté.

-Toute la gaule est vaincue!!!
-Toute????
-Oui, toute!!

Hum ! C'est une façon un peu réductrice de voir la chose. D'abord parce que Brutus n'a que détruit le village, pas ses habitants (or une cité se définit avant tout par ses citoyens). Au contraire, les Gaulois battent sans grande difficulté les légions romaines (et heureusement qu'ils étaient les plus forts, sinon qu'est-ce qu'ils auraient pris !).

Cela dit, il est clair que cet épisode redéfinit quelque peu les relations entre les irréductibles et Rome. Ce qui va jusqu'au Moi d'or (quelle invention idiote de Uderzo).
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Messagede Wonderphil » 04/04/2007 11:32

Ouais mais comment savoir si on aime avant d'avoir lu :sad: Entre lire à la va vite en rayon et savourer dans son canapé, il y a un monde. Alors oui, quelquefois on a l'impression d'être trahi quand on achète sur l'impression des albums précédents et qu'on ne retrouve pas le même univers. C'est un peu ce qui arrive avec Astérix et Lucky Luke après le départ de Goscinny.

Mais je suis entièrement d'accord avec toi !!!

C'était une manière de tailler en pièce cet argument que tu lis une ou deux foir par topic : Arrêtez de critiquer, si vous aimez pas, vous avez qu'à pas acheter. Ca a le don de me foutre en rogne.
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Messagede Wonderphil » 04/04/2007 11:36

Hum ! C'est une façon un peu réductrice de voir la chose. D'abord parce que Brutus n'a que détruit le village, pas ses habitants (or une cité se définit avant tout par ses citoyens). Au contraire, les Gaulois battent sans grande difficulté les légions romaines (et heureusement qu'ils étaient les plus forts, sinon qu'est-ce qu'ils auraient pris !).

Cela dit, il est clair que cet épisode redéfinit quelque peu les relations entre les irréductibles et Rome. Ce qui va jusqu'au Moi d'or (quelle invention idiote de Uderzo).


Tout-à-fait.
Et puis après tout, est-il impensable d'envisager que l'empereur de Rome soit aussi quelqu'un de compréhensif et de reconnaissant envers les gens qui ont sauvé son fils de Brutus?
Enfin, c'est vrait qu'on peut se demander si César avait envie de f**** de l'argent en l'air en reconstruisant les huttes qu'il s'évertuera à détruire par la suite (dans la Rose et le Glaive notamment). Mais bon...
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Messagede nekikoole » 14/08/2008 14:20

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Messagede D H T » 18/08/2008 05:18

Ainsi se trouve-t-on amené au cœur du fantastique. Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s'expliquer par les lois de ce même monde familier. Celui qui perçoit l'événement doit opter pour l'une des deux solutions possibles : ou bien il s'agit d'une illusion des sens, d'un produit de l'imagination et les lois du monde restent alors ce qu'elles sont ; ou bien l'événement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité, mais alors cette réalité est régie par des lois inconnues de nous. Ou bien le diable est une illusion, un être imaginaire, ou bien il existe réellement, tout comme les autres êtres vivants : avec cette réserve qu'on le rencontre rarement.

Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu'on choisit l'une ou l'autre réponse, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l'étrange ou le merveilleux. Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel.


[url]http://lettres.ac-rouen.fr/francais/recit/todorov.html
[/url]

Je vais m'inscrire un peu en faux par rapport à l'analyse de Catel si je garde la définition du fantastique donnée par le critique Todorov dans son ouvrage "Introduction à la littérature fantastique".

L'hésitation entre l'hallucination (étrange) et le phénomène surnaturel avéré (merveilleux) apparaît peu ou pas du tout dans les scénar d'Uderzo, qui me donnent plutôt l'impression d'un grand parc d'attractions enfantin bourré de clichés mal digérés, un grand n'importe quoi comico-burlesque sans le talent des Marx Brothers.

Le problème n'est pas qu'Uderzo ait voulu transformer la série, le problème est qu'il l'ait fait sans pertinence ni maturité, qualités qui auraient été nécessaires à un traitement "fantastique" d'Astérix.

Encore heureux qu'il n'ait même pas essayé, d'ailleurs: car il aurait pu s'inspirer de l'imaginaire celtique, de la légendaire forêt de Brocéliande, et là le massacre aurait été bien plus grave. Qu'il détruise son personnage si ça l'amuse mais par pitié, qu'il laisse la Bretagne tranquille...
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Re:

Messagede Catel » 19/08/2008 21:16

Au contraire, la définition correspond parfaitement bien. En particulier, n'est-ce pas l'expression parfaite d'Astérix en voyant pour la première fois le tapis volant de Kiçah évoluer dans les airs ?

La rupture est d'autant plus marquée que l'univers de Goscinny, comme je l'ai dit, est très rationnel, alors que les vrais peuples Celtes vivaient dans les superstitions et les légendes mythiques.

La définition est tout aussi vraie dans un album de Goscinny, d'ailleurs, lorsque Astérix fait pousser en quelques secondes un chêne gigantesque grâce aux glands magiques de Panoramix. Obélix montre alors son détachement total de cette frontière, ne sachant pas "à quelle vitesse les chênes poussent d'ordinaire": il se détache du rationnalisme goscinnesque.
Cette scène trouve un écho lors de la visite chez les Atlantes, où cette fois c'est le druide magicien Panoramix qui ne s'étonne de rien et déguste sans façon une poire géante tandis qu'Obélix juge ces Atlantes complètement fous. Uderzo inverse les valeurs rationnelles et abolit la notion de merveilleux du point de vue du druide; Astérix, lui, reste plus que jamais fidèle aux principes de la logique traditionnelle et est totalement abattu à la vue de ce qui s'offre à lui.



(au fait, j'aimerais rajouter qu'on a eu parfaitement tort de qualifier Astérix de "franchouillard" pour l'unique raison que les héros sont Gaulois; ne se rend-t-on pas compte, au contraire, que nous sommes devant un monument d'humour JUIF !? Si on accepte de le voir dans ce sens, le choix de la Gaule vs Rome prend tout son sens, car nous sommes en 1959, 15 ans seulement après la chute du barbarisme nazi...)
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