Non, rien de plus.
Tu sais, pendant longtemps, sur Greene je m'étais fait ma propre religion. Il fut un agent (comme beaucoup de membres de sa famille, d'ailleurs) de renseignements officiellement au service de sa Majesté. Et il est un romancier de grand talent.
A partir de là, c'était donc pour moi un menteur (espion) et un affabulateur (romancier). Et malgré tout, pour connaître des parcelles de sa vie, il fallait se contenter de ses écrits, autobiographiques ou non. Soit trop peu, et trop arrangé à sa sauce.
Et à la différence de Fromental (et d'un de mes amis), je n'ai pas fait l'effort de lire en anglais la biographie monumentale de Sherry, ni celle sulfureuse de Shelden.
Donc, G.G. demeure pour moi une énigme.
Pour le fait qu'il ait pu glisser dans son roman Le Troisième Homme (et dans d'autres également), un message codé destiné à Kim Philby (pour lui signifier : "je sais, mais je me tairai...") mais également pourquoi pas, d'autres messages compréhensibles seulement par d'autres hommes de l'ombre, pourquoi pas ? C'est peut être fou, mais pas du tout improbable.
La littérature (ainsi que la BD, cf Tintin et Corto Maltese notamment) regorge de choses dissimulées, cryptées, décelables par les seuls initiés. Certains romans populaires à trois sous ne servaient qu'à cela et à mettre du beurre dans les épinards de l'auteur.
J'ai appris par ailleurs de la plume de Fromental (BD + dossier) que le producteur du film, Alexander Korda, émargeait également dans les livres de comptes de l'Intelligence Service. Donc, l'hypothèse de Fromental selon laquelle le tournage du film aurait servi de couverture à des activités plus discrètes est également loin d'être improbable. En tout cas, la connaissance qu'on a de tous ces individus (Greene, Korda, Philby, Elisabeth Montagu, Peter Smolka, Litzi Friedmann, ...) contribue largement à donner du poids et de la vraisemblance à cette fiction réussie qu'est "Le coup de Prague".