de edgarmint » 17/10/2009 13:03
Je viens de lire la première page de ce sujet, c’est déprimant… Il doit bien il y avoir un sujet dédié au prix des BD pour éviter tout ce vide propre à faire fuir quiconque voudrait avoir un ersatz d’avis sur cet album. Attristant/déprimant/pathétique.
La princesse de sang n’est autre que l’adaptation du roman inachevé de Jean-Patrick Manchette qui se pose tout de même comme une référence dans le paysage du polar noir français. Il est expliqué en 4ème de couverture que c’est Doug Headline (journaliste, éditeur et réalisateur), fils de l’auteur, qui, à partir de notes de son père, a reconstitué la trame pour cette série. Ayant lu le bouquin il y a quelques années de cela, je n’y ai retrouvé que des bribes de ce que ma mémoire a bien voulu conserver (la partie à Cuba). Côté atmosphère, je pense que Tardi, avec Le petit bleu de la côte ouest, s’approche plus de l’idée que je m’étais faite de l’univers des livres de Manchette - il faut dire que les deux hommes avaient déjà œuvré côte à côte (Griffu) –, néanmoins, l’époque transcrite avec soin, ce qui donne un charme désuet – dans les limites du raisonnable – à cette histoire. Par contre, j’y ai pleinement retrouvé la gamme des personnages de l’auteur, des hommes et des femmes de caractère, agissants en fonction de la morale qu’ils se sont forgés sur le tas, parfois jusqu’au-boutistes, et ça, c’est plaisir ! Mais les qualités de cet album ne s’arrêtent pas là. Particulièrement dense, il est certes construit d’une manière qui peut dérouter tant il donne l’impression de partir dans tous les sens, mais concrètement, c’est plus une impression qu’autre chose. En effet, lorsqu’on le ferme, les différents éléments ont clairement pris du sens les uns par rapport aux autres et ne laissent pour autant rien présager de la suite. Côté dessin, c’est parfait, Cabanes réussit un tour de force pour replacer son lecteur dans l’époque où se situe l’action. Son trait renforce sans nul doute les caractéristiques des protagonistes, leur rendant ainsi une crédibilité bienvenue.
En d’autres termes, un très bon album !
Le résumé que je ne vais pas reformuler :
1950. Sur une plage de l'Atlantique, le kidnapping d'une petite fille tourne au massacre. Maurer, unique survivant de ce sanglant affrontement, disparaît en emmenant la fillette, Alba.
1er janvier 1956. Une année de tempêtes commence... Comme tous les ans, la jeune photographe Ivory Pearl vient passer le réveillon en Normandie chez son protecteur, l'ancien officier de la Royal Air Force, Robert Messenger.
À 27 ans, Ivy est une photographe célèbre pour ses reportages violents sur les champs de bataille et pour son mépris du danger. Mais Ivy est fatiguée et elle a décidé de passer l'année dans un endroit isolé. Elle s'y reposera de la violence en photographiant la nature.
Pour des raisons connues de lui seul, Messenger profite de cette occasion et la persuade de partir à Cuba, dans la Sierra Maestria, impliquant Ivy à son insu dans une opération des services du contre-espionnage français visant à mettre hors course Aaron Black, trafiquant d'armes international et oncle d'Alba, qui a commandité le kidnapping de sa nièce 6 ans plus tôt.
Titre édité pour insérer le nom des auteurs