Comme je suis dans un
mood franco-belge en ce moment (bon, surtout, l'idée, c'est de faire baisser la pile des trucs à lire, quoi…), j'ai dévoré quelques albums récemment, donc ce premier tome de la
Mandragore.

Alors l'album se passe dans ce que Sylvain Cordurié, le scénariste, appelle le "Sherlockverse". Donc je m'attendais à de claires connexions entre ce tome et les deux diptyques qu'il consacre à Sherlock Holmes. Par exemple, j'imaginais que la société secrète mise en place dans ce volume était la même que celle que l'on voit dans le premier tome de
Sherlock Holmes et le Necronomicon, mais apparemment, non, rien de précis à ce niveau. Ce n'est pour l'instant pas établi comme un univers partagé (ou alors, les indices m'ont échappé, c'est possible aussi…).
Le "Sherlockverse" se définit dès lors comme une ambiance qui recouvre ces différents récits, plutôt qu'une construction narrative tricotée sur plusieurs séries. C'est pas un souci (sauf pour les voraces d'univers partagés comme moi). Sylvain s'en sort très bien à donner une atmosphère particulière à ces récits victoriens. Les dialogues sont soignés (j'ai repéré une coquille, de l'ordre de la faute de frappe, rien de condamnable), les mystères sont pas mal, les décors sont très chouettes.
Il est servi par un dessinateur de premier ordre qui injecte pas mal de l'énergie des
comic books dans le récit. Le seul défaut que je lui trouverais, c'est que son trait est un peu froid et que ses personnages masculins (les plus nombreux) se ressemblent un peu trop (mais là encore, peut-être étais-je inattentif…).
Les mystères sont pas mal, surtout celui autour du peintre, et la manière dont les intrigues sont tissées entre elle fonctionne bien.
J'ai été moins emballé que par le premier
Sherlock Holmes et le Necronomicon, mais je suis quand même très content de cette lecture.
Jim