Yohan Radomski a écrit:onehmouninehl a écrit:Que la première partie - pensée pour être mise en couleur - soit fade en noir & blanc, cela se comprend. Est-ce aussi le cas pour la seconde partie (vers la fin, les auteurs savaient qu'ils ne seraient publiés qu'en N&B) ?
Bonjour, ce récit n'a pas été conçu pour la couleur puis passé en NB : c'est l'inverse. Le projet d'origine était de faire un long récit d'une centaine de pages en NB. En cours de réalisation, l'éditeur a souhaité scindé le récit en deux albums. Cela fait moins de sens de le publier alors en NB et il a été colorisé.
A vrai dire, le récit avait même été conçu graphiquement en NB et gris, le gris venant du travail de hachures et de croisillons très fins de Jakub. Ce gris n'a pas de sens dans un album en couleurs car il est alors noyé par la couleur. De même pour les personnages, les détails des costumes assez poussé : dans un dessin conçu pour la couleur, cela n'est pas nécessaire car la couleur apporte d'autres éléments de lisibilité du dessin.
Concernant la mise en couleurs, je suis intervenu sur les premiers essais de Jakub en lui demandant de stratifier ses plans premier, moyen, arrière), ce qu'on voit bien dans la scène d'ouverture dans les marais. Cela permet une lecture plus immédiate des images. Dans la version NB, l'oeil du lecteur prend plus de temps pour entrer dans le dessin, ce qui offre une expérience de lecture plus lente et contemplative. Une mise en couleurs a l'avantage de donner une atmosphère à un récit, la version NB permet d'apprécier au mieux le graphisme d'un dessinateur et demande une participation plus active du lecteur, une lecture plus lente.
Cette nouvelle édition en NB est donc en fait le projet d'origine. La différence venant de la présence des textes illustrés (en début et fin de récit, créant un prologue et un épilogue) dont l'idée est venue plus tard en cours de création.
Intéressante mise au point, merci!