LA BD DANS L’AIR DU TEMPS

[toine74]

Message précédent :

Les séries concept limitées que fait Delcourt n'ont pas l'air des émules pourtant. Sept, Le Casse, Jour J.
Enfin je crois pas en avoir vu passées. Ah si Sorcières chez Dupuis.

Remarque, c'est pas plus mal. Autant que Delcourt garde son savoir faire.

C'est-y pas Glénat qui avait lancer cette mode multi-auteurs au début 2000 avec le Décalogue et le Triangle Secret ?

Pour Dupuis, on peut aussi penser aux Une aventure de Spirou par... faisant partie de la même vague.

[MacCabbe]

C'est schématique, mais il y a toujours eut des thèmes dans l'air du temps : les années 70', c'était le western, les 80', le post-apocalyptique et la SF, les 90', la Fantasy, les années 2000, j'sais pas trop, manque de recul

95-05 ça a aussi été le cyberpunk à toutes les sauces. je suis assez content que cette mode là soit un peu passée, ça a accouché d'un nombre de daubes assez effarant...

[Coldo3895]

Je me demande si pendant quelques années les auteurs n'ont pas pensé que la première guerre mondiale était en quelque sorte un monopole de Tardi...
Et puis il y a eu effectivement la mort du dernier poilu, le film Un Long Dimanche de Fiancailles, ce qui a peut-être décomplexé certains qui ont osé se lancer dans ce genre de scénario.

En tout cas, moi cette période me passionne, comme beaucoup de français, j'ai un ancètre (arrière-grand-père) qui y est mort, et je trouve les BD citées ci-dessus d'excellente facture...

[Coldo3895]

95-05 ça a aussi été le cyberpunk à toutes les sauces. je suis assez content que cette mode là soit un peu passée, ça a accouché d'un nombre de daubes assez effarant...

En roman comme en BD, beaucoup de Steampunk aussi...
Je reste toujours surpris du succès d'un genre à la définition aussi spécifique...

[MacCabbe]

95-05 ça a aussi été le cyberpunk à toutes les sauces. je suis assez content que cette mode là soit un peu passée, ça a accouché d'un nombre de daubes assez effarant...

En roman comme en BD, beaucoup de Steampunk aussi...
Je reste toujours surpris du succès d'un genre à la définition aussi spécifique...

Beaucoup ? Dans la FB, même en incluant des uchronies plus distantes, j'ai du mal à identifier plus d'une quinzaine de séries...

[Martin Juneau]

Ces dernières années, j'ai noté un grand nombre de BD adapté de séries TV et films. Je sais ça s'est déja passé dans les années 80-90 mais maintenant, on a des éditions qui ont le monopole de ça.

Pour les histoires de la 1re guerre mondiale, ça me semble une mode intéressante mais c'est vrai que c'est lassant à la longue.

[HOCHET Gabriel]

Ces dernières années, j'ai noté un grand nombre de BD adapté de séries TV et films. Je sais ça s'est déja passé dans les années 80-90 mais maintenant, on a des éditions qui ont le monopole de ça.

Pour les histoires de la 1re guerre mondiale, ça me semble une mode intéressante mais c'est vrai que c'est lassant à la longue.

On en est peut être encore pas là, quand même.... Pour l’instant il n’y en a pas une dizaine....

[Martin Juneau]

On en est peut être encore pas là, quand même.... Pour l’instant il n’y en a pas une dizaine....

Pour tout vous dire, je ne m'y connais pas grand chose aux histoires de guerre, sauf la 39-45.

[HOCHET Gabriel]

On en est peut être encore pas là, quand même.... Pour l’instant il n’y en a pas une dizaine....

Pour tout vous dire, je ne m'y connais pas grand chose aux histoires de guerre, sauf la 39-45.

Ben tu viens peut être justement de mettre le doigt sur l’intérêt de la chose. Cette épouvantable boucherie, aux tenants et aboutissants des plus glauques et gerbants, est totalement mal connue de beaucoup de générations.... Et pourtant, elle changea le monde de manière irrémédiable, et plutôt en mal.... En plus, cette guerre (Brassens l’avait bien comprit....) eu quelque chose d’effroyablement pathétique... Une mine d’or pour des histoire fortes....
Une mine d’or finalement très peu explorée.

[LEAUTAUD]

A parcourir ce topic je mesure l'importance qu'accordent les intervenants à 14/18 ...pour toutes les bonnes raisons déjà invoquées cette guerre est bien dans l'air du temps ( au même titre que 39/45 d'ailleurs).
Cet air du temps qui souffle sur les tranchées où se sont fait étriper nos grands pères et nos arrières grands pères a une caractéristique historique : pour la première fois il y a unanimité pour dénoncer la boucherie que fut ce conflit . Longtemps c'est la valeur héroique des poilus qui fut mise en avant , le discours officiel ne déplorant le massacre qu'après l'avoir glorifié !
Il y a presque 40 ans avec son Brindavoine Tardi a exposé dans toute son horreur le sang noir qui ruisselait sur le Front , la boue et la merde , la vulnérabilité et l'absurde , dans la lignée du Bardamu des débuts du Voyage de Céline , et du Dartemont de " La peur " de Gabriel Chevallier , ce grand livre des poilus assassinés . Les récits de Tardi ont traduits graphiquement et scénaristiquement une approche moderne et sans concession ( vraiment sans AUCUNE concession) de cet épisode honteux de notre Histoire , à tel point que son style est désormais partie prenante des représentations du conflit lors d'expositions officielles .
Les auteurs qui ont depuis traité cette période s'appuient sur cet acquis , et c'est une bonne chose.

[HOCHET Gabriel]

A parcourir ce topic je mesure l'importance qu'accordent les intervenants à 14/18 ...pour toutes les bonnes raisons déjà invoquées cette guerre est bien dans l'air du temps ( au même titre que 39/45 d'ailleurs).
Cet air du temps qui souffle sur les tranchées où se sont fait étriper nos grands pères et nos arrières grands pères a une caractéristique historique : pour la première fois il y a unanimité pour dénoncer la boucherie que fut ce conflit . Longtemps c'est la valeur héroique des poilus qui fut mise en avant , le discours officiel ne déplorant le massacre qu'après l'avoir glorifié !
Il y a presque 40 ans avec son Brindavoine Tardi a exposé dans toute son horreur le sang noir qui ruisselait sur le Front , la boue et la merde , la vulnérabilité et l'absurde , dans la lignée du Bardamu des débuts du Voyage de Céline , et du Dartemont de " La peur " de Gabriel Chevallier , ce grand livre des poilus assassinés . Les récits de Tardi ont traduits graphiquement et scénaristiquement une approche moderne et sans concession ( vraiment sans AUCUNE concession) de cet épisode honteux de notre Histoire , à tel point que son style est désormais partie prenante des représentations du conflit lors d'expositions officielles .
Les auteurs qui ont depuis traité cette période s'appuient sur cet acquis , et c'est une bonne chose.

Bien dit, Leautaud.... Comment aurait-il pu en être autrement....
Et très bien vu de rappeler “Brindavoine”, qui à l’époque, m’avait scotché....
Plus jeune, “Croix de bois”, m’avait aussi “éveillé....
Ce pénible moment d’histoire, est à mon sens, celui qui nécessite le plus un retour sous les lumières; On l’a fait (mal) sur la guerre d’Algérie, un peu (pas du tout...) sur celle d’Indo, pas mal sur celle du Vietnam, beaucoup sur celle de 40 (mais sous un fatras de poncifs...).... Et pourtant, celle de 14 à des ingrédients “scénaristiques” de premier ordre : changement de monde, de société, d’humanité.... de technologie.... À tel point, que son énormité l’avait fait appeler : la der des der.... Bien vu....

[icecool]

A parcourir ce topic je mesure l'importance qu'accordent les intervenants à 14/18 ...pour toutes les bonnes raisons déjà invoquées cette guerre est bien dans l'air du temps ( au même titre que 39/45 d'ailleurs).
[...]
Les auteurs qui ont depuis traité cette période s'appuient sur cet acquis , et c'est une bonne chose.

Pour faire le tour du sujet 1ère Guerre mondiale, il existe au moins 2 bons ouvrages :


qui contient du reste une longue interview exclusive de Tardi.



Pour la 2ème Guerre... Ça vient !

dans les phénomènes de mode surfant sur le succès du "da vinci code", ne pas oublier toutes les BD sur fond d'ésotérisme religieux...........

Quelques dates : Da Vinci Code (2003)... Mais Le Triangle Secret (2001) et Le Décalogue (2001) l'avaient précédé !

[D H T]

A parcourir ce topic je mesure l'importance qu'accordent les intervenants à 14/18 ... [...] Cet air du temps qui souffle sur les tranchées où se sont fait étriper nos grands pères et nos arrières grands pères a une caractéristique historique : pour la première fois il y a unanimité pour dénoncer la boucherie que fut ce conflit . [...] Les auteurs qui ont depuis traité cette période s'appuient sur cet acquis , et c'est une bonne chose.

"L'importance qu'accordent les intervenants"... ou la lassitude exprimée face à l'exploitation du phénomène, surtout que le sujet est assez sordide et ennuyeux à lire. Comme je disais plus haut: un bon livre d'Histoire fait l'affaire. Les BD, dans ce contexte, ne valent que par le talent de certains auteurs et la manière dont ils ont développé leur vision plus ou moins fictive de l'Histoire.

[D H T]

Un "air du temps" qui a l'air de perdurer dans la BD française, c'est malheureusement l'ésotérisme et tout ce qui s'y rattache de près ou de loin, quantités de séries consacrées aux Templiers, Rose-Croix, Cathares, loges, cabales et autres femelles hérétiques. Des séries que je zappe la plupart du temps, tellement je trouve le propos insignifiant et sans intérêt.

Une tradition ripoublicaine d'anti-cléricalisme, bien installée dans l'Hexagone et on ne peut plus consensuelle, fait la part belle à toutes ces inepties. Imposture de ceux qui se réclament de la Raison, tout en se fourvoyant dans les tarots et dans l'alchimie. Symptomes d'une civilisation et d'un milieu, celui de la BD, gangrénés par la fascination morbide pour les obscurs symboles et les non moins obscures confréries.

[LEAUTAUD]

A parcourir ce topic je mesure l'importance qu'accordent les intervenants à 14/18 ... [...] Cet air du temps qui souffle sur les tranchées où se sont fait étriper nos grands pères et nos arrières grands pères a une caractéristique historique : pour la première fois il y a unanimité pour dénoncer la boucherie que fut ce conflit . [...] Les auteurs qui ont depuis traité cette période s'appuient sur cet acquis , et c'est une bonne chose.

"L'importance qu'accordent les intervenants"... ou la lassitude exprimée face à l'exploitation du phénomène, surtout que le sujet est assez sordide et ennuyeux à lire. Comme je disais plus haut: un bon livre d'Histoire fait l'affaire. Les BD, dans ce contexte, ne valent que par le talent de certains auteurs et la manière dont ils ont développé leur vision plus ou moins fictive de l'Histoire.

Nous , lecteurs de bandes dessinées , revenons de loin en ce qui concerne les représentations de cette horrible conflit . Nous n'avions qu'un infâme brouet patriotard et xénophobe à se mettre sous la dent , avec les belles histoires glorieuses de l'Oncle Paul et leurs équivalents dans le journal de Tintin . Les seules fenêtres ouvertes sur la compassion et la dénonciation de cette boucherie on les voyait au cinéma ( la version d'à l'Ouest rien de nouveau , et surtout les Sentiers de la gloire , roman oublié et film interdit en France)...c'est alors qu'un Tardi survint , et que nous pûmes voir le film de Kulbrick , les Hommes contre de Francesco Rossi et Johnny s'en va t-en guerre de Donald Trumbo...La bande dessinée , à l'égal du cinéma ou de la littérature , nous donnait enfin cette magnifique et poignante version des tranchées-abattoirs , grâce à Tardi.

Aujourd'hui tu penses que " le sujet est assez sordide et ennuyeux à lire " ...et qu'un bon livre d'Histoire fait l'affaire . Veinard que tu es , tu as les deux désormais , le livre et la Bande Dessinée , complémentaires , chacun dans son registre . Ajoutes-y le cinéma , et tu constateras que c'est pas demain la veille que cet épisode extraordinaire qui frappa TOUTES les familles s'estompera dans l'ennui et le sordide...

[D H T]

[...] c'est alors qu'un Tardi survint [...] La bande dessinée , à l'égal du cinéma ou de la littérature , nous donnait enfin cette magnifique et poignante version des tranchées-abattoirs , grâce à Tardi.

Le savoir-faire de Tardi est grand, on est parfaitement d'accord sur ce point. C'est d'ailleurs pourquoi la volonté de démystifier la guerre n'aurait pas suffi à elle seule, aussi louable soit-elle. Une BD est réussie avant tout en tant qu'ouvrage, trace du talent de son auteur, sa dimension éducative vient ensuite.