Yvan -> Vous me placez dans une situation délicate... Je ne sais plus ce qui se déroule en page 77. Des que j'ai un livre sous la main, je regarde.
Amly-> Merci pour votre message. Je comprends votre position. Je vais développer mon point de vue...
Vous avez raison... L'axe dramaturgique qui consiste à raconter l'histoire d'un enfant juif face au nazisme n'est pas nouveau. Sébastien, du blog comptoir de la bg, rappelle des titres de film :
M. Batignole,
Le vieil homme et l'enfant... En littérature jeunesse, les auteurs (et les éditeurs) proposent des ouvrages :
pour les albums
Grand père de Gilles Rapapor,
Le petit garçon étoile de Rachel Hausfater-Douïeb et Olivier Latyk ... pour le roman jeunesse, on peut citer les ouvrages de Yaël Hassan. Oui, vous avez raison.
Mais en bande dessinée... et plus particulièrement en bande dessinée jeunesse ?
L'envolée sauvage... mais je pense que c'est une bande dessinée qui s'adresse à des jeunes adolescents.
Vous auriez aimé retrouver les intentions d'
Inés.
Pour ma part, je pense qu'elles y sont.
Inés est une écriture qui prend la forme d'un constat. Nous manipulons clairement le lecteur dans le sens où nous posons des questions sans jamais apporter les réponses. Le but avoué était de déclencher chez le lecteur un questionnement sur les violences conjugales. Les retours que nous avons eu me font dire que nous avons réussi. Par contre, Inés ne peut absolument pas être lu par un enfant.
L'enfant cachée est une écriture qui prend également la forme d'un constat. Voici les faits... Comme pour
Inès, il s'agit d'une fiction. Ce livre a clairement été écrit pour les enfants. Je pense que l'on peut aborder tous les sujets avec les enfants, c'est uniquement la manière de les aborder qui change. Cela veut dire que si j'avais du traiter des violences conjugales pour un ouvrage en direction de la jeunesse, ce ne serait plus le même livre. Pour commencer, le point de vue serait celui de la petite fille, pas de la maman. La petite fille porterait des jugements sur la situation. Il ne serait pas question de laisser des doutes. Pour être plus clair... il y aurait des questions avec des réponses et des questions sans les réponses. Je pense que c'est justement le cas pour
l'enfant cachée.
Lorsque nous abordons un fait de premier plan, nous apportons les questions et les réponses mais en arrière-plan, nous posons des questions.
Ce que nous avons souhaité:
- Que l'enfant lise le livre et entre dans l'histoire. (mais ça, je pense que c'est le cas pour l'ensemble des auteurs)
- Qu'après avoir lu, l'enfant désire partager l'histoire avec un adulte (comme si l'adulte ne connaissait pas l'Histoire, comme lorsque l'on va au cinéme et que l'on désire parler du film à la sortie de salle).
- Que l'adulte profite de cette possibilité d'aborder ce thème.
La force de la bande dessinée est l'utilisation de l'image. Grace à elle, on peut placer des sujets de questionnement.
Quelques exemples.
- Pourquoi le papa attend derrière la fenêtre plutôt que d'aller dans la file pour acheter des aliments ?
- A la sortie de l'école, il y a des affiches... C'est quoi ?
C'est d'ailleurs la base de travail pour la réalisation de l'exposition qui sera présenté à Angoulême.
Pour en savoir plus :
http://www.ajpn.org/lenfantcacheeJe vois que vous êtes libraire... Si vous avez des retours de vos clients... Je suis preneur... Je suis très curieux.