Bon allez, il faut bien qu'il y ait un premier qui se lance.
Bien sûr il s'agit de l'histoire des Kennedy(s) qui nous est présentée, mais la fresque est plus vaste.
C'est une histoire complète des Etats-Unis, du monde, du XXème siècle, du cinéma, de la pègre, de la médecine, du capitalisme, de la justice, de l'architecture, de l'automobile...
On y croise les personnages attendus, Castro, Khroutchev, Lyndon Johnson, Sinatra, Marylin(très peu),...Hitler, Mussolini, Lincoln(moins attendus)mais aussi Kim Novak, Philippe Labro(je connaissais l'anecdote, mais elle est savoureuse), Le che, Sammy Davis Junior, Meyer Lansky, .... J'imagine le nombre de post-it nécessaires pour tous les personnages présents dans le livre, notamment les nombreux témoins à Dallas en 1963.
Enorme boulot de documentation pour le scénariste, des procédés scénaristiques qui sans être révolutionnaires nous mènent à bon port. 500 pages sans jamais s'ennuyer. Ou plutôt, 350 pages qui sont nécessaires pour bien s'imprégner de la mentalité de la famille Kennedy et arriver à la troisième partie. Et là évidemment tous nos sens sont en éveil pour aborder le mandat inachevé du fils de Joe Kennedy.
Bien sûr, les références iconographiques sont nombreuses et nous avons tous dans l'oeil certaines cases issues de notre Histoire.
Mais le travail de Bernard Khattou est bien plus que cela. Chaque décor fait preuve d'une minutie et d'un soin plus proche du moine copiste que du moine soldat. Cette balade en forêt et ce chalet dans la troisième partie sont magnifiques. Là non plus je n'ose imaginer le nombre de cases et l'inventivité dont il faut faire preuve pour se renouveler sans cesse. Je n'ai pas souvenir d'une planche qui ne soit pas nécessaire. Il y a même des ellipses un peu abrupts d'une planche à l'autre.
Petite question Si Philippe passe par là
Pourquoi donner le visage de deux acteurs aux deux narrateurs de la troisième partie? Plaisir de les dessiner ?
Bon, comptez quand même cinq-six heures de lecture.