Quoi qu'il en soit, l'influence de Jacques Van Melkebeke, sur l'œuvre d'Hergé n'a pas dû être si anecdotique que cela pour que le peintre soit (graphiquement) cité aussi régulièrement dans les albums de Tintin...
Van Melk, Laudy, Jacobs et Hergé étaient amis, parfois de très longue date. Leurs apparitions mutuelles dans les albums des uns et des autres ne sont que des "Private Jokes" et ne signifient pas qu'ils ont collaboré de façon importante (ni même anecdotique) aux albums dans lesquels ils apparaissent. Un exemple, Laudy a servi de modèle à Blake mais n'a jamais collaboré au moindre album de B&M...
Pour Cuvelier, il a écrit "Les nouvelles aventures de Corentin", et pour Laudy, il a scénarisé plusieurs "Hassan et Kaddour".
Peut-on considérer pour autant que ces albums sont du même niveau que ceux de Tintin ou de B&M publiés à la même époque ?
Pour revenir aux deux auteurs qui nous intéressent, en ce qui concerne Hergé, il lui a surtout apporté des idées, tandis que pour Jacobs, c'est plus nébuleux, car ce dernier a détruit tous les documents concernant cette période, pourquoi ?...On peut se poser la question.
Encore un procès d'intention ! A ma connaissance, EPJ n'était pas propriétaire de la maison dans laquelle il habitait ! La propriétaire était sa femme... A la mort de cette dernière, il est resté dans cette maison, probablement en tant qu'usufruitier.
A la création de la Fondation Jacobs, des Editions B&M et du Studio Jacobs, toutes ses archives n'y avaient pas été transférées. EPJ en avait gardé une partie chez lui.
Quoique Mme Quittelier en dise, il semble que les relations entre EPJ et les enfants, ou tout au moins certains membres de la famille, de sa femme n'étaient pas "au beau fixe".
A la mort d'EPJ, P.Biermé (secrétaire d'EPJ et administrateur dans les sociétés sus-citées) était en Egypte, donc incapable de récupérer le reste des archives d' EPJ. Le temps de son retour, des membres de la famille de sa femme avaient déjà pris possession de leur héritage (la maison...), et avait procédé à un certain "nettoyage" en s'emparant, ou en jetant carrément au feu, une bonne partie des archives d'EPJ.
Pour preuves :
- P.Biermé a récupéré 5 caisses d'archives plus de 10 ans plus tard. Il en parle d'ailleurs dans un de ses ouvrages sur EPJ.
- Personnellement, j'ai eu en main sur la brocante de Temploux, quelques années après le décès d'EPJ, des cartes de voeux vierges et personnelles d'EPJ imprimées "à compte d'auteur" donc destinées au seul usage privé, et jamais destinées à la vente. Celles-ci ne pouvaient provenir que des biens de la succession, biens échappés à la Fondation Jacobs.
- EPJ avait procédé à certains remaniements d'albums en découpant carrément certaines vignettes de ses planches (La Marque Jaune en version italienne). Ces vignettes lui servaient ensuite de signets ou de marque-pages pour les romans qu'il était en train de lire !
A sa mort, elles auraient dû revenir à sa Fondation, mais ont probablement été dispersées par la famille Quittelier lorsque la maison a été vidée. Certaines de ses vignettes apparaissent d'ailleurs dans la galerie de BdGest ! Elles font la fierté de leur propriétaire, qui n'ont pas à s'inquiéter de leur possession : sans inventaire précis à la mort d'EPJ, il ne peut y avoir de plainte pour vol ou recel ...
Donc, avant d'accuser EPJ d'avoir voulu volontairement cacher une partie de la vérité, il faut d'abord connaître les circonstances nébuleuses dans lesquelles ses archives ont disparu !