Message précédent :
Traversant une période délicate, commencer It's Lonely at the Centre of the Earth de Zoe Thorogood n'était pas la meilleure des idées. Beaucoup d'éléments sont entrés en résonance, m'ont perturbé dans ma lecture et m'ont forcé à m'arrêter à plusieurs reprises. A froid, le bouquin peut se voir comme une longue litanie sans mise en contexte intéressant ou réel objectif à l'horizon, ce qui peut faire léger par rapport à ce qui existe en BD autobiographique (j'en connais un qui trépigne d'impatience à faire du name dropping).
Zoe Thorogood n'avait sans doute pas la prétention d'aller plus loin que de raconter son quotidien, à travers sa maladie mentale. Et j'insiste sur le "à travers". C'est son prisme, celui par lequel fuse quelques saisissantes fulgurances graphiques (qu'ils soient réalistes, éclatés, esquissés ou grotesques) pour raconter un monde intérieur fait d'une immense détresse, d'une haine de soi, et de petites lâchetés. Thorogood anthropomorphise une partie de son entourage, et personnifie quelques facettes d'elle-même, ainsi que sa maladie, un mélange du sans-visage des Voyages de Chihiro et autre chose sur lequel je n'arrive pas à mettre le doigt (je veux bien des suggestions). Il est forcément d'un noir qui absorbe toute lumière, l'abîme qui cache le monde extérieur. C'est peut-être le seul enjeu que les lecteur.ice.s auront à grignoter.
Ne serait-ce que certaines compositions de pages, le bouquin a le mérite d'exister, et je ne doute pas qu'il va faire sa petite place dans les sensations du début d'année. Quand à savoir si je le considère comme quelque chose de marquant, ou comme un livre-pansement qui va se perdre dans l'oubli au milieu des autres autobio-dépressives...
![[:bdgest:2]](./images/smilies/bdgest2.gif "Enerve")
, mais il y a des fichiers rétifs à la mise en boite)
