Ici ça cause en rimes !

[Fraise Tagada]

Message précédent :
Je me pose des questions.
L’effort, que dis-je le style,
N’est plus le même.
Que dilemme !
Ça semble pourtant facile.
Aurait-on affaire à un caméléon ?

[BDbilos]

En alexandrins ou vers libres
Le style au fond importe peu,
Ca court aux tuyaux de la fibre
Où l'on oublie ces temps merdeux.

La muse aide à nous soutenir,
Caméléons ou encornets,
Tous sont admis, peuvent venir,
Et nos vers ne sont point bornés.

[nexus4]

Ce soir on mange des nouilles dans un bouillon de poule.
De celles que l'on touille sans que le jus ne coule.
En plein confinement des choses simples et faciles
Qu'on fait oisivement livrer à domicile.

Mon cher voisin,
de bon matin :

Des nouilles au jus !? Comment tu la ramènes.
C'est ce qu'à Semboku on appelle des ramen

[Olaf Le Bou]

Des nouilles au jus !? Comment tu la ramènes.
C'est ce qu'à Semboku on appelle des ramen

C'est pas phô, te dirais N'Guyen
Poule au pot, alors, en Guyenne

[BDbilos]

@Olaf :

Ce soir on mange des nouilles dans un bouillon de poule.
De celles que l'on touille sans que le jus ne coule.
En plein confinement des choses simples et faciles
Qu'on fait oisivement livrer à domicile.

Mon cher voisin,
de bon matin :

Des nouilles au jus !? Comment tu la ramènes.
C'est ce qu'à Semboku on appelle des ramen

Ce sont là rimes parfaites et riches,
Et la cerise à l'hémistiche...
Quelle inspiration en ton luth !
J'abandonne illico la lutte...

(De "simples" nouilles : deux pieds de plus
Serait perfection, ho Nexus !)

[nexus4]

Je ne sais plus compter ?! Qu'on m'apporte un boulier !
Tout ces mots entêtés, j'en deviens fou à lier...

Point de lutte ni de joute, ni même lucha libre
C'est à peine, on s'en doute, une bande de timbrés
(Confinés déconfis avec trop de temps libre)
Qui des mots, par défi, cherchent le bon équilibre.

[LEAUTAUD]

Vos bouts rimés chers amis m'aiguisent l'âme
celle du couteau auquel il manque le manche
souvenir de Rahan dévoré le dimanche
quand son coutelas m'était une came

Il indiquait l'endroit de la hutte finale
du héros syndicaliste de la préhistoire
et moi je le suivais parmi les puissants râles
du tigre à dents de sabre qui feulait dans le soir

Dans la grande forêt primaire le cri primal
alertait les femelles qui ignoraient le mâle
la crinière blonde du fils de Crao
s'activait aisément sous leurs paréos

Aucun de ces ébats dans le Pif hebdo
diffusant pour nous une sous-libido
en n'offrant que les jeux innocents
de Corinne et Jeannot encore adolescents.

Mes rêveries érotiques à deux balles
durèrent longtemps, y'avait que dalle
le registre adulte était à fond de cale
l'heure n'avait pas sonnée du divin Métal.

[BDbilos]

Comme toi en lisant Rahan
J'ai eu de balbutiants émois.
Les filles au seins nus et charmants,
Leurs jolies hanches, me mirent en joie...

[LeJoker]

Alors Bdbilos, tout pressé d'obtenir
autant de conquêtes, se mit à retenir
les gestes, les maintiens, bref tous les mouvements
qui faisaient de Rahan un réel Don Juan

la culotte taillée dans un sac en jute
et ceinturé d'un fil tiré de la cuisine,
notre Rahan nouveau, pour pécho la cousine
se mit à Raher fort en imitant la lutte

Debout sur la chaise, le torse bombé
le couteau à beurre dans l'air agité
il croyait tenir la bonne occasion
mais paya en fait son manque de formation

...

[BDbilos]

Pour réussir il eut fallu que j'agitasse
autre chose, qu'à l'époque j'avais par trop filasse...

[LEAUTAUD]

Qu'il est doux d'ouïr le soir sur le forum
de tels aveux valant leur baril de rhum !

[nexus4]

Ce matin au marché
J'étais tout guilleret
"C'est vous qui faites l'andouille ?"
Demandais-je au boucher
Trappus, jovial, gaucher,
Qui tout à sa tambouille
Aiguisait une lame.
"Non,c'est ma femme !"
Répliqua-t-il, rigolard
En tranchant dans le lard.
On riait dans la queue
Ca tanguait pas qu'un peu
Quand arriva sa dame.
(Le combat changea d'âme)
"Votre mari me dit
Que vous faites l'andouille ?"
"Je le pendrai ce midi
Bien haut par les couilles."
Vu l'humeur charcutière
Les clients s’égaillèrent
Et me retrouvant seul
Je pris peur qu'elle m'engueule.
Sans demander mon reste
Je retournais ma veste
Pour acheter du poisson,
des huîtres d'Oléron.

[BDbilos]

Qu'eut dit le grand Hugo d'être ainsi associé
A ce gaucher boucher et tous ses os à scier !

Faire la queue au poisson... Vraiment, rien ne t'arrête !

[LEAUTAUD]

Contrepèterie ou assonance,
Cet associé os à scier
est une rime riche de sens
Bdbilos tu étais inspiré !

Et faire la queue pour le poisson
que voilà une belle trouvaille !
Gageons que Nexus pour la cuisson
aura ôté toutes les écailles.

[BDbilos]

Merci Leautaud.
Pas de sitôt
Qu'une aussi bonne
Jaillira de mon neurone...


Ton idée de cuisson, l'esprit m'aura ouvert,
J'ai enfin trouvé la suite du vers :
"Faire la queue au poisson... Vraiment, rien ne t'arrête !
Gare au temps de cuisson : juste rosé à l'arête."

[Croaa]

Douce folie que le confinement nous a imposé
Le 11 mai enfin nous pourrons crier
Cheveux outragés !... Cheveux brisés !...
Cheveux martyrisés !...Maaaais cheveux libérés !!!...

[Olaf Le Bou]

Foin de la tondeuse, des ciseaux du merlan,
Je sauverai mon abondante chevelure.
A l'heure où les clients se pressent comme des harengs,
Je ne donnerai pas dans la demi-mesure,
Et garderai mon scalp bien intégralement
Tel le fier étendard de celui qui endure
Les affres répétées des shampouinages ardents
Mais jamais je n'irai sacrifier ma coiffure
Sur l'autel malvenu du déconfinement.

[Croaa]

25 ans que chez le coiffeur je n'ai mis les pieds
N'en déplaise à Toque le quelques fois exaspéré*
Mon tabouret sur la terrasse bien posé
C'est ma tondeuse proprement rechargée
Qui aura l'honneur de toucher mon crane bientôt rasé.


*

[Révéler] Spoiler:

c'est affectueux, hein !

[BDbilos]

La tonte fut si longue... A vivre sans soutif
Ma femme en oublia de bien gérer ses tifs.

[LEAUTAUD]

Vos prouesses versifiées et autres jeux de mots
me rappelle un billet dont je fus le héros,
mais nous ne fûmes que deux à en jouir
car, resté muet, fallait le lire et non l'ouïr.

Dans une brasserie sise à Bourgoin-Jallieu,
je dînais ce soir-là, éméché et joyeux,
Or à la table voisine j'avisais la présence
du grand Frédéric Dard se remplissant la panse !

Amoureux du bonhomme depuis l'adolescence
du gros Béru, et de San-A, je connaissais la danse,
pour remercier l'auteur je fis un billet d'honneur,
que je lui fit passer par un gentil serveur,

J'avais écris dessus "Mon bon Maître,
souffrez que je vous importune, et vous offre
cet aphorisme san-antoniesque et Béruréen
dont vous ferez l'usage qui vous convient "

Voici le poulet en question, advienne que pourra"
Du coin de l'oeil je le vis lire mes lignes, houra !
"Le sang-froid du militaire n'est que du détachement
armé" levant la tête Il a souri chaleureusement

M'avisant lui faire signe en agitant la main,
il leva son pouce, entouré des copains
qu'il retrouvait là chaque semaine,
ainsi s'achève ma brève entrée en scène

Le plaisir de cette soirée reste en ma mémoire
comme un rare cadeau que je ne puis croire...

[BDbilos]

Merci pour ce beau témoignage
et pour l'épigramme excellent.
Et sais-tu si, finalement,
Dard en usa dans quelque page ?