L'histoire suit deux segments : d'un côté, la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922 ; de l'autre, le quotidien de Teresa à Berlin, ainsi que sa romance (que je trouve bien retranscrite, sans trop de questionnements, sujette aux sautes d'humeur de mademoiselle et aux coups de gueule de monsieur). J'ai aimé les deux, mais je me suis tout de même demandé si le second n'était pas uniquement un prétexte pour parler du premier (anniversaire des 100 ans de la découverte + l'expo "Toutankhamon" qui tourne depuis 2019). Toutefois, même si c'est bien le cas, cela n'est pas mal fait et même plutôt bien raconté.
J'ai aussi trouvé un certain intérêt entre le long sommeil du pharaon et l'absence de sommeil de Teresa.
C'est un peu comme si le premier, endormi éternellement dans la mort aspirait la dose nécessaire de sommeil de la jeune femme afin d'être "réveillé" pour les besoins de l'expo berlinoise (et d'ailleurs, il "s'éveille" aux regards à la fin, tandis qu'elle s'endort
). Par ailleurs, le segment égyptien constitue en fait le temps de lecture de Teresa durant ses insomnies et j'y vois aussi une manière de montrer comment un récit peut tenir en haleine jusqu'au bout de la nuit.
Par contre, le passage avec les deux tours, à la fin, m'a paru superflu ou longuet... sauf pour l'endormissement de mademoiselle en plein drame.
J'ai aussi aimé que les passages en allemand (notamment) ne soient pas traduits ; cela renforce l'impression d'immersion dans un autre pays, parlant une autre langue (mal maîtrisée, ici).
Enfin, j'ai apprécié le dessin, les couleurs chaudes en Égypte, un peu plus froides en Allemagne et leur rendu.
"Chacun appelle 'barbarie' ce qui n'est pas de son usage". Michel de Montaigne