de edgarmint » 26/07/2009 15:52
Tiens, je vais ressortir ce sujet des profondeurs l'espace d'un instant, venant d'achever ma lecture des 8 albums qui composent la série. Globalement, c'est de la très bonne came. Quand je pense que j'ai failli arrêter à mi-parcours lors de ma lecture du tome premier - c’eût été grande bêtise de ma part...
En vrac, cette série regorge de qualités :
La première, qui n’est pas des moindre, est qu’elle parvient à rester cohérente tout en jonglant sur le fil ténu qui joint la réalité et le paranormal.
Ensuite, une galerie de protagonistes hors du commun, aucun d’entre eux ne de détache à proprement parler du lot comme personnage principal, mais chacun est particulièrement travaillé, avec une personnalité qui lui est propre, avec ses qualités, mais aussi ses défauts, voire ses travers. Ceux que l’on peut tout de même qualifier de secondaire ne sont pas moins chiadés, et certains ont même cette part de mystère et d’incongruité dans le décor qui n’est pas sans faire penser au cinéma « Lynchéen ». « Facétieux », les auteurs se sont amusés à appliquer l’expression « le monde est petit » aux apparitions de leurs personnages, les laissant parfois en jachère le temps de plusieurs albums. Ainsi, le lecteur est régulièrement pris de cette sensation « étrange » du déjà vu, mais où ? Tout ce jeu sur les ambigüités rend une atmosphère étrange, voire inquiétante, qui donne une tonalité possible à toute éventualité assez plaisante. La chute du tome 2 donne clairement le ton dans ce domaine et contribue maintenir un doute bienvenu dans la tête du lecteur pour la suite de la série.
Les couleurs, très sombres, amplifient l’atmosphère angoissante rendue par un dessin remarquable, que l’on voit progresser tout du long de la série, qui témoigne d’un travail de fourmi pour restituer les intérieurs d’époque, avec un souci du détail tout bonnement époustouflant qui contribue à la magie de l’ensemble. La rigueur dans l’agencement des cases trouve tout son intérêt lorsque celles-ci viennent à vaciller dans ces instants où notre perception de la réalité vient à être perturbée. Comme pour les personnages, les symboles ont eux cette faculté à faire écho au passé.
Enfin, je me permets de décerner une mention toute particulière à la qualité des textes qui bénéficie d’un vocabulaire d’une richesse qui mérite d’être soulignée, d’autant qu’elle s’accommode fort avec mon tout.
Alors, si vous peinez à trouver votre bonheur en ce mois d’août rituellement peu propice aux parutions, n’hésitez pas à vous mettre en quête de cette série bien singulière.