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One-shot de Sylvain Ricard (scénario) et Annu West (dessin) à paraître le 7 Juin 2007 chez Futuropolis:
Résumé:
Mai 1944, dans les environs de Lyon. Dans une grande ferme, cohabite toute une famille. Delphine, la « matriarche », vit dans la vénération de son mari mort en 1918, et du grand homme de la France, le maréchal Pétain. Ses trois fils, Henri, Marc et Serge et leurs épouses sont restés. Le quatrième, Roland, est entré dans la clandestinité. La guerre, il faut s’en accommoder. Privations, petits arrangements, marché noir… Mais la guerre a surtout créé des gouffres entre les membres de la famille, on ne s’écoute plus, on ne se supporte plus. Surtout que Serge, qui travaille dans un laboratoire de recherches, a comme équipier Jürgen, et Jürgen est allemand, et les Allemands on les a pas invités… et puis tout ce sucre qu’ils utilisent pour leurs expériences sur les mouches. Il y en a qui risque leur peau pour du sucre… D’ailleurs, Jürgen ne se fait guère d’illusions, il ne se croit pas dans le camp des vainqueurs… Pour tous, il est un occupant, un homme à abattre. Il a prévenu Serge. Celui qui restera à ses côtés se retrouvera du mauvais côté. La fin de l’Occupation approche. Bientôt, viendra le temps des petits règlements de compte, des basses vengeances avec leur lot d’injustice et de haine. Les guerres n’apportent jamais rien de bon, les fins de guerre en sont l’écho tenace.
C’est une photo de Robert Capa montrant une jeune femme tondue, un nourrisson dans les bras, huée par une foule sans compassion hilare, qui a incité Sylvain Ricard à écrire Fille de rien. C’était en 1944. la France se libérait… En approchant au plus près de l’intimité d’une famille ordinaire en proie à tous les déchirements de cette période trouble, Sylvain Ricard signe un récit sans concession, empli de toute la complexité des choix humains. Une jolie mise en garde contre le confort facile de la simplification.