C'est très long mais cela m'a bien fait marrer, vous reconnaitrez sans doute l'individu
MA BANQUE
Aujourd’hui j’ai entrepris d’aller retirer du liquide à ma banque. Il s’agit du siège régional, genre pas l’agence de mickeys.
Miséricorde !!!
Je me rends au guichet afin de prélever une somme qui dépasse mon autorisation de retrait par carte, à savoir plus de 250 euros.
Oui, je sais ça parait énorme. Comme dirait un connard que je connais quand il évoque mon œuvre immense : “je vois que la vulgarité paye bien”.
Bref, je souhaite retirer une somme qui est sur mon compte, lequel compte n’a jamais été à découvert en 5 ans d’existence (tout arrive).
En effet, afin de meubler mon antre, je suis plus enclin à fréquenter les puces qu’à investir dans les polyaldéides de chez Ikéa. Et étant donné que les marchands de chines sont moyennement branchés chèque, j’ai besoin d’artiche. Normal non?
Tout d’abord, le guichetier me dit que c’est pas possible parce que j’ai pas réservé, et que donc c’est pas possible. En insistant, il se rend compte qu’il a la somme, voire cent fois plus, voire : la piscine à Picsou.
Oui, c’est une technique qui fonctionne bien. Quand un guichetier vous dit non, vous restez planté devant lui et vous réitérez votre requête à l’infini en augmentant subtilement le volume à chaque tour de piste. Ça finit toujours par payer.
Finalement, c’est d’accord, à titre exceptionnel, parce que normalement la règle, c’est la règle… Et si tout le monde fait comme moi, hein ?
Quelle n’est pas ma stupéfaction quand le-dit guichetier m’invite à remplir un formulaire où c’est que je dois dire ce que je vais bien pouvoir faire avec tous les sous qu’il va peut-être bien vouloir me donner.
Et puis quoi encore ? lui rétorque-je, circonspect.
Il m’explique que c’est pour lutter contre les trafics.
Eh oui, mon teint halé des beaux jours aidant, j’ai de nouveau ma tronche d’été. Ma tronche de maquereau albanais. La méfiance est de rigueur dans ce genre de crémerie. Ça sent l’embrouille, foi de banquier !
Hilare, je lui fais savoir que sa taule est un des plus gros michtons des paradis fiscaux, client imminent et néanmoins fondateur de Clearstream et qui fructifie off-shore en toute impunité, avec notamment, mon pognon.
C’est pas nous, c’est Bruxelles qu’elle dit, la dame à côté de mon guichetier, volant au secours de son confrère, mon interlocuteur.
Ça y est, j’en ai deux sur le râble. J’ai l’impression de jouer dans un film de cape et d’épée. Je dois à présent croiser le fer en stéréo. Gling, gling, gling…Deux casse-burnes pour le prix d’un !
Las, je m’exécute. J’empoigne le formulaire ultra-obligatoire, et sur la ligne où que je dois dire comment que je vais dépenser mes sous durement gagnés à la sueur de ma connerie, j’écris : “pour faire la fête !”.
Panique à bord !
La guichetière : “ça ne passera jamais… Jaaaaaaamais !!!!!”.
Le guichetier : “il faut que je voies ça avec un chef”.
Un chef, n’importe lequel. Mais un chef. Vite, un chef !!!!
Moi : “dites donc, vous êtes en train de m’expliquer que c’est vous qui décidez si oui ou non, je peux me poudrer le groin à la colombienne, me faire pomper le dard par des drag queen ou me shooter au crack-amphète. Ou tout simplement, me défoncer la trogne au bon gros rouge bien dégueulasse. Vous vous foutez de moi ou quoi ?”
Affolé et dépassé par ces événement graves, le petit guichetier s’en va au Diable Vauvert dégotter un encravatté qui voudra bien lui interdire à grands coups de tampon rouge “refusé” de faire ce qu’il n’a pas voulu faire.
30 minutes passent. La queue s’allonge considérablement devant l’autre incorruptible coiffée d’une splendide mise en plis orange saumoné, désormais seule à lutter contre les trafics d’argent sale sur Metz centre.
Ils ont pourtant l’air de pas être tout jeunes, mes deux préposés. Ils font plutôt pré-retraite. Mince, me dis-je. Avec autant de bouteille ils ne peuvent même pas prendre la moindre initiative. Bigre! Peut être sont-ce des punis. Peut-être un jour ont-ils fait des grosses bêtises avec des histoires de sous rangés au mauvais endroit et qu’on ne sait plus retrouver. Peut-être que depuis lors, on leur demande de plus toucher à rien. Un peu comme les enfants avec les prises électriques. Pcht !!! Pas touche !!! Repose cette initiative où tu l’as prise !!!!
Ouf !
Arrive ma conseillère. Tiens, je l’avais oublié celle-là. C’est elle qui m’a pané deux demandes d’emprunts successives à cause de complications administratives, vu que j’ai un métier bizarre. On a pas trouvé plus gradé, mais elle paraît apte à prendre la crise en main.
“Bonjour, monsieur Lindingre. Excusez nous, c’est les nouvelles réglementations… patati, patata…”.
Et mon cul c’est du chicken-wings sauce tartare ?
Les gros porcs qui rincent les politiques pour pouvoir installer leurs grandes surfaces de merde, on leur demande pas la marque de leur calbute quand ils vont à la banque chercher des attachés-case dégueulants d’oseille.
Et Gautier-Sauvagnac, quand il va retirer en espèce 5,6 millions d’euros pour fluidifier mes roubignoles, on ne lui demande si sa grand-mère fait du vélo ?
Ma “conseillère” retourne à ses conseils, omettant au passage de se prononcer sur le point sensible qu’elle était venu exprès pour qu’on trouve tous une solution par la discussion en réfléchissant à tête reposée à ce que j’allais faire avec mes sous.
Mon guichetier lui, est toujours à sa guicherie.
Bouche bée, le doigt collé à la super glue au dessous de la ligne suspecte du formulaire de la mort. Il ânonne : “mais, mais, et ça là…”. Il sue à grosses gouttes, il sent poindre l’infarctus. Au mieux s’en tirera-t-il avec un bon ulcère carabiné….
Je coupe court : “elle a dit que c’est bon”.
Lui : “vous êtes sûr ?…”
Moi : “Oui, je peux aller faire la fête, qu’elle a dit la dame”.
Et voilà… 60 minutes montre en main pour une opération de blaireau.
Tiens, pour rire, je vais aller tout claquer au bistrot.
Et je leur enverrai la facture, pour leur montrer que je suis un mec fiable.