Moi aussi ça me trotte dans la tête
Parce que ça mélange plein de trucs et que ça peut être mal pris dans des temps où les difficultés font que tout le monde est à cran.
Je suis quasi 100% d'accord avec ce qu'écrit Jim dessus.
Et je rajouterai bien les remarques suivantes.
1. La reconnaissance du métier de scénariste.
Reconnaissance à quel titre ?
Public ? Goscinny, Vandamme, Christin, je pense que ceux là ont eu une certaine reconnaissance publique et médiatique. Le pb, c'est qu'une telle reconnaissance passe par de gros succès, ce qui est plus rare de nos jours vu la crise.
Qui de nos jours ?
Morvan ? Dorisson ? Lupano ?
(je parle bien de reconnaissance médiatique et publique. Corbeyran, Yann, j'ai du mal à les mettre dedans).
On notera le prix Goscinny.
Bref, peu d'élus à ce compte là. Ou alors, il faut être trans média et bosser sur différents trucs. Dorisson le ciné la télé, Loo-Hui Phang le théâtre, etc...
Surtout, il ne faudrait pas croire que les dessinateurs ont plus de reconnaissance publique. Combien de gens ne connaissent pas le nom du dessinateur de la bd qu'ils achètent, mais simplement son titre.
Bref, le combat serait plutôt à la reconnaissance au niveau de la profession.
Bin, là, malheureusement, c'est encore plus basique. Tu vends tu es reconnu et tout le monde fait appel à toi.
Un dessinateur, si ses histoires persos ne marchent pas, il peut toujours se rabattre sur un scénariste pour travailler sur qq chose.
Un scénariste, si ses histoires ne marchent pas, alors il peut faire de la commande, mais bon... Faut en avoir conscience.
2. Droits d'auteurs. (c'est compliqué)
Un truc à savoir, c'est qu'en droit, la création graphique d'un personnage peut être plus importante que la création "scénaristique".
Exemple, un scénariste A bosse un projet avec un dessinateur B, le dessinateur B pond une bible graphique des persos du scénario de A, si pour une raison X, le projet ne se fait pas avec B mais avec C, et si C reprend une bible graphique un poil proche de celle de B, B peut réclamer des droits d'auteurs.
Y'a un vraie différence entre décrire (scénariste, avec des mots), et mettre en image.
Créer une histoire
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scénariste
En créer les persos au niveau graphique
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dessinateur
Mettre en image
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dessinateur
Si j'écris : mon héros qui peut voler survole une ville du 19e et affronte un dragon, si mon dessinateur vend une illustration de cette image, je vois pas quoi lui demander comme droits d'auteurs sur comment il dessine une ville du 19e, un dragon etc...
C'est un exemple à la con, mais un dessinateur ne se contente pas de mettre en image au mot près un scénario. Il en donne forcément son interprétation, par le design des caractères, sa mise en scène, son trait etc.
Le scénariste, il est obligé de voir son œuvre réinterprétée.
Bref, c'est pas simple, mais surtout, on va le voir par la suite.
3. Nouveau débat ?
Ce n'est pas un nouveau débat. C'est un débat qui a déjà eu lieu dans la profession.
Et il n'y a pas longtemps, il y avait eu un procès entre Godard et la veuve de Ribeira pour des planches mises en vente. Godard réclamait une part dessus. Et en cassation, il a été débouté.
le verdict finale :
https://www.dalloz.fr/documentation/Doc ... e-integralEt un article l'expliquant :
https://www.fournol-avocat.fr/actualite ... originaireEn résumé, sans mention spécifique par contrat, le scénariste n'a rien à réclamer au dessinateur quant à la vente des planches.
Certains scénaristes, qui sont en position de force, réclament un nb fixe de planches à leurs dessinateurs.
(Van Damme, Yann).
D'ailleurs, Godard avait de même réclamé des planches à Ribera (ce qui ne l'a a pas aidé quant à savoir qui était au final propriétaire des planches)
M. [P] avait d'ailleurs demandé expressément à M. [A] le 13 juin 2015 de lui offrir entre trois et cinq planches par album, car il était, selon lui, d'usage qu'un dessinateur offre une telle quantité de planches à son scénariste.
Pendant des années, ça n'a gêné personne que les dessinateurs vendent leurs planches. Bon, là, vu la crise, on peut comprendre qu'il en soit autrement. C'est humain, et on peut poser le débat.
Demander un % sur la vente des planches, là c'est autre chose. Et là, y'a pas mille manières, si un scénariste veut qq chose, il doit le négocier et le mettre par contrat avec son dessinateur.
(j'ai aucune idée si c'est clair ce que je raconte là
![MDR [:kusanagui:6]](./images/smilies/kusanagui.gif)
)