Glauque, mouais, enfin la version punk et cradingue, plus sordide que dérangeante. Contrairement à Gill, je ne ressens pas du tout cette étrange étrangeté sous le trait de Tanxxx, et c’est sans doute là l’une des limites à la comparaison avec le dessin de C. Burns. Si l’on excepte la scène de la forêt où Marie se perd dans tous les sens du terme (un peu à la manière de
L’indiférence des cailloux pour ce qui est de l’idée), et pour laquelle certains enchaînements sont le fruit d’une recherche sur un certain esthétisme. Il y a aussi le dessin qui, le temps d’une double-page, assure la transition entre la forêt et la ville. Travaillé en rupture de style, il se place de manière judicieuse dans le contexte. Le reste est beaucoup plus quelconque et commun, avec un effet « flyers » que Tanxxx peine à délaisser, ce que je trouve, à titre personnel, dommage quand on voit vers quoi son style peut tendre. Ce qui fait aussi que ce n’est pas du C.Burns, mais après, et c’est encore heureux, chacun ses particularismes, c’est que ce dernier use d’un noir omniprésent, là où Tanxxx laisse encore une grande place au blanc.
L’histoire, en soi, n’a rien de bien extraordinaire, même si le travail avec une scénariste a, je pense, aidé Tanxxx à franchir un palier en narration. Vulgaire ? Oui et non, encore une fois il existe bien pire et gratuit. Là, c’est juste dans l’ambiance, naturellement vulgaire.