Du sang sur les mains - Matt Kindt - MTL

[nexus4]

LA PREVIEW :



À Diablerouge, à la frontière avec le Canada, dans les années 1960, le célèbre Inspecteur Gould se trouve confronté à une vague de criminels singuliers sévissant dans sa ville : une voleuse de chaises proustiennes, un pickpocket amnésique, un don juan aux mille visages… Saura-t-il résoudre toutes ces affaires ? Décèlera-t-il les liens entre elles ? Comprendra-t-il que, dans l’ombre, un être diabolique arme patiemment un piège destiné à l’anéantir, lui et ses idéaux?

[Nirm]

Ah ouais quand même... Bien barré ce début.
Difficile de ne pas voir un peu de Lemire dans ce quelques pages. J'suis plus habitué à voir Matt Kindt sur des super-héros, notamment Valiant mais ça donne envie.

Merci nexus.

[Le Tapir]

Je me joins à vous, très intrigué! Et puis j'aime beaucoup la couverture... Par contre je ne connais pas du tout cet éditeur, et je doute fort d'apercevoir le bouquin dans ma crémerie!

ps: j'édite parce que je n'avais pas capté qu'il y avait une preview! Bon, je confirme ce qu'écrivait Nirm: à la fois du Jeff Lemire, mais surtout barré!

[Nirm]

Ils avaient édité ceci :

il y a deux ans

[Le Tapir]

J'ai vu aussi que Futuropolis l'a déjà édité en France (ce scénariste de comics dessinateur à ses heures) , et qu'il y a une preview de 52 pages de cette bd de futuro sur le site! Soit quasiment la bd quoi!

[Nirm]

J'irai regarder, merci.
Pour lire une partie de sa production Valiant chez Bliss (notamment les Divinity) j'aime bien sa manière de raconter les histoires.
Je vais m'intéresser à ce bouquin rapidement je pense.

[Bolt]

Moi, c'est tout le contraire, je l'ai connu par ses creator owned (2 Soeurs, Super Spy) et n'ai lu aucun de ses travaux de super-héros (je suis un peu passé à côté de Valiant )

C'est intéressant de voir du Lemire chez lui. Ils sont de la même génération, ont eu une trajectoire similaire (Top Shelf pour leur creator owned, DC/Vertigo, Valiant... avec un détour par Dark Horse pour Kindt).
Enfin Lemire semble avoir été plus sur le devant de la scène que Kindt, aussi parce qu'il est plus productif.

Ils avaient édité ceci :

il y a deux ans

C'est une très bonne autobiographie, et pourtant, le style Haspiel ne m'a jamais spécialement fait bander. le regard de Ames porte sur lui-même est très second degré malgré la gravité de ses histoires.

[Nirm]

Oui Alcoolique est un récit (sur)prenant.
Pour revenir sur les similitudes entre Lemire et Kindt, le premier y passe aussi, avec Black Hammer notamment.

[corbulon]

Il y a un côté beaucoup plus pulp dans ce que fait Matt Kindt, Lemire est beaucoup plus attaché aux super-héros. Et actuellement Kindt fait les meilleurs histoires d’espionnage loin devant un Brubaker. Quand à l’éditeur, il est connu pour publier le gratin des romanciers.ères atypiques, Tesich, Jack Black, Richard Adams, Mariam Petrosyan, mais aussi de la bande dessinée pointue comme Phoebe Gloeckner. On rappellera aussi que pour les couvertures de ses romans il fait aussi souvent appel à des illustratrices de talent comme Zeina Abirached ou Mélanie Amaral, et puis Dominique Hérody fait parti des collaborateurs/trices je crois.

[Bolt]

Il y a un côté beaucoup plus pulp dans ce que fait Matt Kindt, Lemire est beaucoup plus attaché aux super-héros. Et actuellement Kindt fait les meilleurs histoires d’espionnage loin devant un Brubaker.

Tout à fait vrai pour les deux premiers points. De plus l'attachement de Lemire aux sup' est revendiquée plus d'une fois dans ses interviews.
Sinon tu balances Brubaker car tu le trouves overrated ?

Quand à l’éditeur, il est connu pour publier le gratin des romanciers.ères atypiques, Tesich, Jack Black, Richard Adams, Mariam Petrosyan, mais aussi de la bande dessinée pointue comme Phoebe Gloeckner. On rappellera aussi que pour les couvertures de ses romans il fait aussi souvent appel à des illustratrices de talent comme Zeina Abirached ou Mélanie Amaral, et puis Dominique Hérody fait parti des collaborateurs/trices je crois.

Merci pour les infos.
Je n'ai jamais passé le cap avec Zeina Abirached, elle m'a toujours trop fait penser à Satrapi, peut-être à tort.
Je ne connais pas Mélanie Amaral mais après recherche, je suis tombé sur la couv' de Watership Down de Richard Adams, ma femme et moi avions flashé dessus il y a quelques temps.

[Giuseppe]

Moi, c'est tout le contraire, je l'ai connu par ses creator owned (2 Soeurs, Super Spy) et n'ai lu aucun de ses travaux de super-héros (je suis un peu passé à côté de Valiant )

Moi pareil mais je ne savais même pas qu'il faisait des trucs de super-héros.
2 soeurs et Super Spy sont 2 de ses oeuvres qui m'avaient énormément plu.
Je pense que je vais me laisser tenter...

[Le Tapir]

Un retour de lecture serait le bienvenu. Le bouquin est beau en tous les cas...

[corbulon]

Il y a un côté beaucoup plus pulp dans ce que fait Matt Kindt, Lemire est beaucoup plus attaché aux super-héros. Et actuellement Kindt fait les meilleurs histoires d’espionnage loin devant un Brubaker.

Tout à fait vrai pour les deux premiers points. De plus l'attachement de Lemire aux sup' est revendiquée plus d'une fois dans ses interviews.
Sinon tu balances Brubaker car tu le trouves overrated ?

Quand à l’éditeur, il est connu pour publier le gratin des romanciers.ères atypiques, Tesich, Jack Black, Richard Adams, Mariam Petrosyan, mais aussi de la bande dessinée pointue comme Phoebe Gloeckner. On rappellera aussi que pour les couvertures de ses romans il fait aussi souvent appel à des illustratrices de talent comme Zeina Abirached ou Mélanie Amaral, et puis Dominique Hérody fait parti des collaborateurs/trices je crois.

Merci pour les infos.
Je n'ai jamais passé le cap avec Zeina Abirached, elle m'a toujours trop fait penser à Satrapi, peut-être à tort.
Je ne connais pas Mélanie Amaral mais après recherche, je suis tombé sur la couv' de Watership Down de Richard Adams, ma femme et moi avions flashé dessus il y a quelques temps.

Cette couverture est effectivement très chouette, je me souviens avoir offert Watership Down à une amie, et elle m’avait dit que si elle l’avait vu en librairie, elle l’aurait acheté rien que pour l’illistration. Et en plus l’éditeur est très ouvert à la discussion. Sur les réseaux sociaux (bdgestien moyen si vous nous regardez) je l’avais interpellé sur l’inadéquation du terme de roman graphique dans une promo qu’il faisait pour sa prochaine adaptation de la bande dessinée d’Emil Ferris (qu’il faut acheter en vf parce qu’il a vraiment casser sa tirelire pour les droits), et il avait tenu compte de ma remarque.

Après oui je trouve Brubaker surcôté, surtout depuis ses Captain America, mais même ses Criminal, et pourtant je suis fan de Sean Phillips depuis les Invisibles. Je sens un peu trop le bon élève très appliqué mais sans fantaisie. Criminal par exemple c’est très proche de Stray Bullets, mais sans le côté lynchien (ce n’est d’ailleurs pas un hasard sur une photo de la table de travail de Lynch, on voit un recueil de la plus célèbre oeuvre de David Lapham). Mais bon je devrais peut-être tenter the Fade out, sait-on jamais.

[Le Tapir]

J'en ai lu des morceaux un peu à l'arrache en librairie hier! Bon, c'est sympa mais il y a un je ne sais quoi de trop vite exécuté dans le dessin et de trop vite lu global qui fait que je ne prendrai pas! A la limite, ça donne surtout envie de se lire un bon polar US déjanté, mais en roman. C'est à peu prés tout l'effet que ça m'a fait!

[Nirm]

Il y a un côté beaucoup plus pulp dans ce que fait Matt Kindt, Lemire est beaucoup plus attaché aux super-héros. Et actuellement Kindt fait les meilleurs histoires d’espionnage loin devant un Brubaker.

Et hormis 2 soeurs et Super Spy, tu as d'autres titres de lui à conseiller ?

[Bolt]

Sur les réseaux sociaux (bdgestien moyen si vous nous regardez) je l’avais interpellé sur l’inadéquation du terme de roman graphique dans une promo qu’il faisait pour sa prochaine adaptation de la bande dessinée d’Emil Ferris (qu’il faut acheter en vf parce qu’il a vraiment casser sa tirelire pour les droits), et il avait tenu compte de ma remarque.

J'ai eu rapidement en main le tome 1 de "My Favorite Thing is Monsters", le bestiau impressionne visuellement. Ca renvoie bien sûr vers le comic indé nord-américain, avec un esprit fanzine. Fans de graphisme épuré s'abstenir.
Je tenterai de le lire un peu la prochaine fois que je tombe dessus.

Après oui je trouve Brubaker surcôté, surtout depuis ses Captain America, mais même ses Criminal, et pourtant je suis fan de Sean Phillips depuis les Invisibles. Je sens un peu trop le bon élève très appliqué mais sans fantaisie. Criminal par exemple c’est très proche de Stray Bullets, mais sans le côté lynchien (ce n’est d’ailleurs pas un hasard sur une photo de la table de travail de Lynch, on voit un recueil de la plus célèbre oeuvre de David Lapham). Mais bon je devrais peut-être tenter the Fade out, sait-on jamais.

Pas lu Stray Bullets donc peux pas trop comparer. Tu me rappelles à quel point le premier tome de Criminal m'a semblé archi balisé.
The Fade Out est plus ambitieux mais pas certain que tu abandonneras les reproches que tu peux faire à Brubaker.

[Bolt]

Il y a un côté beaucoup plus pulp dans ce que fait Matt Kindt, Lemire est beaucoup plus attaché aux super-héros. Et actuellement Kindt fait les meilleurs histoires d’espionnage loin devant un Brubaker.

Et hormis 2 soeurs et Super Spy, tu as d'autres titres de lui à conseiller ?

Il y a MIND MGMT qui a une sacré réputation. D'ailleurs, étonné qu'un Urban (parfait dans sa collection Indies) ne l'ait pas traduit.

[Nirm]

Ah c'est pas traduit ? Dommage, je vais voir quand même si ça se trouve en VO par chez moi.
Merci Bolt

[corbulon]

Ouais Mind Mgmt c’est bien fout et ça ne se lit pas en 5 minutes.

[Bolt]

Pour en revenir au sujet, "Du Sang Sur Les Mains" est juste brillant.

Si le livre présente dans un premier temps une succession de personnages présentant leurs propres crimes, résolus par l'archétypal inspecteur Gould, un fil directeur se dégage assez rapidement. La force du bouquin est de pouvoir cumuler les histoires et les motivations de chacun des personnages sans que ça se gêne mutuellement, et de questionner (entre autres) le crime, son acte en lui-même, ce qu'il apporte, la frontière entre le bien et le mal, etc... jusqu'à l’éclaircissement du puzzle final et son dilemme cornélien.

Matt Kindt met idéalement son dessin au service du propos. Je trouve même plusieurs chapitres exceptionnels (Le Tigre, L'Artiste et La Performance...), mais inutile d'en détacher des parties, le bouquin est d'un incroyable équilibre et doit être lu en un seul bloc.