2ème fournée de Détective Conan avec les tomes 11 à 20. Et c'était clairement moins bon que les 10 premiers tomes, la faute en revenant à des schémas répétitifs, à une intrigue globale qui n'avance que très peu et à un nombre d'histoires faiblardes assez important, trop rarement compensées par de bonnes histoires sans qu'on n'en ait un groupe d'excellentes, comme c'était le cas pour les tomes 6-8.
Côté intrigue globale, malgré 2 histoires liées aux hommes en noir, c'est un peu le néant. La première voit l'un d'eux apparaître mais il se fait tuer instantanément et de façon « accidentelle » puisque ce n'est pas lui qui était visé par la tentative de meurtre. Ceci dit, sa présence et la menace de l'organisation, même si, une fois le meurtre passé, elles n'influent plus sur l'histoire, ont le mérite de créer une atmosphère tendue pour une enquête pas très intéressante et qui ne développe guère les motifs du meurtrier.
Après Tequila, on a Sherry (le boss doit être un amateur d'alcool). Le personnage est évidemment bien plus important mais en elle-même, l'enquête est pas mal, avec de l'action et, évidemment, la présence de Sherry qui rehausse le tout et rajoute une pointe de mystère.
Enfin, il y a une vraie avancée avec Ran qui; au tome 14, commence à avoir plus que des doutes sur l'identité de Shinichi mais laisse planer le mystère pour l'instant. Dommage, cela sera ensuite annulé (vers la vingtaine ou la trentaine de tomes, je crois). Au final, ce sont 2 pétards mouillés, même si le second mettra un peu de temps avant de s'éteindre.
Trop d'intrigues souffrent de schémas récurrents : il y a trop d'histoires avec les Detective Boys (souvent chaperonnés par Agasa) ; le coup du groupe prisonnier dans un endroit isolé à la merci d'un meurtrier inconnu est aussi déjà vu ; Hattori, qui découvre la vérité sur Conan, est trop présent, ce qui dilue finalement l'intérêt d'un personnage intéressant au début (en écrivant ça, je pense aussi aux 80 volumes suivants qui renforcent cette impression). Et, à force d'être endormi, Mouri aurait dû développer une résistance au somnifère présent dans les projectiles de Conan.
Enfin, pour en finir avec les défauts, il y a trop de scénarios peu crédibles. L'histoire avec les hommes dansants en est le meilleur exemple partait pourtant sur de bons rails, avec ses références à Sherlock Holmes et la présence d'Hattori. Mais le motif de l'assassin est totalement stupide (il n'appréciait pas que sa victime veuille écrire un livre dénigrant Sherlock et Conan Doyle) et le conduit en plus à tuer non seulement sa cible, mais aussi sa propre petite amie qui avait découvert son crime. C'est bien joué ! Pareil pour Conan qui endort Hattori pour prendre sa place parce que celui-ci joue au plus bête pour le forcer à se démasquer. Hattori n'étant pas Mouri ou Sonoko, il était évident qu'il ferait immédiatement le lien.
Ce n'est pas le seul épisode médiocre : celui avec l'enfant kidnappé est par exemple résolu d'une façon dénuée de crédibilité, même selon les standards de Conan, avec celui-ci qui envoie un ballon sur la tête de la kidnappeuse situé en haut d'un immeuble de l'autre côté de la rue. Il vise sacrément bien… Le présentateur télé de "Mort en direct" commet aussi un meurtre pour un motif bien futile, de même que l'acteur dans l'histoire sur Gomera (la bêtise des Detective boys n'aide pas non plus). Le stratagème pour le meurtre de l'histoire du tengu est sacrément tarabiscoté...
Bon, place aux compliments maintenant, car tout n'est pas non plus à jeter. On a quelques très bonnes histoires, par exemple celle avec les deux sœurs dans le volume 20 qui entraîne un assassinat sur un malentendu ou celle sur l'incendie qui montre un personnage vraiment tordu. C'est un peu du déjà vu (le rocker et sa manager) mais la détresse de la meurtrière à la fin est vraiment touchante. L'histoire avec les triplés est sympa, notamment parce qu'elle permet de développer un peu la famille de Sonoko. Ma préférée reste cependant "Enquête dans les feuilles mortes", avec du suspens, de l'action et la présence de la mère de Shinichi, ce qui donne aussi lieu à des chamailleries amusantes. Même dans les histoires un peu faibles, on peut d'ailleurs trouver quelques bons moments, comme la discussion entre les détectives sur leur héros préféré au début de l'histoire des hommes dansants.
Il y a ensuite quelques nouvelles situations (qui deviendront d'ailleurs récurrentes, et donc parfois lassantes) : Agasa qui chaperonne les enfants (la première histoire de ce style est dans le tome 12 et propose des énigmes assez amusantes), lui et l'inspecteur Misao Yamamura qui deviennent les nouveaux (et derniers il me semble) porte-voix de Conan dans des enquêtes, seul le premier étant endormi ; les histoires avec Kid…
Enfin, il y a quelques passages touchants, comme dans le tome 15 avec Ran qui doit dénoncer une de ses anciennes enseignantes.
Et on a donc un certain nombre de nouveaux personnages récurrents, que j'ai parfois déjà cités :
ce n'est pas le cas d'Eri Kisaki (tome 11), la mère de Ran et épouse séparée de Kogoro, Ran rêvant de remettre ses 2 parents ensemble. C'est mal barré à cause de la bêtise du détective mais leur relation évoluera progressivement. En tout cas, elle a un fort caractère, est intelligente et apporte de l'intérêt aux histoires dans lesquelles elle apparaît, que ce soit dans la participation aux enquêtes ou dans ses discussions avec son mari et sa fille.
Tequila, un des hommes en noir, meurt rapidement. Il n'y a donc pas grand-chose à en dire.
On a ensuite l'inspecteur Misao Yamamura, peut-être encore plus bête que Sonoko et Mouri ; son apparition dans une histoire où la mère de Shinichi est présente (tome 14) accentue encore sa stupidité. Sur la longueur, je le trouve quand même plutôt amusant.
(je suis content d'avoir trouvé cette image pour l'illustrer : elle est juste parfaite)
Sumiko Kobayashi : la maîtresse de la classe de Conan, qui veut se montrer sévère mais est finalement très gentille (tome 16). Pas grand-chose de plus à dire à ce stade d'ailleurs – et à peine davantage plus tard. Son amourette est assez banale de mémoire, et survient un peu tard, surtout histoire de caser 2 personnages.
Kaito Kid (tome 16) : le Lupin de Detective Conan, as du déguisement et de l'évasion qui sera souvent sur la route de Conan et a aussi un lien avec l'intrigue générale. il ressemble beaucoup à Shinichi et sa copine ressemble beaucoup à Ran. Il a un manga dédié, qu'Aoyama a d'ailleurs commencé (mais pas fini) avant Conan :
Le personnage est classe et intéressant au début mais, comme d'autres, il souffre d'être trop utilisé et d'une progression insuffisante de son intrigue.
Côté police de Tokyo, 2 nouveaux inspecteurs apparaissent : Wataru Takagi (tome 18) est un inspecteur plutôt dynamique mais aux qualités moyennes. Il travaille aux côtés de Maigret. Ce n'est ni un idiot, ni un génie mais il sait écouter Conan et est très sympathique. Miwako Sato (tome 19) n'apparaît pour l'instant que dans une scène où elle montre ses compétences en arts martiaux mais les deux n'interagissent pas encore à ce stade. C'est mon couple préféré de la série mais j'en parlerai plus quand on les verra ensemble.
Kazuha Toyama : amoureuse d'Hattori, sans vraiment s'en rendre compte. C'est un peu l'équivalent de Ran, en moins perspicace encorepour ce qui concerne les sentiments (c'est dire le niveau...). Compte tenu du fait qu'Hattori ne s'en rend pas compte rapidement non plus et tarde à le lui avouer, c'est probablement l'amourette du manga qui stagne le plus.
Et donc, last but not least, Aï Haïbara, alias Cherry, alias Shiho Miyano (tome 18). Scientifique très douée, elle est aussi la sœur d'Akemi Miyano, tuée dans le tome 2 du manga. Elle a participé à la recherche sur le poison ingéré par Shinichi et en a pris également pour échapper à l'organisation, ce qui l'a également fait rajeunir. Elle s'est réfugiée chez le professeur Agasa et va donc se retrouver à l'école de Conan et faire partie des Detective Boys.
C'est un excellent personnage, avec des compétences propres complémentaires à celles de Conan, une certaine connaissance de l'organisation (elle a d'ailleurs un instinct qui lui permet de reconnaître ses membres) et un excellent sens de la répartie, ce qui donne lieu à quelques échanges acerbes très drôles avec Conan ou Agasa. Mais elle peut aussi parfois montrer des côtés plus sensibles ou enfantins qui contribuent à la rendre attachante.