Chronique du tome 1 par T. Pinet.
J’étais donc préparé a essuyer quelques rudes remarques en m’aventurant dans ces nouvelles contrées. D’ailleurs, pour tout dire, ce que dit M. Pinet de mon travail : humour peu drôle, histoire étirée tenant du remplissage, dialogues pseudo-intellectuels barbants et presque ennuyeux… sont des avis que je me vois mal contester, il en va de l’objectivité de M. Pinet et je n’oserais pas m’engager sur son terrain. D’ailleurs pourquoi le ferais-je ? Je serais bien vaniteux de vouloir me défendre en lui faisant la leçon.
(...)les éclats de rire ne sont pas au rendez-vous comme la couverture à l'allure burlesque et au titre évocateur pouvait laisser l'espérer.
(...)
Or l'association de Casanave avec Vandermeulen (Fritz Haber) joue plus dans la nuance, avec une pointe de "non-sens" et d'échanges pseudo-intellectuels barbants dosés à la limite de l'ennui. Néanmoins, l'effet produit n'est guère éloigné du sentiment de remplissage nécessaire pour étirer sur quarante-six planches un scénario qui n'en nécessitait pas tant. Le résultat ne se fait pas longtemps attendre : la lassitude pointe le bout de son nez avant la fin de l'histoire.
Des personnages attachants, des situations cocasses et de l'humour sous-jacent : à n'en pas douter, il y a matière à décrocher la timbale. Encore faut-il réussir à marquer l'essai avant de le transformer.
Il est cependant une remarque de M. Pinet que je ne voudrais pas laisser passer sans la commenter et qui concerne principalement mon ami Daniel Casanave. Il s’agit d’une remarque par laquelle M. Pinet soutient que l’esthétique de Manu Larcenet est sans conteste l’une de influences majeures de D. Casanave.
Il est tentant de croire, parce que Manu Larcenet est un auteur connu et que D. Casanave en est un qui l’est moins, que le dernier soit le séide du premier, que ce soit le plus fraîchement arrivé qui s’autorise à spolier l’ancien. Il se trouve que rien n’est plus faux ; de même que l’inverse ne fait pas non plus principe de vérité. D. Casanave n’a jamais développé son esthétique par rapport aux travaux de M. Larcenet, et l’on peut en dire de même de M. Larcenet par rapport aux dessins de D. Casanave. Tous deux ont développés des esthétiques propres et que leurs deux styles, pas forcément imprégnés de sources communes, par ailleurs, aient produits des langages très similaires, est un pur effet du hasard. Ce n’est pas un hasard, par contre, si ces deux-là se sont trouvés et travaillent ensemble. Retenons donc bien ceci : il n’y a pas chez ces deux-là un maître et son élève, mais simplement deux dessinateurs qui se sont trouvés parce qu’ils empruntaient le même chemin. On m’excusera donc auprès de M. Pinet d’avoir contredit ses assertions avec une réalité bien moins tordue que celle qu’il était persuadé d’avoir deviné.
Vôtre.
il semble que ce Crémèr, qui représente mon quinzième livre, fasse pour la première fois l’objet d’une note sur BD Gest, la chose ne m’émeut pas particulièrement, mais elle est assez inédite pour que je la souligne.
;)
il semble que ce Crémèr, (...), fasse pour la première fois l’objet d’une note sur BD Gest,
Retourner vers Bande Dessinée Franco-Belge - Contemporaines - XXIe siècle
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités