Pas d'accord du tout avec cet avis. N'étant pas très douée pour écrire, je me permets de citer deux avis glané ailleurs avec copyright, bien sûr. Je crois que le problème que rencontrera ce livre est la différence d'humour entre les Belges (plus anglo-saxons) et les Français cartésiens.
Culture
La BD se lâche !
Commando Torquemada : il n’y a pas que le da Vinci Code !
Depuis que l’Eglise catholique ne distille plus son arrogance dans tous les aspects des vies publique et privée, le Vatican et ses prétendus mystères excitent l’imagination des foules et des petits malins qui cherchaient un décor et un background à leurs serial killers, en mal de guerre froide. Se payer la tête, à la fois de l’institution religieuse la plus rentable qui soit et de la veine littéraire qu’elle inspire, n’est pas donné à tout le monde. Avec Commando Torquemada, Xavier Lemmens (dessin) et Philippe Nihoul, le scénariste, y sont parvenus !
Les reliques de saints continuent à enflammer l’avidité de saints hommes et de saints pères. Notamment, celle d’un pape particulièrement mal en point, dont l’aspect fait croire que, si la BD était parlante, il aurait un accent polonais – l’action de l’album est censée se dérouler en 1999.
Si les mormons avaient leurs Danites, tueurs au nom de la foi, les cathos ont gardé au chaud la Sainte Inquisition, à laquelle il est fait appel pour des missions délicates. Ce ne sont pas encore les aventures de l’abbé 007, mais le permis d’occire fait partie de la panoplie de ces agents très spéciaux – en tout cas, c’est la thèse de Lemmens et Nihoul…
Afin de récupérer la pointe de la lance qui perça le flanc de Jésus en croix (et dont une demi douzaine de contrefaçons stimulent la dévotion de gogos, répartis dans le monde entier), le Grand Inquisiteur Albuferque met en piste son équipe de choc, composée d’un prêtre d’origine irlandaise, qui manie les flingues avec plus de bonheur que les versets de l’Epître aux Corinthiens, un moine incapable de faire la différence entre une chartreuse et une sorte de Red Bull hallucinogène et une religieuse dont les formes et l’aspect contredisent l’image que l’on se fait habituellement des sœurs de la charité.
En prendre pour son grade
Dans Commando Torquemada, tout le monde en prend pour son grade. A commencer par ceux qui ne sont pas dans l’album. Evident qu’après la lecture de cette BD iconoclaste, il devient impossible d’encore prendre au sérieux un Code da Vinci et tous ses clones élucubrantesques qui font le bonheur des éditeurs et de la Foire du Livre de Francfort. Les charismatiques et leurs visitations du Saint Esprit ne se relèveront pas de la charge dont ils font l’objet. Et les libérateurs des pays africains émergents auraient intérêt à interdire à leurs milices la lecture de Commando Torquemada.
Peut-on rire de tout ? Oui, sans doute. Pierre Desproges avait apporté un bémol : oui, on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Vu que l’on peut se rire de la mémoire de l’humoriste et de son statut d’icône, on se demande si cette affirmation n’est pas devenue la devise au fronton de la bien-pensance qui, en effet, ne rigole pas de n’importe quoi. Autant les faiblesses de santé de Jean-Paul II et de Castro ont excité la verve des Guignols de l’info, autant la lente décrépitude de Mandela appelle une discrétion de bon aloi, à laquelle nos contemporains Torquemada nous invitent, avec fermeté, à ne pas déroger.
Commando Torquemada ne respecte rien, même s’il prend des précautions. Art de la transparence qui ne trompe personne : l’église Saint Nicolas du Chardonnay n’est pas victime d’une faute orthographique, car on reconnaît d’emblée l’église du Chardonnet, repaire extrémiste catho, occupé illégalement par les fidèles de Mgr Lefèbvre (rebaptisé ‘Lefébure’ dans l’album).
Le pape JP mélange allègrement le passage de la Mer Rouge par Moïse et la marche de Jésus sur le lac de Tibériade, qu’il évoque dans sa baignoire où flottent des canards en plastique et des poupées Barbie et Ken, transformées en personnages bibliques.
Blasphème !, s’écrieront les bigots (pas les mêmes que les pourfendeurs de caricatures de Mahomet – quoique…). Mais, au moins sera-t-on réconcilié avec le rire, ce qui nous rend impatients de lire le prochain volume (celui-ci s’intitule Pour la Plus Grande Gloire de Dieu) des mésaventures (d’ordinaire, ils sèment le bordel partout où ils passent) du trio… infernal.
Alain De Kuyssche
©Le Journal du Mardi
Team de l’extrême, le commando Torquemada est réactivé par le Cardinal Albuferque, maître de l’Inquisition
de l’An 2000, pour ramener à Sa Sainteté la lance de Longinus. Kécé la lance de Longinus ? Vous le saurez
en lisant Pour la plus grande gloire de Dieu de Lemmens et Nihoul.
"Ahahah, trop facile" me direz-vous ! Pas du tout, PAS DU TOUT. Je tiens à ce que cet album soit acheté
par le plus grand nombre. Pourquoi ?Parce que c’est piquant, mordant, vif, saignant, bref, un humour au vitriol qui fait le plus grand bien par où ça passe.
La plume acérée de Philippe Nihoul met du baume au coeur à tout amoureux des vannes, à tout féru du bon mot, à tout fervent du littéraire (j’en suis). Allez après me dire qu’une bonne bd, c’est d’abord un bon dessin... que nenni foutredieu ! Car c’est en lisant des dialogues comme ceci :
- ça sent bon, vous fêtez quelque chose?
- non non ce sont les torches…un prisonnier, de l’essence et c’est un peu Noël...
qu’on se dit que ça manquait, la causticité, dans la bande dessinée.
Cependant je rassure les poules mouillées du franco belge, cet album est EN PLUS soutenu par un dessin de qualité. Evoquant sans conteste Bézian, le trait de Xavier Lemmens s’anoblit de camaïeux subtils en exquises bichromies.
Féroce et hilarant, Commando Torquemada est un album dont on espère un tome deux aussi futé et intelligent.
P.S : mention spéciale au personnage du Docteur ès plantes Malachie dont les breuvages aux effets indésirables ne laisseront aucun toxicomane en puissance de glace.
Chronique par Low Valley
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