* * * Ciné-Club séance 127 en hommage à Diane Keaton * * *

[jolan]

Message précédent :
Des Gens comme les autres – Robert REDFORD – 1980

On est dans l'étude de mœurs, ce à quoi Redford ne semblait pas être destiné, mais apparemment c'est ce qui lui plaisait le plus en tant que réalisateur (revu son "Et au milieu coule une rivière" il y a un mois, devant lequel je me suis bien ennuyé). Et il s'en sort très bien avec ce premier essai, avec une direction et un choix d'acteurs très efficaces.

Timothy Hutton est absolument parfait dans ce rôle de jeune étudiant perturbé par la mort de son frère aîné, et qui sort d'un séjour en hôpital psychiatrique suite à une tentative de suicide. La narration nous dévoile les éléments de son histoire par petites bribes, mais on comprend tout assez vite, rien qu'à le voir dans la première scène.
Sutherland est parfait lui aussi, en père attentionné, confronté aux problèmes de son fils et au dédain total de sa femme, qui s'est murée dans son rôle de bourgeoise stricte - la froideur de cette femme est ahurissant - qui préfère protéger les apparences que de montrer qu'il peut y avoir des failles dans sa famille, lorsque son fils aîné est enterré ou quand son cadet voit un psychothérapeute.
Car il s'agit peut-être de "gens comme les autres", mais c'est quand même de la bonne grosse bourgeoisie. Et en effet, quel que soit notre rang social, nous pouvons tous avoir affaire aux drames de la vie, qui accablent tout un chacun.
Le psy est bien lui aussi, bien interprété par un acteur rarement croisé, et attachant, de par sa franchise et sa méthode iconoclaste.

Un beau premier film. Une étude de mœurs et une chronique familiale réussies. Un sujet peu commun au cinéma. Mais on ne me refera pas, ce que j'ai préféré ce sont les scènes de la romance avec la jeune Elizabeth McGovern, qu'on avait tous aimée dans "Once Upon in America" et "La Vie en plus" de John Hughes, auquel le film fait souvent penser (les scènes de lycée). On aurait d'ailleurs pu croire que Timothy Hutton et Elizabeth McGovern deviendraient les acteurs phares de leur génération. Mais ce ne fut pas le cas. J'ai aussi pensé à un autre film que j'aime particulièrement "Ice Storm". Cela dit, on ne dépasse pas le cadre du bon petit film propret, ce sera donc la moyenne.

10/20

[sergent latrique]

Des gens comme les autres (1980) Ordinary people Robert Redford

Comment surmonter un drame familial, comment ce drame peut briser une cellule familiale, comment faire semblant de ne pas voir ou ressentir l'absence d'une personne essentielle?
C'est un peu l'objet de ce film psychologique où au travers de scènes de vies ordinaires, on découvre petit à petit le drame qui a touché une famille de gens ordinaires: famille moyenne supérieure, deux parents et leur fils grand ado qui semble très perturbé par des cauchemars récurrents et comment leur vie en a été bouleversée.
Au travers des rencontres, rendez-vous avec le psy, dialogues, le drame initial est reconstitué, la mort du fils ainé, Buck, au cours d'une sortie en bateau avec son jeune frère Conrad (le fils) qui l'a amené à une tentative de suicide (il se sent coupable de cette mort) et à un traitement psychiatrique en hôpital. Le film tourne plus particulièrement autour du fils mais au delà c'est bien toute la famille qui est au bord de l'éclatement.
Conrad est un jeune assez discret qui cherche à retrouver une vie normale par le sport, des activités sociales (chorale) et des sorties mais au delà de sa difficulté, il voit que tout semble perdre pied autour de lui et qu'il n'a personne à qui se raccrocher à part le Dr qui le suit. Difficile d'imaginer les relations et les sentiments des parents car quoi de pire que la mort d'un enfant .
Le film se passe sur un rythme assez lent, trop lent, trop long à mon avis. Le jeune qui joue Conrad est Timothy Hutton, Donald Sutherland joue le père Calvin et Mary Tyler Moore la mère. Sutherland a le ton juste du père qui cherche à ne pas perdre pied dans cet orage intérieur.
Personnellement, je ne suis pas très réceptif à ce genre de film et au jeu des acteur. La mise en scène est classique et sans surprise. Premier film de Redford, oscarisé, et correspondant bien à l'ambiance de l'époque autour des sujets familiaux (je pense par exemple à Kramer contre Kramer sorti en 79).

Ma note 9/20.

[lobo]

J'essaie de finir de le visionner ce soir.

[sergent latrique]

Je m'aperçois que j'ai noté plus sévèrement que jolan

[lobo]

Oui, moi ma note sera sans doute supérieure aux vôtres même si je trouve ça bien long.

[euh... si vous le dites]

J'essaie de finir de le visionner ce soir.

Je devrais le voir cet après-midi.

[Mr Degryse]

Pour ma part, j'ai revu la kermesse des aigles de George Roy Hill avec Redford. Toujours bien sympa avec des scènes assez angoissantes pour des phobiques des avions comme moi.

Revu aussi Spygame. Refdord est bien mais Pitt était dans sa période bellâtre blond nul. Il plombe ce film d'espionnage.

Sinon découvert le cavalier électrique avec Redford et Fonda. Pas mal même si pas convaincu encore une fois par Fonda.

[euh... si vous le dites]

On est dans l'étude de mœurs, ce à quoi Redford ne semblait pas être destiné, mais apparemment c'est ce qui lui plaisait le plus en tant que réalisateur (revu son "Et au milieu coule une rivière" il y a un mois, devant lequel je me suis bien ennuyé). Et il s'en sort très bien avec ce premier essai, avec une direction et un choix d'acteurs très efficaces.

Timothy Hutton est absolument parfait dans ce rôle de jeune étudiant perturbé par la mort de son frère aîné, et qui sort d'un séjour en hôpital psychiatrique suite à une tentative de suicide. La narration nous dévoile les éléments de son histoire par petites bribes, mais on comprend tout assez vite, rien qu'à le voir dans la première scène.
Sutherland est parfait lui aussi, en père attentionné, confronté aux problèmes de son fils et au dédain total de sa femme, qui s'est murée dans son rôle de bourgeoise stricte - la froideur de cette femme est ahurissant - qui préfère protéger les apparences que de montrer qu'il peut y avoir des failles dans sa famille, lorsque son fils aîné est enterré ou quand son cadet voit un psychothérapeute.
Car il s'agit peut-être de "gens comme les autres", mais c'est quand même de la bonne grosse bourgeoisie. Et en effet, quel que soit notre rang social, nous pouvons tous avoir affaire aux drames de la vie, qui accablent tout un chacun.
Le psy est bien lui aussi, bien interprété par un acteur rarement croisé, et attachant, de par sa franchise et sa méthode iconoclaste.

C'est parfaitement dit. Je n'ai pas grand chose à ajouter sinon que je n'ai pas trouvé les scènes avec le psy très convaincantes.
En fait, je trouve le film assez fin quand il s'attache à présenter par bribes le fonctionnement de la famille et les relations du garçon avec ses proches mais plus pataudement explicatif dans les séquences avec le psychiatre.
Dans le même ordre d'idée, je trouve le film plus réussi dans sa lenteur assumée que dans les scènes de confrontations qui me sont apparues également manquer de finesse.
Ceci dit, je trouve que Redford marie assez bien le mal-être d'un jeune homme avec la chronique de la dissolution d'un couple au sein d'une famille chamboulée par la perte de l'un des siens..
Au final, j'ai quand même trouvé assez touchant le portrait de ce garçon troublé et de ce père qui veut bien faire. Sans doute parce que je me retrouve un peu dans chacun des deux.
Très belle scène finale.
Du cinéma classique dans le bon sens du terme.

Ma note : 13/20

[lobo]

Il me semble que je n'ai pas tout à fait vu le film comme vous.
En voyant le film complet, j'ai compris que j’ai été victime d’un malentendu et il m’est apparu –le film- à la fin bien moins intéressant qu’au début. Au début j’y ai vu l’angoisse d’un jeune homme -angoisse que j’ai trouvé très bien rendue au point d’être presque éprouvante- aux prises avec un monde, celui de la bourgeoisie provinciale (suburbaine, disons) américaine, complètement conventionnel et vide. Finalement ce n’était que la culpabilité d'un jeune homme, qui ne découvre que tardivement qu’il a simplement eu plus de gnaque que son frère au moment crucial.
Et de fait, je me demande si Redford n’hésite pas entre ces deux thèmes, celui du vide de cette bourgeoisie provinciale américaine (auquel il finira par opposer dans ses films ultérieurs les grands espaces et la nature), et le drame familial plus banal qui finit par prendre le pas sur le reste…
Témoins de ce vide (autant de belles séquences amha) : le petit-déjeûner en famille dans cet intérieur laid typiquement américain à la desperate housewives (attention, je ne dis pas qu’ils sont toujours comme ça, les intérieurs américains, ils peuvent être très beaux aussi par leur modernité, comme dans Kiss me deadly par exemple), le parcours au lycée en voiture avec ces ados vulgaires, la party chez les Morray (moment terrible), la séance photo avec les grands-parents, le jogging avec ce mec qui ne parle que de ces actions en Bourse, la partie de golf à Houston… La mère est en phase avec ce vide et cette vie de convention. Ne lui importe que l’image qu’elle et sa famille donnent aux voisins et amis. Le père (magnifique Donald Sutherland), lui, a plus de profondeur. Mais le drame familial perso m’intéresse beaucoup moins et les séances chez le psy (je ne crois pas un instant à l’efficacité de ces cures à l’américaine, soit dit en passant) m’ont paru bien longuettes et limite ridicules.
Sinon tous les acteurs me semblent très bons, notamment Donald Sutherland et Timothy Hutton.
Ma note : 12/20

[jolan]

J'ai deux séances à vous proposer : séance hommage à Diane Keaton, ou les films de Bela Tarr scénarisés par le Prix Nobel de Littérature 2025

Koikandisez ?

[euh... si vous le dites]

J'ai deux séances à vous proposer : séance hommage à Diane Keaton, ou les films de Bela Tarr scénarisés par le Prix Nobel de Littérature 2025

Koikandisez ?

Bela Tarr pour moi.

[lobo]

Les films de Bela Tarr, c'est une bonne idée. Mais ce serait la moindre des choses que le ciné-club de bdgest rende hommage à Diane Keaton. Je dirais d'abord Diane, et ensuite Bela Tarr.

[sergent latrique]

J'aurais bien vu aussi une séance Claudia Cardinale, mais Diane Keaton yes. Bela Tarr, je n'en ai vu aucun film, je sais même pas quel genre de film il a tourné, si c'est des westerns, du burlesque tarte à la crème, des films à frisson ou de la science-fiction ( je déconne ) . Partant aussi pour la découverte.

[euh... si vous le dites]

Bon Diane Keaton et puis Bela Tarr, alors.
J'avoue que le principe de l'hommage aux disparus me branche de moins en moins. Au final, avec le nombre de morts, on ne fait plus que ça.

[jolan]

@Sergent : des films avec Claudia on en a déjà vu quelques-uns sur le Ciné-Club (dont le plus beau), mais il est vrai que si le rythme était plus régulier j'aurais volontiers fait cette séance également.

@Euh : tu avais tout le temps pendant les années où tu ne participais plus pour ne pas voir les films des séances hommages

Ce sont des séances qui permettent d'aller vers des films que personne n'aurait proposé. Ca élargit les possibilités.
Mais on ne fait pas tous les hommages non plus. On reviendra aux listes perso après.

Pour le Redford, ça nous fera la note de = 11 (les deux Redford ont donc la même note)

* * *

Bon allez, une petite séance Diane Keaton et ensuite Bela Tarr (ça va faire bizarre de passer de l'une à l'autre )

1972 : Tombe les filles et tais-toi (Play It Again, Sam) de Herbert Ross
1973 : Woody et les Robots (Sleeper) de Woody Allen
1975 : Guerre et Amour de Woody Allen
1976 : C'est toujours oui quand elles disent non (I Will, I Will… for Now) de Norman Panama
1976 : Deux Farfelus à New York (Harry and Walter Go to New York) de Mark Rydell
1977 : Annie Hall de Woody Allen
1977 : À la recherche de Mister Goodbar (Looking for Mr. Goodbar) de Richard Brooks
1978 : Intérieurs de Woody Allen
1979 : Manhattan de Woody Allen
1981 : Reds de Warren Beatty
1982 : L'Usure du temps (Shoot the Moon) d'Alan Parker
1984 : La Petite Fille au tambour de George Roy Hill
1984 : Mrs. Soffel de Gillian Armstrong
1986 : Crimes du cœur de Bruce Beresford
1987 : Baby Boom de Charles Shyer
1988 : Le Prix de la passion (The Good Mother) de Leonard Nimoy
1989 : The Lemon Sisters de Joyce Chopra
1991 : Le Père de la mariée de Charles Shyer
1993 : Meurtre mystérieux à Manhattan de Woody Allen
1995 : Les Liens du souvenir de Diane Keaton
1995 : Le Père de la mariée 2 de Charles Shyer
1996 : Le Club des ex de Hugh Wilson
1996 : Simples Secrets (Marvin's Room) de Jerry Zaks
1997 : Tennessee Valley (The Only Thrill) de Peter Masterson
1999 : L'Autre Sœur de Garry Marshall
2000 : Raccroche ! de Diane Keaton
2001 : Potins mondains et Amnésies partielles (Town & Country) de Peter Chelsom
2001 : Plan B de Greg Yaitanes
2003 : Tout peut arriver de Nancy Meyers
2005 : Esprit de famille (The Family Stone) de Thomas Bezucha
2007 : À la recherche de l'homme parfait (Because I Said So) de Michael Lehmann
2007 : Mama's Boy de Tim Hamilton
2008 : Smother de Vince Di Meglio
2008 : Mad Money de Callie Khouri
2010 : Morning Glory de Roger Michell
2012 : Freeway et nous (Darling Companion) de Lawrence Kasdan
2013 : Un grand mariage de Justin Zackham
2014 : Ainsi va la vie de Rob Reiner

Bon, j'ai mis large en poussant jusqu'en 2014 (mais en zappant les Parrain que tout le monde a vus et dans lesquels elle n'a qu'un petit rôle), mais je compte sur vous pour faire le tri