Mr Degryse a écrit:Je peux déjà mettre mon avis sur ce film, cela rattrapera mon retard sur l'autre
Fat City
Ce film est l'anti-Rocky. Contrairement à ce que laisse supposer le titre français ( la dernière chance) il ne laisse aucun espoir à ses boxeurs et aux habitants de Stockton. Le film nous narre l'histoire d'un simili-Rocky, boxeur semi-pro, qui n'a que 29 ans mais en parait déjà 20 de plus , qui malgré tout son talent supposé n'a jamais fait carrière. C'est un has been qui vivote de petits boulots et qui tombe dans l'alcool. Bref, c'est le héros de Stallone au début du film sauf qu'ici il n'y aura aucune rencontre du grand amour ( mais la fusion de la lose avec une Adrian alcoolique) ni de remise sous les feux des projecteurs par un grandiose combat providentiel. John Huston, pourtant ancien boxeur, ne glamourise pas la boxe. Jamais il ne cherche à la magnifier par de beaux plans, des ralentis, des visions lointaines, etc. Il filme les boxeurs au plus près. Ce sont juste des sacs de frappe sur pattes. De la bidoche qui se détruit mutuellement pour le plaisir d'autres. Ce n'est pas un noble art prônant des vertus. John Huston ne sauve personne dans ce milieu glauque des semi-professionnels. Pas un boxeur qui n'est amoché ou le sera bientôt. Les entraineurs ne sont pas mieux lotis. Pour le réalisateur, ces boxeurs sont des prolétaires du sport, des travailleurs qui se tuent au travail. Il met d'ailleurs souvent leur condition en parallèle avec les autres stakhanovistes de la subsistance de cette Californie glauque. Ainsi, on verra plein de petits boulots ( dans les champs, les serveurs, etc) ou les gens pareillement se tuent à la tâche pour un salaire de misère et pour le profit d'autres. La Californie de Fat City n'est pas pas plus belle que la Philadelphie ouvrière d'Avildsen. Le soleil en plus. Stallone a vraiment dû aimer le film et s'en inspirer pour le contexte social lors de la rédaction du scénario de Rocky.
La réussite du film tient beaucoup à son casting. Stacy Keach ( the news centurions) est encore une fois impressionnant. Physiquement et gestuellement, il est ce boxeur en voie de clochardisation. Il est dommage qu'il ne soit ou qu'on l'ait Hammerisé durant les années 80 le privant de la carrière cinématographique qu'il méritait. Jeff Bridges campe lui un jeune premier à qui on promet un grand avenir dans la boxe. On s'image qu'il est l'antithèse de perso joué par Keach. C'est en fait ce dernier avec 10 ans de moins. L'avenir du jeune boxeur parait tout tracé. il deviendra sous peu ce sportif détruit. Il n'y a pas de salut dans ce milieu.
Je suis moins passionné par la relation amour-haine entre les deux poivrots. Susan tyrell est pourtant une pochtronne crédible et ce qui est décrit me parait juste.
Décidément plus j'explore la filmographie de Huston, plus j'apprécie ce réalisateur.
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