calame a écrit:Bonjour .
Atterré ! ... Vous faites référence à Acide Sulfurique d'Amélie Nothomb . Je vous conseille Si c'est un homme de Primo Levi et L'espèce humaine de Robert Antelme .
Vous voulez faire de la BD ? Un auteur comme Héctor Germán Oesterheld lui aussi victime des camps l'a payé de sa vie ainsi que les membres de sa famille :
http://blogs.interviu.es/laotraversion/2015/06/25/377/ .
Vous voulez écrire sur des problèmes de société , la noirceur de l'homme , faites-le en sachant raison garder . Ne tombez pas dans l'outrance et la banalisation du mal .
Un dessinateur atterré .
Sachez que je les ai tous lu et que j'ai certainement davantage de connaissances que vous sur ce sujet. Pourquoi ai-je choisi cette métaphore ? Dans les camps à l'arrivée, les gens sont sélectionnées et les plus faibles (femmes et enfants) vont directement aux chambres à gaz. A l'école dès que nous arrivons nous sommes directement mis dans des catégories. Les gothiques, les gros, les moches etc... sont directement mis sur le banc de touche. Ils vont donc tout droit à la mort, allégorie de leur mort sociale. Ensuite ceux qui ont survécu à la séléction, se font tatouer, raser pour les filles (évidemment !) et portent un uniforme. A l'école nous sommes qu'un seul et même numéro parmi tant d'autres avec l'obligation de s'habiller à la mode si nous voulons faire partis des gens "cools". Ainsi tout le monde se ressemble plus ou moins. Dans les camps, les plus forts prenaient la pitance des plus faibles. A l'école les plus forts écrasent les plus faibles. Les kapos étaient des déportés choisis par les SS. A l'école les kapos sont les leaders qui insultent, provoquent le suicide de beaucoup d'enfants par année, sous les yeux des SS, ici représentés par des professeurs aveugles pour montrer leur inactivité face à ce fléau. Et enfin les sonderkommandos, ceux qui acceptaient de travailler aux chambre à gaz pour survivre quelques jours de plus, sont les élèves qui n'ont aucune personnalité et qui suivent les leaders sans réfléchir pour ne pas être eux mêmes persécutés. Comme dans les camps, l'enfant persécuté ne peut pas s'échapper, même à la maison la douleur psychologique est là.
Je suis désolée de vous l'apprendre mais la société est ainsi. 700 000 enfants en France sont persécutés à l'école et beaucoup d'entre eux se suicident à cause de la cruauté de la jeunesse. Alors oui pour moi, l'école est un peu comme un mini camp où l'individualité est écrasée, la violence aussi bien physique que mentale est présente, et où les plus forts remportent sur les plus faibles. Bien sur les camps ont été une horreur incomparable et c'est justement grâce à cette image que nous pouvons rendre compte aux harceleurs leurs actes inhumains et peut-être les faire changer d'attitude.