Celle qui parle - Alicia Jaraba Abellán - Bamboo

[nexus4]

LA PREVIEW :



“Fille d’un chef déchu, offerte comme esclave, elle est devenue l’une des plus grandes figures féminines de l’Histoire.”
XVIe siècle. Malinalli est la fille d’un chef d’un clan d’Amérique centrale. Peu de temps après la mort de son père, elle est vendue à un autre clan pour travailler aux champs et satisfaire la libido de son nouveau maître.
Un jour, d’immenses navires apparaissent à l’horizon, commandés par Hernan Cortez, obsédé par la recherche d’or. Le conquistador repère Malinalli et son don pour les langues. Elle sera son interprète et un des éléments clés dans ses espoirs de conquête. Elle sera également celle qui aura le courage de dire un mot interdit aux femmes de son époque : non !
Au-delà de la légende, voici l’histoire de la Malinche, vivante, jeune, inexpérimentée, souvent dépassée par les événements, mais avant tout, humaine.

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Gros pavé de 216 page sur Malinche :

Deux planches

[eusebius]

Je ne connaissais pas mais la preview est très chouette

[Spike_Spiegel]

Entre la couverture qui attire l'œil, le synopsis sympa et la preview alléchante, je pourrais être séduit une fois la bête en main.

[Cooltrane]

bon, j'ai ramené ceci à casa, et je m'y atèle dès que je peux (plus tard dans la semaine)


un peu surpris par le peu de retour....

[Spike_Spiegel]

Acheté également, j'ai juste une autre lecture à terminer avant (Aldobrando) et après je m'y attelle.

[ubr84]

Acheté sur conseil de mon libraire : c'est très bien.
Quelques très bonnes idées de mise en scène des enjeux autour de la parole (gribouillis pour les langues non connues, superposition des bulles lors des traductions).

Un peu étonné des choix de rythme sur les différentes parties de la vie de l'héroïne :

[Révéler] Spoiler:

la première partie d'esclavage est je trouve un peu longue par rapport à la fin où se posent les enjeux moraux et de choix d'appartenance, est-elle traitre à son peuple ou pas, comment le vit-elle... C'est traité un peu vite.
Mais cela permet peut-être aussi de se poser ces questions soi même sans que l'autrice impose sa vision de la seconde partie de la vie de son héroïne.

[Aleksi]

Oui, c'est très bien (mais je n'ai pas été emballé pour en faire un album marquant de cette année non plus : Peut-être à cause des points soulignés par Ubr84 ? A cause des graphismes, jolis mais qui ne m'ont pas époustouflés ? )

[Cooltrane]

en partie d'accord avec Aleksi et Ubr, c'est pas une oeuvre majeure, mais que je verrais bien retenue en fin d'année pour un bilan/récapitulatif.

Acheté sur conseil de mon libraire : c'est très bien.
Quelques très bonnes idées de mise en scène des enjeux autour de la parole (gribouillis pour les langues non connues, superposition des bulles lors des traductions).

Un peu étonné des choix de rythme sur les différentes parties de la vie de l'héroïne :

[Révéler] Spoiler:

la première partie d'esclavage est je trouve un peu longue par rapport à la fin où se posent les enjeux moraux et de choix d'appartenance, est-elle traitre à son peuple ou pas, comment le vit-elle... C'est traité un peu vite.
Mais cela permet peut-être aussi de se poser ces questions soi même sans que l'autrice impose sa vision de la seconde partie de la vie de son héroïne.

En effet, c'est assez sympa comme trouvailles (les deux) et la troisième: elle délie les grisbouillis dans un phylactère pour se le mettre en bouche - et donc assimiler.

En gros, le dessin trop naïf est sans doute le petit point faible (et c'est assez relatif), car un trait plus réaliste sur cette longueur aurait sans doute doublé les délais.

[ubr84]

J'ai bien aimé le graphisme pour ma part.
On n'a pas des pleines pages impressionnantes, tout est dans le même ton que la preview mais j'ai trouvé que cela correspondait bien au personnage et cela rend bien les ambiances.

A noter aussi la représentation des odeurs qui m'a paru bien intégrée (impossible avec un dessin plus réaliste).

[nexus4]

Si vous souhaitez un autre traitement graphique, il y a aussi cet album sorti récemment aux éditions de la Cerise.
L'approche est complètement différente.



Fable tragique sur la chute de lempire aztèque, ce récit à plusieurs voix se concentre sur la figure mystérieuse de la Malinche, esclave offerte par les mayas au conquistador espagnol Cortès, qui devint rapidement sa femme, son interprète et sa conseillère diplomatique. Son rôle historique, aussi crucial quambigu, procède de létrange situation de sa parole, intermédiaire entre deux mondes qui ne peuvent - ou ne veulent - pas se comprendre. Pablo Auladell (Le Paradis perdu - Actes Sud lan 2) magnifie par son trait charbonneux et envoutant ce texte du cinéaste et écrivain Gonzalo Suarez.

[Cooltrane]

sans compter celui-ci

Les prémices d'un destin de légende.
Au début du XVIe siècle, les dettes accumulées par la couronne espagnole poussent Charles Quint à lancer de nouvelles expéditions au coeur du Nouveau Monde. Pour cette mission, c'est le plus fou, le plus audacieux et le plus ambitieux des hidalgos de La Havane qui est désigné: Hernàn Cortès. À quelques centaines de kilomètres, dans la capitale de Tenochtitlan, l'empereur Moctezuma II apprend sans surprise l'arrivée de ces troupes étrangères venues par vaisseaux. Il sait que la rencontre est inévitable, mais certains éléments lui échappent. Ces étranges aventuriers ne sont pas suffisamment nombreux pour constituer une menace, alors que veulent-ils? Comment-devra-t-il les traiter lorsqu'il finira par les rencontrer?.

Elle devrait y jouer un rôle

[Spike_Spiegel]

J'ai beaucoup apprecié également. J'aurais peut-être aimé un peu plus d'éléments graphiques montrant sont apprentissage des langues. L'autrice le fait très bien au début quand elle raconte la jeunesse de la Malinche avec son père mais ne le reproduit pas par la suite. Je pense qu'il y avait quelque chose d'intéressant à explorer la dessus avec l'idée justement de détricoter les mots.

[Marion N]

Voici la chronique de Celle qui parle.

[nexus4]

Un grand plaisir de lecture pour ma part. On suit le pénible périple de la jeune fille de cacique jusqu'à son éclosion en tant que Malinche (il faudrait voir si son rôle au final n'a pas été plus sombre que ce qu'en laisse penser le livre). Alicia Jaraba Abellán orchestre son récit de manière symphonique en posant ses thèmes (la parole, la condition de la femme, l'eau) qui ont chacun leurs moments forts mais ne quittent jamais la partition. ils accompagnent un récit qui aurait pu être répétitif de moult variations, avec un vrai propos. Les perso secondaires, loin d'être des figurants ont leur profondeurs, leurs fêlures. Ca nous change des biographies de commande qui inondent les étals.

Le dessin est très beau, simple, chaud. Beaucoup de temps de pause sans jamais perdre le rythme.
Un propos clair, limpide, pour tout public (pas trop jeune). Une réussite.

A ne pas louper la mini postface qui explique le sens de Celle qui parle.

[anguss]

Entretien avec Alicia Jaraba

[Spike_Spiegel]

Merci. Un entretien très sympathique et instrictif.

[anguss]

Les interviews BDGest peuvent désormais aussi s'écouter en podcast



https://www.bdgest.com/news-1557-BD-Je- ... isney.html

La première en ligne : https://podcast.ausha.co/bdgest-intervi ... -alicia-ja

[Sunderclock]

Les nombreux points forts ont été évoqués avec justesse, la bd m'a énormément plu. J'ai beaucoup plus gêné par le parti pris de réécriture partisane d'un personnage historique avec lequel l'auteure dit qu'elle s'identifie à la fin de la bd. On entre à pieds joints dans la réécriture historique et c'est le genre de parti pris que je déteste. Ainsi on la voit dire "non" à Cortes qui veut coucher avec elle et l'enfant qu'ils ont eu n'est pas mentionné (ou alors de manière si succinte que ça m'a échappé).

Or au vu de la macabre épopée du conquistador et de sa mentalité je crois qu'on est plus dans la projection de l'auteure elle-même dans le personnage de la Malinche (ce qui est de la fainéantise d'auteur qui frise avec la manipulation de mon point de vue). En outre présenter le personnage comme étant pure vertu renforce l'impression que l'auteure refuse ou ne peut pas admettre la nuance.

A part ce point important j'ai tout aimé dans la bd: dessin, récits de vies de femmes, la symbolique de l'eau, la sensualité des odeurs,les enjeux politiques, etc.

Traduttore traditore !

[nexus4]

Effectivement ce point peut sembler problèmatique.
On a abordé la question avec elle, as-tu lu l'interview ?

[Cooltrane]

excellente interview (je viens de la lire) - et j'avais prévu une relecture cet été (période de disette de sortie)

Pour bien faire la différence, il faudrait que je lise plus sur le personnage (les deux BD proposées en-dessous, par ex)

Faut dire que mon année au Mexique durant les 80's (dont 6 mois de vacances) n'avait donné l'occasion de visiter pas mal de sites (j'ai une faiblesse pour les Toltèques - et les Olmèques de la région Tasco/Oaxaca et leurs têtes colossales), mais je n'ai pas retenu le souvenir de La Malincha (pourtant j'ai dû au moins en entendre parler). C'est d'autant plus étrange que j'avais entendu parler de la Llorona (autre "légende féminine" de l'Amérique Centrale) et que je ne l'ai pas oubliée, celle-là

Je reste avec la même impression de Sunderclock, où l'on ressent un peu le besoin d'en faire une icône féministe (la Péné doit en être verte de rage et jalousie ) - parce que c'est dans l'ère et l'air du temps.

J'aime bien aussi (mieux?) la couve espagnole.