[PREVIEW] Cache-cache bâton - Lepage - Futuropolis

[zxcvbnm]

Message précédent :
Je reviens de la librairie. Alors comme le Tapir, le sujet ne m'emballe pas trop mais graphiquement c'est quand même un bel album. Quelques faiblesses sur certaines cases (comme celle de l'explosion atomique) mais globalement c'est très beau.

On sent quand même que ça s'essouffle un peu vers la fin (il y a un petit passage vers les pages 200 où le dessin est visiblement moins travaillé) mais ça reste très correct et un sacré boulot.

Franchement pour 30 euros, ça vaut le coup.

[Le Tapir]

Tu es du genre à acheter de la bd au kilo toi? Tu sais que t'achètes pas du poisson hein! T'es pas au marché là...

[zxcvbnm]

Tu es du genre à acheter de la bd au kilo toi?

En tranches c'est moins pratique pour lire

[Le Tapir]

J'voudrais bien là lire, mais j'ai un Kid paddle sur ma pile de lecture. Il va mobiliser toute mon intelligence et j'ai bien peur de sortir trop épuisé de cette lecture pour ensuite apprécier à sa juste mesure la légèreté primesautière et les calembours d'un chretien de gauche comme Lepage...

[Lartpenseur]

Kid Paddle est la critique aussi acerbe que fine de l'avilissement de la jeunesse à travers la démocratisation des jeux vidéos ludiques. Moi je lis une page par jour pour méditer dessus, façon aphorisme.
D'ailleurs, à quand un Kid Paddle sur un jeune lecteur sombrant dans la BD ?

Lepage, bon c'est du Lepage quoi.

[Le Tapir]

[j0lindien]

Acheté aujourd'hui la version limitée. C'est beau c'est gros et j'ai pas comparé avec la version normale mais au final c'est le même format que mes autres Lepage (Printemps, îles, Armen, Lune). Il y avait une version plus petite pour ceux là ??

[jolan]

Donc je résume :

c'est un gros bottin
et c'est pas cher pour ce que c'est

Reste à déterminer si c'est superficiel (donc bien une BD) ou digne des grands romans de Marc Lévy

[Le Tapir]

Pour avoir eu les deux versions en main, ma préférence va nettement vers le petit format, mais comme cela a été rapporté plus haut, c'est vrai qu'il semble que la qualité du papier (et donc d'impression, ou de rendu) est meilleur sur la Deluxe.

[danielsansespace]

Acheté aujourd'hui la version limitée. C'est beau c'est gros et j'ai pas comparé avec la version normale mais au final c'est le même format que mes autres Lepage (Printemps, îles, Armen, Lune). Il y avait une version plus petite pour ceux là ??

Vu aussi la réédition de Ar Men en luxe, mais pas vu de différence avec l’édition normale en taille. Ce qui laisse penser que les bd normales sont maintenant du luxe et que les standards rapetissent sévèrement.
Edit: En fait, pour Ar Men , c’est juste quelques pages ajoutées, au même format.
Pour le Tirage limité du dernier, c’est le format normal et le standard est donc en format réduit A4. Mais ce qui est aussi rigolo, c’est que la version digitale est également 8 Euros plus cher en version limitée qu’en version normale… et là ça reste difficile à justifier…

[Le Tapir]

Alors ça c'est une possibilité...

[Le Rescator]

AVERTISSEMENT !

Pas encore lu, donc je ne sais pas si c'est important, mais le visuel ci-après ... :

[Révéler] Spoiler:

... correspond à la page 302 de l'album dans chaque version respective, qui est aussi ...

[Révéler] Spoiler:

... la dernière de l'histoire !

[edgarmint]

Lorsque j’ai parcouru cette bande dessinée en librairie, le sujet me paraissait pouvoir rejoindre celui de La communauté d’Hervé Tanquerelle. Il n’en est rien. Hervé Tanquerelle, de mémoire, décrivait l’expérience, là où Emmanuel Lepage essaye de reconstruire ce qui s’est jouée entre les adultes, dont ses parents, lors de leur tentative de partager une telle expérience de vie ensemble. Enfant à l’époque, ses souvenirs sont épars et il les suspecte déformés par la mémoire, il va donc au contact de tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à l’aventure qui, il le sait, l’a impacté (afin qu'il n'y ait pas tromperie dans mon propos, je précise qu'il n'y est ni question de secte ni question de pédophilie... il est question de relations humaines).

La mise en place aurait sans doute gagné à être davantage ramassée tant elle est noueuse avec ses réguliers va et vient dans les époques, tant elle se perd parfois dans un souci d’exhaustivité et tant il est compliqué de reconnaitre les nombreux protagonistes qui peuvent parfois sembler comme interchangeables. Au fur et à mesure, même si ces caractéristiques persistent, ce sentiment s’estompe et j’ai saisi que, consciemment ou non, l’auteur donnait là à toucher du doigt la difficulté sans nom qu’à dû être la reconstruction de ce récit sur la base de ses souvenirs et, surtout, des multiples témoignages recueillis par ses soins. L’histoire, le « ce qui s’est joué », se cristallise avec le temps et l’auteur propose de belles séquences humaines qu’il livre sans fard, donc avec toute leur consistance et dans toute leur complexité.

Je suis étonné de la tonalité très grise et pluvieuse (la Bretagne, sans doute…) de la mise en couleur, peut-être pour permettre à certaines séquences d’être lumineuses, mais qui confère une tonalité assez sombre au récit, ce qui n’était peut-être pas l’objectif recherché. Il n’en demeure pas moins que le dessin est sublime et certaines planches sont à tomber.

[ar sparfel]

J'ai acheté cet album en double il y a plus d'un moins.
En double pour l'offrir à mon père qui a 80 ans et qui a vécu l'époque racontée par Emmanuel Lepage.
Et puis je l'ai également acheté car le jeu "cache-cache bâton" me parle : je me revois à 12/13 ans, jouer à la "gamelle" sur le même principe, la nuit avec mon frère, ma sœur et les 5 enfants d'amis à mes parents. De très bons souvenirs.

Et puis, en plusieurs soirs, j'ai lu cette tranche de vie d'Emmanuel Lepage.
Une plongée dans la bretagne des années 70, et celle des années 2020.

Sur le forme, un bel ouvrage, agréable à lire et à feuilleter.
Comme Edgarmint, j'ai éprouvé une certaine difficulté à distinguer parfois les changements d'époque. Le dessin est très agréable, mais avoir parfois des difficultés à distinguer les protagonistes. Cela est certainement dû à la volonté de l'auteur de rester un peu flou pour respecter les différents acteurs de cette histoire. L'inconvénient de cette mise à distance, est justement une mise à distance entre l'auteur et le lecteur que je suis. Un regret concernant la mise en couleurs qui dégage une certaine ambiance sombre alors qu'elle ne l'est pas.

C'est facile de porter un regard, un jugement sur cet album, mais il n'a pas dû être facile à imaginer, concevoir, mettre en page, trouver une ligne directrice pour présenter toutes ces informations et témoignages recueillis.

Sur le fond, j'ai beaucoup apprécié le premier tiers, avec la présentation de ses parents notamment et la société bretonne catholique en mouvement, en évolution. Etant passé par un mouvement d'action catholique, énormément de choses font écho sur ce que j'ai pu vivre ou ressentir : une religion qui voulait évoluer et se centrer sur l'humain. Cela fait plus de 25 ans que je me suis éloigné de tout ça, sans doute parce que l'évolution qui a suivi n'a pas été la bonne avec le retour d'un certain traditionalisme.
Lorsque mon père aura fini la lecture de l'album, il faudra que je puisse échanger avec lui, car des souvenirs d'ado que je peux avoir, mes parents et leurs amis avaient ces échanges, ces discussions et l'idée de créer des communautés, rien de sectaire, mais ouvert sur la société, ancré à gauche et souhaitant un catholicisme progressiste. Cela ne s'est jamais mis en place concernant mes parents et ce sera intéressant pour moi de comprendre pourquoi.

Bref, un album audacieux de la part d'Emmanuel Lepage, très riche, très dense.
J'aurais aimé finalement que l'auteur parle un peu plus de lui. Il aborde son enfance, ses découvertes de la BD, etc et j'aurais bien aimé en apprendre plus sur lui. Et je comprends qu'il ne l'ai pas fait, ce n'était pas le sujet, le sujet concerne ses parents, il était un peu acteur, mais surtout spectateur de ce qui s'est passé. Il a eu le courage d'aller à la rencontre des protagonistes de l'époque, de faire remonter à la surface ces moments vécus ensemble.