Les titres dont la publication à démarré avant 2018 mais toujours en cours de publication, avec au moins un numéros en 2018 comptent, tout comme ceux dont la publication reste en cours en 2019. Par contre, les recueils d'histoires publiées avant 2018, ce sera pour un autre bilan. Le but n'est pas ici de scruter la culture générale

Donc pour moi ça donne ça :
10/ Stray Bullets - Sunshine Rose / Lapham (Image, ongoing)
Lapham continue sa chronique d'une amérique des marges, la majorité, un titre qu'on qualifie souvent de pierre maîtresse du "Noir" en comics (avec les Parker de Cooke), mais c'est selon moi encore plus une satire, ce qui devient de plus en plus évident dans l'Amérique de Trump. La logique du "Comment s'en sortir" continue donc d'être poussée dans ses plus absurdes retranchements.

9/ Punisher: The Platoon /Ennis & Pavlov (Marvel, mini)
Le Punisher le plus fort depuis le premier chapitre de son Punisher Max, le surpassant peut-être. ALors oui, comme souvent chez Ennis, le personnage féminin est caricatural, mais pour le reste, on à affaire à une des structures narrative les plus complexes qu'Ennis ai jamais proposé (sa série actuelle A Walk Through Hell semble indiquer cette nouvelle tendance chez l'auteur), et comble du bonheur, l'histoire est prenante, et Pavlov est au sommet de son art.
8/ Prison Pit #6 / Johnny Ryan (Fantagraphics, GN)
Conclusion qui s'est fait fésirée d'une des séries les plus jusqu'au boutiste de la décennie, voir plus. Ultra violence, abstraction graphique, mutations infinie, Ryan laisse de côté la provoc pipicacasodomie (sniff) pour une oeuvre en apparence aussi vulgaire, mais finalement psychédélique.

7/ Mister Miracle / King & Gerards (DC, maxi-series)
Si je dois lire un comics de superhéros mainstream en 2018, autant que ce soit ça.

6/ The Wild Storm / Ellis & Davis-Hunt (DC/Wildstorm, maxi-series)
Warren Ellis au sommet de son art. Les 6 premiers numéros était une sympathique mise en place, un remake en profondeur de l'intégraloté de l'univers Wildstorm. Depuis, on est passé dans une autre dimenssion, avec des expérimentations inédites dans son oeuvre, et une densité de lecture rafraichissante, une lecture touffue, technique mais agréable. L'aboutissement.

5/ Prism Stalker / Sloane Leong (Image, ongoing)
Un titre SF à contre-courant, qui remet en question la technologie, et qui laisse son récit se porter par la narration et le dessin, une belle surprise, quelque part entre Paul Pope et Speed-McNeil

4/ Why Art? /Eleanor Davis (Fantagraphics, GN)
Dans le créneau Scott McCloud, Davis à réussi à égaler le maître, à sa façon, simple et puissant.

3/ Mudbite / Dave Cooper (Fantagraphics, GN)
Le retour à la BD de Dave Cooper est un évènement en soit, et ces deux histoires sont avant tout un plaisir visuel, même si on retrouve les obsessions angoissées de son auteur, un artiste qui encore 30 ans plus tard continue de progresser, un festin visuel.

2/ My Heroes Have Always Been Junkies / Brubaker & Phillips (Image, GN)
Brubaker réussi ici à trouver un nouvel angle à son genre de prédilection, et ce sous forme d'écho à ses tout débuts indés. Phillips se renouvelle également, notamment avec une coloristation nouvelle (du fait de son fils), et cette nouvelle en périphérie de l'univers "Criminal" est bien plus qu'un simple avant goût du retour de la série qui à fait son succès. Entre Gus Van Sant et Chandler.

1/ Poochy Town / Jim Woodring (Fantagraphics, GN)
Le retour du roi, le meilleur cartoonist des 25 dernières années enfin de retour avec un nouveau volume d'aventures dans l'univers de Frank, la série la plus facile à lire de l'histoire de la BD, un hymne à la curiosité, car chaque page tournée dévoile une bifurcation de l'univers, voir plus.

Sabrina n'était pas loin du top, mais au final, l'album m'a plus intrigué que plu. La fin de Berlin était au niveau, et les derniers numéros de Love & Rockets super, mais étant donné qu'il s'agit de séries en cours depuis des décennies et qu'elles n'ont pas particulièrement besoin de défense, je m'y suis moins impliqué que dans Stray Bullets en 2018.
j'ai lu pas mal de Marvel cette année, mais dieu que ce fut pénible pour l'essentiel. DC en superslip, ce fut bien meilleur, mais, on est très très loin de réinventer la roue, ou ne serait-ce que du côté de l'ambition des deux précédentes décennies. Dark Horse continue de publier des titres de qualités dans la plupar de ses franchises (mignolaverse, Aliens...), mais c'était plus sage que d'habitude. J'aurais aussi voulu citer Kaiju Max, mais le présent volume accumule les retards, et n'est pas meilleur que les excellents précédents. Et sinon, je continue de rester circonspect sur Jeff Lemire, trouvant Black Hammer loin d'être aussi original que mes congénères semblent l'appréhender... Bref, une année essentiellement belle pour des valeurs sûres, directement de retour au top après une certaine absence, quelques confirmations, et une réelle découverte.