de Bolt » 04/11/2020 14:56
Le côté "figé" était une contrainte que Moebius se mettait, il ne voulait aucun artifice pour illustrer le mouvement, même s'il a dérogé de temps à autres à cette règle.
Je pense qu'à un moment donné, Moebius s'est affranchi des objets BD et illustrations pour créer compulsivement des univers, avec ou sans drogues, du simple coup de crayon au plus élaboré. Un work-in-progress, sans début ni fin (ou en boucle, il n'a pas choisi "Moebius" pour rien). Ca se ressentait dans sa façon d'écrire, c'était une approche... mmm... assez dadaïste. Il lançait un tas de lignes narratifs, oubliant sans doute ce qu'il a pu faire précédemment, et ramassait ce qui restait.
Le fait qu'il est ait travaillé d'autres medias (sans que ça aboutisse à beaucoup de choses concrètes) est révélateur de sa curiosité et de son envie de créer au delà de la planche.
Reste que, à mes yeux, Arzach (1975/1976) puis The Long Tomorrow (1976) ont marqué le monde de la BD, tous pays confondus, et tellement profondément qu'il y a un "avant" et un "après" Moebius.
C'est le "dessinateur préféré de ton dessinateur préféré".