Anachronisme dans la BD FB

[lusabets]

Bonjour
Voici une rubrique qui va en énerver plus d'une, et plus d'un.
L'anachronisme dans la bande dessinée franco-belge.
Un sujet qui me passionne. Plus on avancera dans le temps, et plus ce sujet devrait s'étoffer.

Attention :
je ne remets pas en cause la qualité narrative ou graphique de la bande dessinée en question,
mais un anachronisme flagrant qui saute, normalement, aux yeux.

Je vais commencer cette série par un détail dans la bande dessinée Le Merlu, tome 2, Les Routes de Sang.


Page 41, l'action se situe vers 1942. Je vois une bicyclette avec un feu arrière (je pourrais même citer la marque : Soubitez) datant des années 1970.

Détail :

Merlu-2b.jpg (74.27 Kio) Vu 1960 fois

Arrière typique d'une bicyclette fabriquée vers 1970, garde boue chromé, porte bagage lui aussi chromé, et surtout ce feu rouge arrière...

Je vais me répéter : Ce n'est pas une critique, c'est une constatation !

[Coldo3895]

J'aime bien ces sujets rigolos.

Par exemple... zut je ne me souviens plus de l'album mais il me semble bien avoir vu quelque part Astérix en train d'éplucher des... pommes de terre !

[Morti]

J'aime bien ces sujets rigolos.

Par exemple... zut je ne me souviens plus de l'album mais il me semble bien avoir vu quelque part Astérix en train d'éplucher des... pommes de terre !

Il y avait déjà le druide belge qui trempait les frites à mains nues dans l'huile bouillante...

[Morti]

Il y a aussi les anachronismes volontaires, Hermann en a placé quelques uns dans un Comanche.

[Ocatarinetabelatchixtchix]

Lucky Luke boit souvent du Coca Cola dans ses albums ce qui n'est pas un anachronisme puisque cette boisson existait déjà à l'époque. En revanche, ce format de bouteilles n'existait pas et n'est apparu qu'au 20ème siècle

[Aldaran]

J'aime bien ces sujets rigolos.
Par exemple... zut je ne me souviens plus de l'album mais il me semble bien avoir vu quelque part Astérix en train d'éplucher des... pommes de terre !

Il y avait déjà le druide belge qui trempait les frites à mains nues dans l'huile bouillante...

Ah, oui, mais là, ça relève pratiquement du registre de l'uchronie !

[lusabets]

En parlant d'uchronie, je m'aperçois que Pépé Malin est plus âgé qu'il veut bien le prétendre.
Je m'en aperçois en lisant L'Assassin des Petits Carreaux dont l'action se situe dans les années 1920 à Paris.
Page 59, dans cette vignette, la camionnette me dit quelque chose...

Aux Halles de Paris, en 1920, on trouve un fourgon Citroën HY semblable à celui de Pépé Malin.

Fourgon HY.jpg (45.94 Kio) Vu 1669 fois

Ce fourgon, surnommé Tub, très mode actuellement pour le food-truck, n'a été mis sur le marché que vers 1948/1949.
Pour rappel :

Hugot-Pépé Malin.jpg (24.45 Kio) Vu 1663 fois

[thyuig]

Bonjour
Voici une rubrique qui va en énerver plus d'une, et plus d'un.
L'anachronisme dans la bande dessinée franco-belge.
Un sujet qui me passionne. Plus on avancera dans le temps, et plus ce sujet devrait s'étoffer.

Attention :
je ne remets pas en cause la qualité narrative ou graphique de la bande dessinée en question,
mais un anachronisme flagrant qui saute, normalement, aux yeux.

Je vais commencer cette série par un détail dans la bande dessinée Le Merlu, tome 2, Les Routes de Sang.


Page 41, l'action se situe vers 1942. Je vois une bicyclette avec un feu arrière (je pourrais même citer la marque : Soubitez) datant des années 1970.

Merlu-2a.jpg

Détail :

Merlu-2b.jpg

Arrière typique d'une bicyclette fabriquée vers 1970, garde boue chromé, porte bagage lui aussi chromé, et surtout ce feu rouge arrière...

Je vais me répéter : Ce n'est pas une critique, c'est une constatation !

Plus que l'anachronisme lié au phare, ce qui me choque sur ton image, c'est l'absence de triangle arrière au niveau du cadre du vélo. En l'état, le vélo ne peut pas tenir.

[lusabets]

Plus que l'anachronisme lié au phare, ce qui me choque sur ton image, c'est l'absence de triangle arrière au niveau du cadre du vélo. En l'état, le vélo ne peut pas tenir.

Où l'on voit la difficulté de dessiner une bicyclette, un vélo, un spad, une bécane, un gadin, un bicloune...
C'est tout un art, tout comme le dessin des chevaux, des bagnoles, etc.
Beaucoup de dessineux ne sont pas à l'aise pour représenter une bicyclette.
Je me souviens d'un magazine Spirou, spécial Tour de France, dans lequel on évoquait cette difficulté qu'ont les dessinatrices ou les dessinateurs pour représenter un vélo. Certains s'en sortaient élégamment en plaçant une foule devant les coureurs cyclistes. Hop ! Astuce.

On peut continuer le florilège de bicyclettes improbables, toujours dans Le Merlu, tome 2.
Ces bicyclettes ne sont qu'assemblages de tubes de métal posés, collés au petit bonheur la chance.

Bicyclette P24.jpg (110.23 Kio) Vu 1391 fois

Où l'on voit Spirou et Fantasio de Bravo.

Le pédalier entraînant la chaîne a disparu lors de l'encrage,
de même que la roue arrière...

Ce qui n'enlève rien à la qualité de l'album.

[lusabets]

Bonsoir
Mon "chouchou" : Atom Agency de Schwartz et Yann.
Page 11, le coup du téléphone dans un bistrot.
Rappel :

L'on voit un beau taxiphone qui m'avait déjà troublé.

Atom02 (1).jpg (57.61 Kio) Vu 1186 fois

Ce taxiphone existe bien et est bien reproduit.
Il s'agit d'un Type Saint Cyr BCI Province.

Type St.Cyr BCI Province.jpg (72.68 Kio) Vu 1184 fois

Il me semble que nous sommes en plein Paris, capitale de la France, ville lumière.
Lors de la première vision de ce poste téléphonique, j'avais été étonné que l'on trouve un appareil avec lequel le héros s'adresse à une standardiste pour obtenir un n° dans Paris... alors que l'automatique existe dans le département de la Seine depuis belle lurette.
Rappelons ce que c'est que ce "taxiphone" type St.Cyr BCI Province :
- Type SAINT-CYR BCI (Batterie au Central Intégrale), interurbain, manuel à monnaie 10F et 20F, à timbres d’encaissement (1924) équipé d’un circuit téléphonique identique à celui des postes agréées des PTT 1924.
Ce modèle a notamment équipé les villes de province, non reliées au réseau téléphonique automatique. (Sans manivelle)

Je vous donne mes sources que le dessineux Schwartz aurait pu trouver facilement :
https://publiphonie.monsite-orange.fr/page-562ea27e0d3d3.html

C'est bien dommage. Le dessinateur s'était très bien documenté sur le coup, avait bien reproduit le bouzin, mais le petit grain de sable est arrivé : nous sommes dans Paris (ville lumière).

[lusabets]

Vers 1930 les premiers taxiphones urbains munis d’un cadran, compatibles avec les premiers réseaux automatiques sont installés en France. Désormais, dans les grandes villes où le réseau urbain est automatisé, l’usager se passe à présent des services des opératrices.
Le principe technique est que pour obtenir la tonalité dans le but de téléphoner à un abonné à l'aide du cadran téléphonique, il faille d’abord introduire au préalable un jeton ou une pièce de monnaie dans l’appareil.

Voici le type d'appareil téléphonique que l'on aurait pu trouver dans le sous-sol de ce café parisien :

Type Paris 1937-1947.jpg

Bon, l'action se déroulant en 1949, alors, ce sera ce type-là :

Type Benjamin 1946-1.jpg

C'est à dire un appareil téléphonique avec un cadran.

[lusabets]

Les images précédentes sont toujours "piquées" sur le site dont je parle.

Soyons mesquins, j'aime bien asticoter.
La vignette suivante :

Atom02 (2).jpg (64.43 Kio) Vu 1159 fois

L'on voit les cagouinces du bistrot (j'avoue que je suis fouille-merde) et l'on voit un beau rouleau de papier-Q.
Mazette, des chiottes avec du papelard en rouleau (à l'époque existait surtout le PQ en feuille-à-feuille) alors que si les auteurs avaient mieux lu San-Antonio, ils auraient su que, dans les cafés parisiens, souvent au sous-sol, on trouve les WC et le téléphone. Les gars qui allaient aux WC se servaient souvent des pages du bottin téléphonique pour pallier au manque de papier, c'était une tradition qui embêtait notre brave commissaire San-Antonio lorsqu'il cherchait un correspondant dont le nom commençait par un A ou par un Z. Les pages de début et de fin de l'annuaire étaient manquantes.

Aussi, une précision qui demande à être vérifiée : sur l'image, l'annuaire téléphonique nickel est titré :
Bottin 1949 PTT.
Cela nous situe l'année du récit. Ce serait peut-être l'explication que cet ouvrage ne soit pas encore pillé car il vient d'être livré le jour même... Et il y a encore du papier-Q.
Euh, je crois que Bottin est une boîte privée qui publiait un annuaire téléphonique sous sa marque, et PTT, c'était Postes, Téléphones, Télégraphe, une Administration dépendant de l'État, qui émettait elle-même son propre annuaire. L'existence des deux noms est impossible. On parlait de Bottin comme d'un nom générique, au même titre que Frigidaire ou Mobylette.

Ce sont des détails qui me ravissent, moi le pinailleur (fouille-merde, aussi, pour vous servir)

[lusabets]

Hello. Le retour du pinaillage.
Ce qui va suivre, ce n'est pas un anachronisme, plutôt une belle gourance dans la documentation,
et un mauvais suivi du dessin dans le récit.
Trouvée dans l'album des Brigades de l'étrange, tome 1, Le Fantôme de Ploumanac'h.

.

Planche 10

.

Planche 11

.
Nous passons d'une locomotive type 020T à une locomotive 030T à la page suivante.
( Une locomotive vapeur à deux essieux se transforme en une loco à trois essieux... )
Sans compter que la loco à 3 essieux se transforme de nouveau dans la troisième vignette.
Le fanal supérieur joue à cache-cache.
La Bretagne est un lieu plein de sortilèges

Je rappelle bien que je ne critique aucunement le graphisme, ni la BD.
Je ne suis là que pour pinailler.

[Sysy77]

Marrant ce topic !

Tiens, j'en ai relevé un d'une dizaine d'années seulement, dans le tome 5 des Vieux Fourneaux "Bons pour l'asile" paru en 2018.

En 2002, dans les souvenirs de Pierrot alors qu'il est éducateur, on voit la petite fille Patricia qui deviendra policière jouer à faire des bracelets en élastiques de type Rainbow Loom, alors que ceux-ci ne cartonneront en France qu'en 2015 (et n'ont même été inventés sous cette forme qu'en 2011).


Tout pareil aucune critique de ma part, j'adore cette série.
C'est juste un truc rigolo qui m'a sauté aux yeux dès la première lecture.
Faut dire que mes gamins en ont fait des dizaines pendant deeeeessss mooooiiiis, et y reviennent encore, de temps en temps, lorsqu'ils s'ennuient.
Je me suis dit que les auteurs avaient peut-être vécu la même chose pour vouloir les caser dans leur nouveau bouquin.

[Luron]

Celle qui m'a le plus marqué c'est dans



Franchement, faire manger des tomates à ce chevalier errant du début de la guerre de cent ans, c'est dur à avaler...

[EYE OF DOOM]

Il y avait pas de tomates a l’epoque ?

[nexus4]

Nope. C'est étonnant, hein. Penser que César n'a jamais mangé de bolognaise.

Pas de patates, pas de tomates, ils ont du se faire iech pendant des siècles.
Tous les jours :
- Oh, chouette, de la bouillie avec du mil. Comme hier.

[EYE OF DOOM]

Nope. C'est étonnant, hein. Penser que César n'a jamais mangé de bolognaise.

Pas de patates, pas de tomates, ils ont du se faire iech pendant des siècles.
Tous les jours :
- Oh, chouette, de la bouillie avec du mil. Comme hier.

Cesar pouvait se rabattre sur de la vulve de truie farcie (cf les livres des grands cuisiniers romain de l’epoque).
C’est pas le mais qui a ete importé des Amériques aussi ?

Sinon dans la bd, on aurait du trouver quoi ? Des poivrons, des melons,…?

[lusabets]

Sinon dans la bd, on aurait du trouver quoi ? Des poivrons, des melons,…?

Des pommes, des poires et peut-être des scoubidous.

[mr_switch]

Les tomates, poivrons, pomme de terre, haricots viennent d'Amérique.

Au Moyen-Âge, en Europe, c'était plutôt tout ce qui existe aussi plus ou moins à l'état sauvage : ail, poireau, pois, carotte, panais, chou...
Et des carottes blanches ou jaunes, hein. Pas des orange. Les carottes orange apparaissent au XVIe siècle, suite des sélections, sans doute pour rentre hommage à la Maison d'Orange-Nassau. (Eh oui, l'orange précède la carotte orange. C'est pour ça que la carotte est orange, alors que l'orange n'est pas carotte.)