Alex Baladi appartient à ce groupe de quelques auteurs pour lesquels j'achète tout, parce qu'à la façon d'un fondu de jazz qui ne pourrait survivre sans avoir réussi à entendre tous les sons enregistrés de John Coltrane, chez moi, c'est le dessin de Baladi qui m'aspire, sa narration fabuleuse, éclatée, son bon sens, la grande humanité de ses personnages. Renégat ne déroge une nouvelle fois pas à la règle, tout en instillant ici une verve un peu perdue par l'auteur avec sa série sur Benny chez Atrabile, Baladi convoque l'aventure dans un genre précis : la piraterie.
C'est d'abord un magnifique livre aux éditions The Hoochie Coochie, entiérement toilé, au beau papier bien épais pour un noir et blanc parfaitement restitué. C'est ensuite l'histoire qu'un renégat, un pirate enfermé dans une geole conte à un écrivain, tout heureux de recueillir les confessions d'un pirate converti à l'islam. Drôle, parfaitement dessiné, toujours aussi inventif dans la narration, Renégat ne déçoit pas et propose définitivement un grand livre d'Alex Baladi.
toine74 a écrit:Certainement une belle pièce, mais à un prix plus que certain (160 euros )...
vacom a écrit:Quelqu'un a lu ceci ?
La mort, un moment difficile qui n’arrive qu’une fois dans la vie.
Sauf pour Benny.
Et donc: Benny est mort. Quelle déception. Benny est hyper déçu par la mort: comment aurait-il pu imaginer que la mort, c’était un truc aussi nul?
En attendant le tunnel – celui avec la lumière au bout – Benny entend des voix, car on discute au-dessus de sa tombe. Benny est désormais une icône de la révolution – mais qu’est-ce qu’une révolution, quand elle devient un argument commercial, ou le sujet d’un blockbuster? Et peut-on attaquer le système depuis l’intérieur? se demande un étrange trio en conciliabule dans le cimetière.
En parallèle, on suit Morgane Néville, l’écrivaine de science-fiction (et avatar de l’auteur?), qui poursuit un Benny apparemment toujours bien vivant…
Benny, c’est le jouet le plus fou que s’offre ponctuellement Baladi, ce grand bidouilleur de forme, qui trouve dans ce personnage un peu pathétique un magnifique vaisseau pour aborder bien des sujets. Ici: la page blanche, la culture populaire, la récupération des idéaux, et bien d’autres choses, dont, encore et toujours, la quête de l’amour.
Le monde se divise en deux: ceux qui lisent Benny, et ceux qui ne le lisent pas; ceux qui savent, et les autres… les pauvres! Bah, tant pis pour eux…
kilfou a écrit:vacom a écrit:Quelqu'un a lu ceci ?
Je viens de le lire (et je découvre Baladi par la même occasion)
C'est plutôt chouette, pas une histoire de pirate courante, la narration est très éclatée. Beau nB et très belle qualité d'édition.
C’est au fond d’une librairie spécialisée en bande dessinée que se rencontrent et retrouvent Patou, Rictus et Nour, trois adolescents joints par leur amour du dessin et leur envie de pratiquer. Là, Nabil, le libraire, va laisser les trois jeunes installer leur petit atelier (sous la forme d’une table dans la cour) et même les encourager, leur donnant parfois, comme un professeur improvisé, des exercices à réaliser. Nabil est un libraire au profil atypique : devenu gérant de la librairie un peu par hasard, il a néanmoins des idées et des principes bien arrêtés sur la bande dessinée, comme par exemple, ne pas vendre de Tintin… Le paysage, c’est celui d’une petite ville anonyme, durant l’été 1994, alors que monte, lentement mais sûrement, un mouvement plus exigeant dans le monde de la bande dessinée. Quant aux ados, entre celui qui rêve d’être professionnel, le dilettante éclairé et l’artiste douée, on devine déjà, dans les discussions, les ambitions, mais aussi les confessions, des destins qui risquent d’être passablement divergents.
Un monde en pleine mutation, c’est une déclaration d’amour discrète mais sincère à la bande dessinée, et plus spécifiquement au diy et au monde du fanzine ; mais c’est aussi un roman («graphique») d’apprentissage où le fond et la forme se mélangent de façon ludique et réjouissante.
Peu d’auteurs peuvent se targuer d’avoir une bibliographie aussi hétéroclite et fournie que Baladi; après pas moins de trente ans d’activité, l’auteur arrive encore (et toujours) à nous surprendre, et nous toucher.
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