toujours Comés fondu au noir
Loisel Zoom arrière
Dans le premier exemple, je vois plus un éloignement/rapprochement ou disparition/apparition, qui m'évoquerait plutôt l'arrivée d'un flashback. Dans le deuxième exemple, comme je le disais sur le topic des décors en trois cases, j'y vois un raccord dans l'axe.
J'ai profité des discussions précédentes pour relire le HS de Cinémaction (et qui rejoint effectivement ce que je pensais). Voici le tableau de Groensteen résumant les distinctions entre cinéma et bande dessinée.

-Concernant le mouvement, voilà ce qu'il en dit: "... les "mouvements d'appareil" (mobilté de la caméra, c'est-à-dire variation du point de vue) ne peuvent être approchés que par d'assez pauvres succédanés. Comme le dit ailleurs dans ce numéro Benoît Peeters, "tous les équivalents graphiques au travelling, à l'insert, au fondu enchaîné que certains auteurs de BD ont pu chercher ne font qu'accuser les différences entre les deux langages; ils ne parviennent pas à produire autre chose qu'un effet de citation". Ce qui est refusé à la bande dessinée, c'est donc en particulier le mouvement progressif, accompagné, ou encore ce que Deleuze, après d'autres, nomme la "conscience-caméra".
-Concernant le cadre, les reflexions de Groensteen dans
Système de la Bande Dessinée apportent d'autres précisions. D'abord sur la fonction rythmique du cadre: "... la bande dessinée, en exhibant des intervalles (alors même que la persistance rétinienne efface la discrétisation de la pellicule filmique), distribue rythmiquement la fable qui lui est confiée. Pour ignorer la vitesse (ses images sont immobiles et aucune voix n'imprime à ses dialogues un débit), elle n'en propose pas moins une lecture cadencée, une opération rythmée de franchissement de cadres. Son discours a cette particularité d'être discontinu, elliptique, saccadé. Chaque vignette nouvelle précipite le récit et, simultanément, le contient. Le cadre est l'agent de cette double manoevre de progression/rétention."
La fonction lecturale du cadre peut aussi apporter un éclairage sur ce rythme haché: "... un cadre est toujours l'indice d'un quelque-chose-à-lire. Lorsqu'il "rencontre" un cadre, le lecteur est tenu de présupposer qu'il y a là, à l'intérieur du périmètre tracé, un contenu à déchiffrer. Le cadre est toujours une invitation à s'arrêter et à scruter."