Relu le tome 1 avant d’enchaîner sur le tome 2 ce matin.
A la deuxième lecture, ce tome 1 est toujours aussi qualitatif : une grande aventure maritime, inspirée de faits réels donc avec un poids renforcé, une galerie de trognes et de personnages très charismatiques, des décors majestueux et des ambiances dingues. Je reste, deux ans après, un grand fan de ce début de récit.
Cependant, je vais être beaucoup moins dithyrambique que ce que j’ai pu lire jusque-là sur le tome 2. Le principal souci pour moi est inhérent à l’histoire et à l’Histoire : un huis-clos sur une île, avec une faible variété de lieux et de paysages.
Or, justement, je suis avant tout un grand amateur de variété paysagère et de grands espaces, donc forcément…
Au final c’est graphiquement très beau mais hormis quelques planches (comme celle identique à l’ex-libris de BD Fugue) qui m’ont scotchées, le reste du temps c’est surtout beaucoup de tronches de personnages, de dialogues sur des cailloux ou du sable. Un peu répétitif…
Scénaristiquement, si l’histoire est encore une fois remarquable du fait de la base réelle derrière, je me suis un peu ennuyé, perdu dans le bla-bla et les lourdeurs des échanges. J’ai trouvé cela un peu redondant, toujours les mêmes rengaines, encore et encore : des dizaines de pages tournant autour
du méchant Jeronimus qui a vrillé, de sa bande de bourrins prêts à tout massacrer et de Lucretia qui ne sait pas comment évoluer dans ce milieu, prise entre plusieurs feux. Le tout en attendant bien sûr le beau chevalier Hayes, perdu avec ses alliés sur un îlot dont on ne sait pas grand chose avant le dernier tiers du récit.
En fait, une fois que l’on a compris ce qu’il va se passer (et on pouvait le supputer dés le tome 1), le reste n’est qu’un déroulé de violences et un enfoncement dans l’abîme. Toujours les mêmes gestes et situations.
Autant je n’avais ressenti aucune longueur dans le premier tome, ni à la première ni à la deuxième lecture, autant j’en ai trouvé plusieurs dans ce tome 2.
Et je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé car si j’ai adoré relire le 1 et que je serais prêt à le relire de nouveau, je ne suis pas certain que je prendrai du plaisir à relire le tome 2 à l’avenir. A 35 euros le bouquin, cela fait cher de la lecture « one shot ».
Toutefois je salue le travail des auteurs, les recherches historiques et la partition graphique de toute beauté.
"Mais la plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le coeur de ton peuple.
Je te confie cela, car lorsque ma vie s'achèvera,
Toi, tu seras roi. »
Terenas Menethill II