Oncle Hermes (dans le topic général Batman) a écrit:Sinon, dites, c'est une impression ou on a très peu parlé ici du dernier tome de Batman par Paul Dini, éclipsé par d'autres sorties comme Dark Knight III ? C'est bien dommage, parce que moi ça m'a à nouveau mis une grosse claque.
Le Complot a écrit:Va sur le bon topic, peut-être y trouveras-tu ton bonheur, et ce sera même l'occasion de développer.
Oncle Hermes a écrit:Ce T.3 regroupe tous les épisodes écrits par Dini, très bien servi au dessin par Dustin N'Guyen, pour la série Streets of Gotham (2009-2011)
Oncle Hermes a écrit:Et si le T.2 m'avait laissé un poil tiède...
Oncle Hermes a écrit:..., le choix du noir de chez noir. Bienvenue à Gotham, la ville où se faire faucher les cadeaux de Noël des enfants de l'orphelinat n'est que le prélude à de bien plus glauques révélations
Oncle Hermes a écrit:... Et puis, ces considérations générales posées, il y a quand même une chose dont j'aurais aimé débattre avec ceux qui ont lu l'album, parce que jusqu'à il y a quelques minutes c'était de l'ordre du "rhâââ je suis presque sûr que c'est ça, mais bon on va quand même présenter ça comme une théorie peut-être fumeuse de ma part, on sait jamais..."... jusqu'à il y a quelques minutes, parce que du coup j'ai fait une recherche, quand même, en parallèle de l'écriture de ce post et j'ai trouvé la *%¤£#° de confirmation officielle.... du coup est-ce qu'on peut parler de la façon virtuose et en même temps intensément perturbante dont Dini, sans jamais le dire explicitement (en tout cas dans le cours du livre) nous gratifie de sa propre version des origines du Joker ??? (Et est-ce que ne serait pas juste la meilleure version existante ?...)
jb681131 a écrit:Ce qui est super dans ces épisodes, c'est que le récit est du point de vue de la rue, des victimes et des méchants, et non de Batman.
jb681131 a écrit:Pour du noir de très haute qualité il y aussi:Les patients d'Arkham
Batman: Arkham Asylum tome 1: A serious house on a serious earth
Batman, le chevalier noir tome 2: le cycle de violence
jb681131 a écrit:Il faut savoir qu'a la base l'histoire "Killing Joke" d'Alan Moore n'avait pas pour but d'être inscrit dans la chronologie officiel du Batman. Ce n'est que grace à l'histoire "The man who laughs" de 2005 que cette histoire devient rattaché à la chronologie officiel. Plein d'auteurs ont raconté les soit-disant origines du Joker, toute différentes. Et c'est même pour cela que Nolan dans son film "The Dark Knight" a prit le parti de faire dire une anecdote différente à chaque fois que le Joker raconte pourquoi il est comme il est.
Oncle Hermes a écrit:
Faut-il le rappeler en ces lieux ? Paul Dini a été l'un des principaux maîtres d'œuvre des séries animées de DC dans les années 90, dont les très cultes aventures de Batman ; le scénariste de Mad Love, mettant en vedette sa création Harley Quinn, et d'un excellent run sur Detective comics prolongé par la non moins excellente mini-série Streets of Gotham (tous dispos en VF chez Urban) ; et l'un des concepteurs du jeu vidéo Batman : Arkham City. Voir son nom associé une fois de plus en couverture à celui du Chevalier Noir est donc fort prometteur, mais, a priori, pas étonnant. Sauf que : Dark Night: A True Batman Story est en réalité un récit... autobiographique.
On commence par y suivre le jeune Paul en mode petit nerd des familles, qui se découvre le super-pouvoir de peupler sa solitude de personnages imaginaires dont il imagine les actions autour de lui. On le retrouve au début des années 90, à cartonner dans le cartoon, où tout semble, apparemment, lui sourire (excepté sur le front sentimental). Et puis, il y a cette nuit, au centre du récit, où les choses basculent, lorsque ses pas croisent ceux de deux voyous qui le tabassent, le dévalisent, menacent de le flinguer et le laissent avec une mâchoire à moitié pulvérisée. Conséquences : une chirurgie faciale lourde mais surtout une descente dans la dépression... Comment continuer à écrire des aventures de Batman après une telle expérience ? Dans l'univers mental du scénariste, les super-villains du show menacent de prendre le dessus, donnant corps et voix à ses angoisses et insécurités. À défaut d'avoir pu intervenir dans la réalité -- ou, même tout simplement, d'être un modèle si peu que ce soit "réaliste" d'action face à une agression physique véritable --, Batman pourra-t-il sauver notre héros par une autre voie ?
Superbement illustré par Eduardo Risso qui n'hésite pas à varier les techniques et les approches graphiques d'une scène à l'autre (voire au sein d'une même case), et qui livre là, à mon avis, l'un de ses meilleurs travaux, le récit cathartique de Dini sait être touchant tout en restant, paradoxalement (?), souvent très drôle ; au-delà de sa mésaventure personnelle, il nous offre un aperçu très appréciable de la vie et du travail de l'équipe d'animation Warner à laquelle il appartenait à l'époque ; et encore au-delà de ça -- et surtout -- il propose une réflexion des plus appréciables sur la façon dont ces personnages irréalistes (même Batman) voire carrément loufoques que sont les super-héros peuvent néanmoins nous inspirer et nous soutenir au quotidien et dans certaines épreuves.
Si en plus je vous dis qu'au détour de tout ça, plusieurs pages nous dévoilent, incidemment, le pitch d'un épisode jamais réalisé où Batman rencontrait le Sandman de Neal Gaiman et sa sœurette la Mort, je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus pour vous inciter à mettre toutes affaires cessantes ce titre au sommet de votre pile de comics à lire.
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