« Non, 'dech, t'es pas tout seul »
(et je suis soulagé que quelqu'un d'autre ait décidé d'être le premier à faire part ici de ses réserves -- reçois donc mes lâches remerciements).
Pour l'instant je ne l'ai lu qu'une fois, mais en effet la narration ne prend pas le lecteur par la main, et certains moments laissent même songeur (pages 7 et 8 : c'est seulement au moment de partir que Christine fait la connaissance de son collègue Alain ; pourtant, ils ne semblent pas travailler dans un open space à plusieurs dizaines d'opérateurs -- c'est pas bien grave mais ça distrait la lecture, or dans ce genre d'histoire les distractions sont fatales).
Plus largement, même si j'ai été ravi de suivre le dessin de Magda sur 70 pages, je ne suis pas sûr que le récit, pour toute sa complexité (apparente ?), en demandait autant. On comprend que les auteurs apprécient l'occasion de s'affranchir du carcan des 46 planches, mais pour autant je doute que le lecteur lamba (si tant est qu'existe un tel "animal lecteur"©) prendra sans tiquer l'habitude de claquer souvent 15 (quinze) euros pour un album qui donne le sentiment que l'histoire a été étirée au service d'une mise en page aérée plutôt qu'au service du récit proprement dit (c'était déjà ma réserve en découvrant les trois pages en preview).
L'argument du coût des livres n'a sans doute jamais été aussi crucial qu'en ces temps-ci : on peut noter que Raoul Cauvin, sur son blog, signale que ses ventes sont en baisse, crise faisant, et que Van Hamme également déclare depuis quelques années que le fonds de ses séries ne se vend plus autant qu'avant.
À partir de là, la discussion devient délicate : en qualité de lecteur on n'a pas à juger du « droit » des auteurs à utiliser ou pas des 70 pages ; mais on doit bien, lecture faite, tirer sa propre conclusion : ça les valait ou pas, je le referai ou pas. En l'occurrence, je regrette de constater qu'à mon goût ça ne les valait pas -- n'était le plaisir d'avoir parcouru 70 planches de Magda, bien sûr...
Je souhaite évidemment bonne chance aux
Petits adieux (quelqu'un a compris le titre ? C'est une référence musicale ? C'est souvent un peu énervant d'être laissé à la porte comme ça, non ?), mais je crois que
Charly commence déjà à me manquer...