Début de lecture un peu fastidieux (diable, les accents cockneys de certains personnages), mais après, c'est Grandiose.
Pas de rencontre avec Tarim pour le nouveau pape, mais une ascension vers le Juge de Toutes Choses, observateur de nos vicissitudes sur la Lune. Et qui annonce la fin solitaire et malheureuse de Cérébus. Et s'il n'est pas content, qu'il se rappelle comment s'est achevé son deuxième mariage (avec Astoria, si, si !).
Découvrant Iest dévasté par les Cirinistes à son retour de la Lune, Cérébus trouve refuge chez Jaka et son mari Rick.
Les joies de la vie de couple...
Puis alors que le travail de Jaka allait commencé à payer, les Cirinistes reviennent arrêter tout le monde dans le bar où Jaka dansait.
En parallèle, la jeunesse de Jaka est racontée, et les climax des deux histoires (passées et présentes) se mêlent.
Une grande réussite, et quelques personnages secondaires attachants (l'épicier et Oscar, le narrateur de la jeunesse de Jaka).
C'est un Cérébus très perturbé par la perte de Jaka que l'on voit ici.
Totalement amorphe et éteint, il reste seul à la terrasse de son hôtel, serrant Missy (la poupée de Jaka) dans ses bras.
A l'étage est entrain de mourir Sébastian Melmoth (Oscar de son vrai nom) ; c'est principalement son agonie qui est narrée ici. Triste, que c'est.
Mais l'évocation de Jaka par une Ciriniste provoque le réveil de notre oryctérope en toute fin d'ouvrage... Et va s'ensuivre, je gage, un bain de sang (en tout cas ça commence bien)...
Bain de sang pour commencer (à l'épée, Cérébus n'est pas manchot, mais on le sait depuis le 1er tome, non traduit), et PunisherRoach poursuit le bain de sang, pendant que Cérébus s'envole vers la 8eme sphère, Cirin vers Tarim ? et qu'Astoria sort de prison...
Introduction et prélude à la rencontre de Cérébus, Suentus Po, Cirin et Astoria...
Il se passe malgré tout pas mal de choses... La chute d'une tour, l'évasion d'Astoria, la gueule de bois de Cérébus, la réalisation - ou pas - de la sphère d'or...
Tous les protagonistes sont réunis dans la salle du trône... Mais Astoria et Suentus Po vont bientôt, après quelques révélations bien surprenantes et importantes, vont quitter la scène pour laisser place à un combat d'une rare violence entre Cirin et Cerebus.
Et à part ça, avec quoi remplir les pages du livre ?
Ben, on a aussi droit à l'histoire d'un romancier présenté comme le sont les romans sur Estarcion (une page de texte et une page de dessin)...
On suit donc Victor Reid dans son désir de reconnaissance, puis dans sa recherche littéraire pour accomplir un chef d'œuvre, désir qui sera confronté aux exigences de son éditeur...
Tout cela permet de temporiser un peu.
Ensuite, on suit aussi un certain Viktor Davis qui est l'auteur d'un comics, "Cerebus"
, et qui parle de la condition d'auteur star, de la narration, etc. J'avoue que j'ai laissé tombé les 6 dernières pages, un peu confuses, mais d'aucun intérêt dans le déroulement de l'histoire à priori... Surtout que j'ai pu lire de ci de là que c'était de là que venait la réputation de mysogyne de Dave Sim, or Viktor Davis et Dave Sim ne sont pas la même personne, clairement.
Gast, celui là est prenant (lu dans la journée !)
On y apprend certains épisodes de la jeunesse de Cérébus, de Cirin (ou devrai-je dire de S...)
Cérébus rencontre son créateur, et est placé face à lui même...
Pas forcément une confrontation facile...
Et il vaut mieux boire pour oublier nous annonce la dernière planche !
De retour en Estarcion, Cérébus n'a plus rien d'autre à faire que de se pochtroner dans un bar, et accessoirement y vivre. Entre conversations d'ivrognes et amitiés viriles (par contre les conversations avec Miss Thatcher, Alec Campbell, Keith, Mick et les types qui ressemblent aux Beatles sont quasiment illisibles et demandent à être prononcées à haute voix, Dave Sim essayant de retranscrire l'imbitable accent australien, cockney ou britannique, ils peuvent pas avoir le très lisible accent Erasmus de Galway - comme moi
).
Donc, des longueurs, hélas (mais qui retranscrivent bien l'ennui qui nait de l'inaction et des soirées-bar.)
Par contre, quand tous s'en vont, là ça devient d'une lisibilité exemplaire et très bien, avec la solitude et la relation avec J.
Puis arrive Rick.
"-On se connait...
-Donne un indice à Cérébus.
-Tu as dis un jour que tu étais amoureux de ma femme..."
Et en route pour Rick's Story !
En fait, on a pas le droit à la jeunesse de ce
crétin beauf mytho menteur égoïste gamin de Rick ou à son histoire depuis que Cérébus l'a quitté, le titre évoque surtout la peur qu'a Cerebus que ce soit lui le héros, à un moment donné !
Le temps passe, la tendance à la schizophrénie de Cérébus augmente avec la solitude, mais une femme le sauvera-t'elle ? Ouf ! J. (Jaka ? Joanne ?) arrive...
Ayant enfin retrouvé Jaka, Cerebus se dirige avec elle vers les contrées nordiques d'où il est originaire. Cet opus se consacre uniquement au voyage, mais décrit principalement les relations entre Cérébus et Jaka, leurs disputes, lassitudes, leurs joies et tendresse. La première moitié de l'ouvrage décrit le voyage effectué à 2, à pieds ou en diligence. Puis ils repartent vers le sud chercher un peu de soleil, et cela se passe en compagnie de F.S.Kennedy (copie estarcionnienne de F.S. Fitzgerald)... Là, une forme de "ménage à trois" s'instaure, entre F.S. Kennedy secrètement amoureux, et le couple Cerebus+Jaka. Le quotidien est admirablement rendu, et graphiquement, on approche de sommets... Les paysages, les décors, les personnages, les expressions, les mises en page, les lettrages... Tout concourt à rendre la narration fluide (malgré parfois quelques pavés de textes ou extraits du livre en cours de rédaction de F.S. Kennedy). Une réussite tant formelle que narrative (bien que nous sommes maintenant dans la "quarantaine" des héros ; il ne s'agit plus d'aventures épiques comme dans les tomes précédents "Guys+Rick's Story", ce qui laisse à se demander combien d'années Cérébus a pu passer dans ce bar !)
Après un coup de mou (les deux tomes précédents), un grand moment de BD, un grand plaisir de lecteur et de lecture (similaire à la lecture de Melmoth, mais en mieux dessiné !)
Fin du voyage vers le village d'origine de Cérébus.
Le dessin est encore mieux que sur le tome précédent, les relations entre Jaka et Cérébus sont magistralement décrites. Un chef d'œuvre, que ce diptyque Going Home/Form & Void !
Autant les tomes précédents étaient magistraux, autant ici...
Bon, il s'y passe énormément de choses, mais quand Cerebus se prend à faire un commentaire de la Torah pour expliquer sa misogynie (venant d'un
mal assumé et de sa mésaventure du tome précédent...)
J'avoue, j'ai laissé tomber quelques pavés de texte.
Sinon, en vrac :
Cérébus devient champion de 5 bar gates, a des absences, se fait kidnapper, devient messie, vainc les cirinistes
.
Plus qu'un tome.
Après les élucubrations religieuses du tome précédent (j'ai l'impression que ça a duré la moitié du bouquin, mais moins, en fait), j'ai eu un peu peur en ouvrant celui là : ça commence sur un rêve de Cerebus, où il refait l'histoire de l'univers du big Bang au big Crunch d'un point de vue messianique...
En fait, c'est une façon d'écrire ces évènement assez intéressante, uoiqu'un peu dure à lire car écrite comme est écrite la Bible, avec ses lourdeurs et ses périphrases, mais très stimulante, intellectuellement..
Et ça ne dure que 40 pages. Le reste est ce qu'annonce le titre, donc pas de spoiler : le dernier jour de Cerebus...
Et c'est hilarant, désolant et magistral.
Cerebus n'en sort pas grandi, mais non seulement c'était écrit, mais logique.
Qu'en reste-il au final ? Les 6000 pages de Cerebus constituent sans nul doute un sommet du neuvième art. Avoir pu lire la totalité de l'histoire entre 2010 et 2016 (soit en bien moins de temps qu'il n'a fallu à Sim et Gerhard pour la faire) a été une expérience assez exigeante, mais aussi enrichissante.
Bon, il y a des hauts et des bas dans cette œuvre, et quelques difficultés liées style employé (quand Dave Sim imite les accents Cockney, par exemple, ça devient dur à lire)...
Je pense qu'en fonction des goûts de chacun, les tomes n'auront pas la même qualité...
De mon côté, j'ai une préférence pour
Cerebus,
Jaka's Story,
Melmoth, l'arc
Mothers & Daughters, l'arc
Going Home et l'ultime tome,
The Last Day...
Les critiques ont tendance à préférer "
High Society" et "
Church & State", mais je trouve l'histoire un peu moins "resserrée" dans ces tomes...
"
Latter Days" aurait pu être un apex, mais la
de Cérébus et surtout les commentaires de La Torah en font un tome assez bancal et inéquilibré... Je pense que c'est à partir de ce tome que Gerhard a cessé de lire ce qu'il dessinait, de son propre aveux.