Pépites de l'absurde, très noires, voire un rien nihilisme, mais non dénuées d'esprit et de questionnement sur la condition humaine. Cette approche a cela d’intéressant qu’elle permet d’envisager des questions sous un angle inhabituel, avec ce que cela peut comporter comme notions dérangeantes. Point commun à ces albums, une construction d'une remarquable intelligence :
Huis clos étouffant dans l'immensité d'une gare et de ses dépendances. La personne humaine y est plus pantin qu'acteur, mais l'ensemble pourrait aisément être transposé dans le cadre d'une pièce de théatre. Les dialogues y sont savoureux.
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Jouant des codes de la bande dessinée, optimisant son langage, la démarche de l'auteur y est encore plus poussée que dans
La station. Comment parler de cette BD sans en livrer la clé...
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2001 :
La poursuite. Chapitre premier : un homme est dans le tribunal où va être prononcé le jugement portant sur sa requête de droit au suicide. Actualité, quand tu nous tiens. C’est cependant plus vers son domaine de prédilection, le jeu narratif, que vers un traité philosophique, que W. Henne nous entraîne. Même si…
Le récit est habile, mais manque parfois de fluidité, ce qui heurte la lecture. Cependant, et comme à chaque fois, la démarche est intéressante/intrigante.
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2003 :
L’annonceur. Introduire le propos serait déjà trop en révéler. Encore une fois et malgré le côté déprimant du récit, W. Henne s’amuse à pousser les possibilités offertes par la bande dessinée dans leurs derniers retranchements pour en tirer une histoire à l’étrange étrangeté. Les possibilités graphiques y sont multipliées avec à propos et les dessins réalisés à la peinture sont, dans leur domaine, de toute beauté. Cet album est une réussite.